29 janvier 2007

30 millions d'ennemis



Tout le monde aime les animaux. Certains les aiment en rumsteck bien saignant, d’autres pour la douceur de leur fourrure, y en a même qui aiment les utiliser pour confectionner des déco très tendance. Quelque soit la finalité de cet amour, on ne peut pas être indifférent à ce monde parallèle. Même ceux qui ne les aiment pas se retrouvent souvent devant leur télé à regarder un documentaire passionnant sur la reproduction des éléphants de mer (ça baise beaucoup chez ces bébêtes mine de rien !).

Moi, les zaminaux je les adore. Malheureusement, à la manière d’Elmyra des Tiny toons, je les aime à en mourir, littéralement !

Je ne sais pas pourquoi, tout animal que la triste destin amène entre mes mains finit par disparaître.

Ça a commencé quand j’avais 3 ans et que je vivais dans un pays très chaud où l’ennemi public numéro 1 étaient des petites fourmis rouges dont la piqûre était terriblement douloureuse.

La douleur était si terrible que… comment dire… heuu…pour les filles c’est assimilable à une épilation au sucre d’une zone sensible que je ne nommerais pas. Pour les mecs, disons un bon coup de ballon de foot à 120 km/h entre les jambes ! Je vois à vos grimaces que tout le monde saisit la douleur en question… je continue…

À cet âge là, je me baladais tout le temps à poil. Je jouais à poil, je bouffais à poil, je dormais à poil: j’étais comme échappée d’un camp de nudistes! Les petites bestioles avaient fait de mes fesses un terrain de jeu. Je me faisait piquer, ça gonflait, je pleurais pendant des heures et on était même obligé de me porter en l’air et de courir parce que l’air froid ça faisait un bien fou à mes petites fesses.

Depuis, j’ai gardé une haine sans limites envers les fourmis. Plus jeune, je leur donnais même des petites miettes de pain, je les voyais courir dans tous les sens et charger ces miettes sur leur dos puis je les suivais dans leur long trajet jusqu'à la fourmilière et juste à l’entrée de la fourmilière je les écrasais sauvagement, un véritable génocide! Un grand pardon à tous ceux qui ont une âme à la Ghandi et qui pensent dur comme fer qu’ils peuvent être amenés à devenir fourmis dans une future réincarnation. De toutes façons, les fourmis c’est même pas des vrais animaux, c’est des insectes !

A l’âge de 8 ans, on nous a emmené au zoo. Curieuse comme je suis, je m’étais approchée d’un peu trop près de la cage d’un singe, le goûter tendrement préparé par ma maman à la main et j’étais là à le narguer, ce qui l’a sans doute un peu agacé et je le comprends vu le nombre de petits morveux qu’il doit se coltiner toute la journée ! Là, Monsieur Monkey a bondi sur moi et m’a arraché mon goûter des mains! Alors, si l’Homme descend vraiment du singe, qu’on ne s’étonne pas après qu’il ait naturellement des tendances de kleptomane, c’est inscrit dans nos gènes !!!

J’aime les chats. Mais là non plus, je n’ai pas eu beaucoup de chance avec eux. Et pourtant, j’essaie de donner tout ce que j’ai, je m’en occupe comme s’ils étaient mes propres gosses, je les chouchoute, je leur achète des petits objets inutiles qui coûtent la peau des fesses pour entretenir leur joie de vivre (comme si on pouvait déprimer à être chat !). Rien n’y fait… A chaque fois que j’accueille un chaton, que je me dévoue pour lui, que je lui donne tout mon amour, il arrive un jour où… plus rien ! Disparu ! Et j’ai beau faire bchhh bchh bchhh bchhh comme une attardée mentale pendant des heures (j’ai jamais compris ce langage avec les chats d’ailleurs), ils ne reviennent jamais ! Noisette et Cookie si vous me lisez là, revenez ! Je vous aiiiiiime !!

Bon à partir de là, ce texte devient interdit aux moins de 18 ans… Contrairement à ce qu’on pourrait penser, lors de ces anecdotes, de vrais animaux ont été utilisés…

Ma Kathie était une chatte siamoise d’une beauté et d’un orgueil rares. Nous avions eu l’idée ingénieuse de la croiser avec son propre fils. Les chats c’est comme les Romains, tout le monde couche avec tout le monde ! Résultat ? Elle a donné naissance à des chatons attardés mentaux ! Ils étaient mignons mais d’une connerie révolutionnaire ! Y en a même un qui se déplaçait sur le côté à la manière d’un crabe. Un autre passait son temps à se cogner sur les murs… Notre maison était devenue un laboratoire de Recherche de l’ex-URSS atteint par la radioactivité d’un champignon atomique.

