26 février 2006

French Attitude

Dans ce grand magasin tunisien, on est super bien accueilli.
Un sourire enjôleur entre deux ruminations de chewing-gum, et un grand "bannjeuuur".
Etrangement, la vendeuse ne vous parle qu’en français… enfin, un dialecte qui s’en rapproche.
Et pourtant, aussi bien elle que les clients, sauraient communiquer correctement dans une langue commune, mais celle-ci semble être taboue dans ce genre d’endroit.
Alors bien sûr, quand on vous parle français, vous vous sentez obligés de répondre en français, et la vendeuse finit par s’enfoncer dans un charabia incompréhensible.
Un festival de « le » et de « la » placés au gré de son humeur, des arguments de vente qui finissent par vous faire fuir ou vous faire vite acheter pour sortir de cet enfer : "Faut l’ voir porté", "vriment ci triii joli sir vous", "ci pour une cadou ?".

Ce cher Professeur a vécu vingt ans en France. Diplômé d’une école de renommée internationale, il a fini par rentrer au bercail, la tête chargée de connaissances et de valeurs qu’il rêve d’enseigner à la nouvelle génération. Mais voilà, vingt ans n’auront pas suffi à masquer cet accent fortement prononcé et ces fautes de français à retourner le pauvre Voltaire (paix à son âme) dans sa tombe.
Alors, on commence par en rire, mais on finit par s’y habituer. Et les fautes se transmettent, comme une épidémie. La nouvelle génération part sur les traces de ce cher Professeur, qui aura, au moins, eu le mérite de transmettre quelque chose.

Madame "je pète dans la soie" parle français pour faire sensation dans ses soirées mondaines.
Mais Madame ne savait pas parler français avant. De niveau 6ème année primaire et trop occupée à chercher un mari riche, elle a appris quelques mots sur le tas pour "faire joli" devant les copines, mais a quand même gardé son accent tunisien qui ne connaît pas les « u » (qu’il transforme automatiquement en « i »), qui abrège les mots un peu trop compliqués.
Ainsi, Madame ne prononcera jamais "pot d’échappement" mais diras "chappment", "battoir" au lieu "d’abattoir", persuadée, bien sûr, que ça doit être dit comme ça et pas autrement.

Mais parler français, même quand on ne sait pas, c’est primordial.
Parce que "ça le fait".
Parce que "c’est in ".
Parce que "ça fait cultivé".

Fermons les yeux et imaginons…
Imaginons une Tunisie sans "comeme", sans "cilima", sans "lostorant", sans "autroviseur".
Une Tunisie où on reconnaîtrait un nom féminin d’un masculin, où on ne dirait plus "le maison", "le voitire".
Une Tunisie où on ne penserait pas instinctivement à "électricité" quand on nous demandera un mot contenant cinq « i »,
Une Tunisie où les enseignes n’afficheront plus « micancien » ou « libreuri ».
Une Tunisie où on ne dirait plus "joyeuse année vers sert", "bonne appétit" ou "bon journée".
Une Tunisie où il n’y aurait plus les expressions "normaaal", "baaaassse", "ça vaaaaa" (ou son nouveau dérivé "ça vannnn").

Que nous reste-t-il, cinquante ans après la fin du colonialisme ? Des expressions biaisées, arabisées ou francisées.

Un langage bâtard, dont j’ai honte.

23 février 2006

Vilaine



J’ai toujours rêvé d’être un personnage de dessin animé. Je m’imagine souvent dans le générique d’une super production Disney. En fait, je suis fascinée par la force de caractère d’un méchant de dessin animé. Ca ne doit pas être facile à vivre tous les jours d’être méchant : on n’est aimé de personne et tout le monde cherche à se débarrasser de vous. Eh bien moi, je l’aime ce rôle de créature immonde et moche, cette force du mal qu’on veut éradiquer !
J’adorerais être celle qui pourrirait la vie aux gentils pendant tout le film.