En revenant d’un voyage au brésil, mon père a amené un perroquet magnifique. Il avait eu l’idée (oui les idées c’est notre truc dans la famille) de le laisser dans la salle de bain en oubliant la fenêtre ouverte. Le perroquet a pris froid et est mort deux semaines après son arrivée. C’est quand même nul comme mort et le pire c’est qu’il n’a même pas pu crier au secours vu qu’on ne lui avait pas encore appris à le dire!

Avec les chiens… on est carrément dans le cadre de l’homicide involontaire.

J’ai d’abord eu un caniche noir du nom de Leika. La famille devait partir en voyage, nous l’avions donc confiée à des voisins qui, dans leur infinie générosité, lui ont donné des restes de poisson. Depuis, ils ont compris que LES ARETES DE POISSON TUENT LES CHIENS. Cette chienne, dont le nom a été immortalisé lors d’un voyage sur la Lune, est morte étouffée par une vertèbre.

J’ai ensuite eu un berger belge, con mais adorable comme tout. Un jour, en le caressant je m’aperçois qu’il a une puce dans l’oreille. Mon père se met alors dans la tête de lui enlever cette puce. Et par une manip digne d’une torture de SAW, il lui plonge du Fatek concentré dans l’oreille (encore une idée de génie), croyant que ça ne lui ferait aucun mal. Le chien meurt sur le coup, le Fatek a dû lui monter direct au cerveau.

J’ai finalement compris que je n’étais pas faite pour avoir des animaux chez moi. C’est clair, je suis condamnée à fantasmer devant les documentaires animaliers d’Ushuaïa TV.

Un grand pardon à tous les animaux sur Terre.

 

15 janvier 2007

L'inévitable entassement

Je l’avoue, je suis une grande névrosée. Je suis sensible à des odeurs étranges, j’ai des problèmes de communication, j’ai peur des pieds, je me sens envahie par les microbes et dernièrement je suis angoissée, quasiment obnubilée par une seule chose: l’entassement !
N’appelez pas le SAMU, je m’explique ! (Tu reposes ce téléphone tout de suite !)
Je commence à ressentir un étouffement, comme si la Terre n’était plus assez grande pour nous accueillir, comme si nos déchets avaient fini par nous posséder (Reposes ce téléphone j’ai dit ! J‘ai pas fini !!). L’être humain devient surproductif. Les choses ne sont plus détruites à la vitesse de leur création.
En un mot, je nous sens envahis par nos propres activités!

Tous ces objets qui s’accumulent, ils doivent bien finir quelque part ! Et après ? Est-ce qu’ils s’évaporent comme ça en un claquement de doigts sans laisser de trace ?

Même en dégradant, l’homme produit. Avez-vous déjà pensé à la quantité de merde qui se déverse tous les jours dans nos égouts? On tire la chasse sur nos défections, on les regarde jouissivement se noyer dans ce tourbillon d’eau jusqu’à ce qu’elle redevienne limpide et l’on oublie que cette merde ne disparaît pas. Elle suit un trajet bien établi. Réveillez-vous, nous vivons sur des fosses septiques et même si les canalisations imperméables nous donnent l’illusion de nous être débarrassé de nos déchets, ils sont sous nos pieds. Nous vivons sur notre propre merde et nous essayons de l’ôter de notre vue, car sa vision nous est insupportable. Nous cachons notre propre humanité dans le sol.

Qu’est devenu le squelette de Nana Aïcha, Baba Salah et tous les autres ? Nous enterrons nos morts bien profondément, nous pensons nous être séparés de ces cadavres encombrants, de ces souvenirs pesants mais leurs os perdurent à travers les années. Nos morts nous envahissent. Nous vivons tranquillement au dessus d’eux mais ils sont là à quelques mètres sous nos pieds et s’entassent à travers les siècles et les millénaires.

Nous jetons nos ordures ménagères sans penser qu’elles ne disparaissent pas. Que devient cette bouteille de lait vide, ces restes de macaronis, ces emballages alimentaires que nous jetons machinalement dans un sac poubelle noir. La dernière vision que nous en avons, c’est ce camion puant qui vient les emporter pour nous en débarrasser. Mais que deviennent ils ? Ils sont forcément stockés quelque part à l’abri des regards, compostés, dégradés…oui mais jamais complètement détruits, ils s’entassent.

Regardez autour de vous dans votre chambre… combien de vieux CD gravés sans nom avez-vous ? Ils s’accumulent sur votre étagère à coté de votre lit. Ils retiennent la poussière et les toiles d’araignée, ils vous pourrissent subtilement la vie. Vous les déplacez à chaque fois pour ne plus avoir à y penser mais le tas se fait de plus en plus grand et ils finissent par occuper tout votre espace vital.

Qu’est devenue la 2 CV de vos grands parents ? Qu’est devenue votre vieille clio cabossée que vous avez pu revendre malgré tous ses soucis mécaniques ? Que deviennent toutes ces voitures pourries, accidentées, vieilles ferrailles… Elles sont bien quelque part, entassées dans des casses ou roulant encore difficilement.

En regardant des vieilles photos de vous, ne vous êtes-vous jamais demandé où étaient ces vieux habits que vous portiez encore adolescent ? Qu’est devenu ce pull vert fluo qui vous faisait honte, ce survêtement ABIDAS que vous portiez fièrement, ce sac hyper fashion aux dorures jaune caca d’oie? Les porte-t-on encore quelque part ? Sont-ils à la vente dans une fripe de quartier populaire ? Font-ils encore honte à un jeune adolescent défavorisé ? Ils encombrent bien quelqu’un, quelque part.

Et ces objets que vous n’utilisez jamais ? Cette vieille radio cassée que vous gardez au fond d’un placard, cette pile Energizer moins énergique que jamais, ce vieux stylo bleu à l’encre séchée, ce petit objet à la forme bizarroïde dont vous ne connaissez pas l’utilité, ce composant électronique sorti de je ne sais quel appareil électroménager, cet écrou tout rouillé, cette bouteille de parfum vide, cet emballage cadeau de vos 16 ans, cette figurine au bras cassé, cette unique boucle d’oreille… Combien d’objets inutilisables gardons-nous ainsi dans nos maisons, des objets qui s’entassent et nous encombrent, des parasites de notre quotidien qui vivent avec nous et nous obligent à trouver de l’espace pour d’autres choses.

Combien de vieux papiers remontant à vos années de collège avez-vous encore quelque part dans un placard ? Combien de vieux devoirs de Maths, de bulletins scolaires, de cours photocopiés, de factures, de tickets de caisse, de magazines gardons-nous inutilement ? jusqu’à ce qu’ils nous étouffent…

L’homme a cette fâcheuse manie d’éloigner de ses yeux ce qui le dérange, l’incommode, l’inconforte.
Il jette à la face des autres l'essence de son humanité, il substitue cette vision négative de lui-même car il se dégoûte.

Mais quoi qu’il fasse, ses propres déchets finissent toujours par lui revenir et le côtoyer.

11 janvier 2007

L’art de la conversation inutile

La relation humaine est basée sur la conversation (je parle bien de relation simple entre deux personnes normalement constituées, pas de pervers vicieux multirécidivistes… là ça se complique).
La conversation, c’est un peu comme une partie de tennis ou le but c’est de ne jamais faire sortir la balle !
Mais, tout comme moi, vous vous êtes sûrement retrouvés plusieurs fois dans ce que j’appelle « une impasse verbale ». Vous êtes entouré de personnes que vous connaissez à peine et vous n’arrivez pas à en placer une, ils sont là à jaser comme des oies, à se donner des tapes amicales et vous, comme un autiste, vous vous réfugiez dans un profond mutisme qui finit par vous engloutir. Vous pourriez être tout nu, là, devant eux, que personne ne s’en rendrait compte et même la taille de votre zizi ou votre tour de poitrine n’y changeraient rien. Vous êtes le remake de l’Homme invisible !!