Je m’y vois…
Je vivrais en Ermite, dans un manoir abandonné d’une cité abandonnée ou même dans une île, mais super bien gardée quand même. Ca serait une maison énorme, pleine d’étages, des escaliers en colimaçon, des caves souterraines, des chambres secrètes. Y aurait des systèmes d’alarme partout, des caméras et plein d’écrans dans mon bureau desquels je pourrais surveiller l’entrée.
Alors bien sûr, au début, on ne me montrera pas, pour préserver le suspense et me rendre encore plus diabolique. Non, on verra juste ma main, une main où y aurait juste 4 doigts (genre, y en a un qui a été coupé dans le passé), une main probablement recouverte d’un gant métallique (le métal c’est méchannnnt !!).
Je serais animée d’une envie folle de posséder le monde. J’aurais inventé une machine qui me rendrais super puissante et qui représenterait un réel danger pour l’Humanité.
Je serais révoltée contre toute forme de vie humaine, peut-être en souvenir d’une blessure dans mon enfance (bon ça c’est le scénariste qui s’en occupera).
Les gentils, des tantouzes qui se prennent pour des héros, ne comprendraient pas pourquoi je suis aussi maléfique, et me combattraient, mais moi je leur en ferais voir de toutes les couleurs.
Je déjouerais leurs plans, je les emprisonnerais dans une cellule ou dans une grotte et je les laisserais se faire manger par des créatures bizarroïdes, des trucs à cinq pattes, vingt cinq antennes, des bêtes gluantes et puantes (c’est ça qui est génial avec le dessin animé, on peut jamais te dire « eh t’exagère quand même ! »).
Et même qu’après les avoir emprisonnés, je prononcerais la fameuse réplique : « Vous allez tous mourir ici » et après je ferais le fameux rire de méchant, avec l’écho et tous les effets sonores (à la thriller) : « Niahahahahahaha » -une petite pause- « hahahahahahahaha », et y aurait un gros plan sur ma bouche grande ouverte et mes yeux en feu crépitant de méchanceté.

Bien sûr, comme dans tout dessin animé qui se respecte, ce seront les gentils qui vaincront à la fin, ils trouveront in extremis le moyen de s’échapper (c’est à cause de ce connard de Mac Gyver, tout le monde arrive à s’échapper maintenant. Avec un stylo, un briquet et un trombone, ils auront réussi à construire un avion) et je mourrais projetée du haut d’une falaise et je m’écraserais au sol comme une vulgaire mouche.
Et on m’oubliera, on sera content de s’être débarrassé de moi. Tous les spectateurs seront soulagés, certains se diront même « c’est bien fait pour sa gueule, qu’est ce qu’elle était méchante cette méchante ! ».

Je m’en fous, j’aurais été la plus méchante des méchants de tous les dessins animés.

19 février 2006

Salvation




Il est là…je le sens tout autour de moi, une nuée vaporeuse et blanchâtre… il s’enroule autour de mon corps, pour mieux me posséder et me susurre de plaisantes tentations.

Je sais ce qu’il doit penser :
C’est une Victime parfaite cette Orchidée : elle est vulnérable, malléable, influençable, manipulable…
Elle est faible, impuissante face à l’Envie et toujours prête à s’abandonner à la moindre Tentation.
Elle ferait tout pour être mieux dans sa tête, être bien dans sa peau.
Mais elle ne fait que s’enfoncer dans les sables mouvants de mes Allusions Sataniques.
Et je me délecte à cette descente abyssale.

Oui, tu as raison Diablotin, je ne peux plus me battre…
J’ai essayé de me débattre, mais ton Monde semble meilleur que celui dans lequel je vis et je m’abandonne progressivement à toi.
Tout est tellement facile avec toi, il suffit de suivre son instinct, de se laisser guider par ses envies.
Que c’est simple de faire abstraction de tout ce qui vous entoure et de se laisser guider et non dicter.
Et puis, pourquoi est-ce un pêché de désirer ce que l’on n’a pas ?
Pourquoi doit-on sans cesse résister à ses tentations ?
Car Nul n'en est exempt.

Pourquoi, Satan, déploies-tu autant d’efforts pour rallier les Mortels à ton Monde ?
Mon DIEU, pourquoi n’en déployez-Vous pas autant pour les ramener au Vôtre ?

Je sais ce que DIEU me répondrait :
Comment ai-je pu créer une Bête comme toi ?
Tu ne fais honneur ni aux Hommes ni à toute autre créature vivante.
Et tu oses te proclamer Orchidée !
Tu as, certes, des principes, mais tu n’as aucune Morale! Aucune…
Tu ne vis que pour ton confort. Tu ne supportes pas la Souffrance.
Sais-tu combien elle est importante pour forger le caractère ? Non, toi tu dépenses toute ton énergie à éviter de souffrir.
Tu ne mérites pas la Vie, et encore moins la Mort. La Paix de ton Ame serait une échappatoire.
Je t’ai aimée pourtant, je t’ai chérie. J’ai même eu l’espoir que tu éclaires les Tiens.
Mais tu t’es détournée de l’Essentiel. Tu es devenue égoïste, sournoise, cupide.