Alors, j’ai fait fonctionner mes derniers neurones actifs pour essayer de comprendre ce phénomène. Et figurez-vous que j’ai la solution ! Alors attention, parce que ce qui suit pourrait facilement me valoir un titre de docteur en sociologie ! Hum hum
Regardez deux femmes (blondes de préférence) en train de discuter autour d’un café, vous verrez combien une alchimie semble se produire à chaque fois que l’une d’entre elles parle. Et si vous y faites plus attention, vous pourrez même voir des petits cœurs qui tournent autour d’elles. Mais si, mais si, regardez bien ! (Si vous ne les voyez toujours pas, consultez un ophtalmo d’urgence)
Qu’est-ce qui fait que ces deux blondes au neurone atrophié bavardent comme des pies alors que vous n’arrivez jamais à mener correctement une conversation. Qu’est ce qui fait qu’aux yeux des autres vous êtes l’exemple même de l’antisocial alors que vous ne désirez qu’une chose : « parler, bordel de merde ! »
Eh bien, ces deux femmes sorties tout droit de Barbieland pratiquent l’art de la discussion inutile !
Au diable la programmation neuro machin truc et toutes autres techniques de communication ! La solution c’est tout simplement de parler de futilités !

Si vous observez bien autour de vous, vous verrez que les gens les plus sociaux sont ceux qu’on pourrait appeler des « simples d’esprits ». La blonde, c’est un peu la copine à tout le monde. Certes, on ne lui demande pas souvent de parler (sa bouche étant souvent pleine) mais quand elle le fait, elle attendrit toute la galerie.

Rendez-vous à l’évidence : parler de la migration des tortues de mer, du programme mondial de désarmement nucléaire, du massacre des bébés phoques ou du déterminisme génétique de la maladie de Duchenne ne vous rendra jamais sympathique aux yeux des autres. Les gens ont besoin d’inutile, les gens veulent parler d’abruti à abruti, les gens cherchent le con qui sommeille en chacun de nous!

Parlez de ces ballonnements que vous ressentez à la suite d’un repas riche en féculents la veille, racontez votre dimanche après-midi chez votre belle-mère sans oublier les détails concernant ce tricot gris charbon qu’elle portait et son histoire marrante sur sa cousine qui vient de se marier, Sortez le scoop de l’année en disant que vous avez trouvé une foule monstre à Carrefour ce samedi et donnez la liste de vos achats, même ce slip en coton bleu à pois blancs Taille 42!

La conversation inutile c’est chercher au fin fond de soi la chose la plus conne au monde à dire et ne pas avoir honte de le dire ! Non, n’ayez pas peur ! Vous ne pouvez pas imaginer combien votre « j’ai pris 2 kgs », « ma voisine a un nouveau chat », « hier, j’ai mangé des spaghettis bolognaise » peut intéresser les autres.
C’est ce type de conversation qui vous ouvrira les portes à toutes les catégories sociales. Ayez toujours un bon sujet futile pour dialoguer sur le trajet Ariana-Bardo avec un chauffeur de taxi, informateur de police à ses heures perdues et guettant le mot de travers. Ce même sujet vous permettra de discuter pendant des heures avec votre coiffeur et ne plus penser à cette tête de télé-tubbies qu’il est en train de vous tailler !

Alors attention, si la personne en face de vous est à des années lumières d’avoir des points communs avec vous et que vous commencez à entendre le bruit de l’aiguille des secondes de votre Swatch ou, chose plus grave, celui des battements de cœur de votre interlocuteur, sachez qu’il existe une conversation joker mais elle n’est à employer qu’en cas de panne sévère : LE TEMPS !
Le temps sauve des situations très difficiles, où vous commencez à sentir des sueurs froides perler sur votre front. Si vous en êtes malheureusement là, sortez le fameux « ahh.. ça s’est rafraîchi* » en hiver ou le « Quelle chaleur ! **» en été. Et là, comme par magie, le visage de votre interlocuteur s’illuminera… Non! Vous ne rêvez pas ! C’est bien un sourire qu’il vient d’esquisser ! (Si vous ne voyez pas le sourire c’est que vous n’avez pas vu les cœurs des blondes et que vous n’avez toujours pas consulté un ophtalmo). Pour la première fois depuis le début de votre rencontre, vous sentez que le courant passe ! C’est magique ! Et là, votre interlocuteur rebondit sur un « Ahh oui ya plus de saison hein ! ***» et c’est parti pour une discussion passionnante sur, au choix : le réchauffement climatique, les maladies dues au changement de temps, les bienfaits de la séance unique, les moustiques qui rappliquent, le prix des climatiseurs, etc.

Souhaitons la bienvenue à l’ère de l’Homo conversus inutilus !

* Ama eddenya berdet
** Malla skhana !
*** Etta9s ma 3adech yetefhem!