Ressaisis toi Orchidée Fanée, c’est ta dernière Chance.

15 février 2006

Ire



Certains se taisent, d’autres en parlent, certains la ruminent, d’autres l’expriment…

Y en a qui l’écrivent, y en a qui la peignent, y en a qui la sculptent.
Y en a qui cognent sur un mur, y en a qui cognent sur leur femme.
Y en a qui rougissent, y en a qui tournent au vert.
Y en a qui l’avalent, y en a qui crient, y en a qui pleurent.
Y en a qui se vengent, y en a qui oublient, y en a qui vivent avec.
Y en a qui réfléchissent, y en a qui l’analysent, y en a qui en tirent des leçons.
Y en a qui se font une clope, y en a qui se font des clopes, y en a qui fument un cigare, y en a qui roulent un joint.
Y en a qui boivent un coup, y en a qui se bourrent le gueule.
Y en a qui tirent sur des pigeons, y en a qui se tirent dessus, y en a qui tirent sur les autres, y en a qui tirent aux fléchettes, y en a qui tirent un coup.
Y en a qui se gavent, y en a qui font la grève de la faim.
Y en a qui écoutent du hard, y en a qui écoutent du classique.
Y en a qui regardent un spectacle de Gad, y en a qui regardent un film de Woody Allen.
Y en a qui dorment, y en a qui font du yoga, y en a qui font une thalasso, y en a qui font un footing.
Y en a qui font un bowling, y en a qui font un billard, y en a qui font un Counter Strike.



Chacun son truc.

J’ai le mien pour éradiquer la colère.
J’adore faire ça et ça soulage un max!
Je prends la personne que j’ai envie de tuer, je la mets dans le plan du fond puis je me mets au premier plan je rapproche ma main de mon œil gauche, je ferme l’œil droit et j’écrase la personne entre mon pouce et mon index!
Pour agrémenter le truc, j’ajoute des expressions du genre « tiens, ça c’est paske t’es un gros nul ! » ou « t’as voulu me chercher hein ? Ben prend ça ! »
Y a deux effets à ça :
Primo tu te sens beaucoup plus grand que la personne ou plutôt la personne semble minuscule devant toi et donc ça te soulage un peu, deuxio t’es quand même en train de l’écraser et tu peux le faire autant de fois que tu veux !
Et je rappelle quand même que c’est un truc qui ne fait pas de mal mais qui fait un bien fou !

11 février 2006

L'Amour revisité...



Puisque c’est la période, et comme beaucoup de personnes doivent être sur leur petit nuage en attendant le fameux 14 février, j’en profite pour rappeler à tout ce beau monde, que la vie ne sera pas toujours rose et qu’un jour vous vous réveillerez à coté de quelqu’un en vous disant : "comment j’ai pu faire ça !!"
Je veux bien sûr parler de tous ces détails qui peuvent tuer les passions les plus dévorantes.

Le champion incontesté c’est bien sûr l’odeur, qui peut revêtir plusieurs formes mais dans tous les cas, on en arrive à souhaiter d’avoir juste 4 sens:
- L’haleine fétide au réveil (ou même en journée), comme s’il avait mangé des pieds aux champignons au dîner. Et le pire, c’est quand il te dit " je t’aime " avec cette haleine ! Tu pourrais répondre " moi aussi " rien que pour ne pas éterniser ce moment de douleur. Que c’est bon de commencer la journée sur ça !
- L’odeur de sueur, mais pas n’importe laquelle, celle qui te fait faire un bond en arrière qui aurait sûrement détrôné le champion du monde du saut en longueur, et tu te mets à imaginer le nombres de milliards de bactéries qui doivent être joyeusement en train de copuler sous ses aisselles et de se faire des parties de toboggan sur ses poils !
- L’odeur de la clope ou du cigare mais pas celui qu’il vient de fumer, non les odeurs qui datent probablement de plusieurs millions d’années avant JC, qui se sont bien imprégnées sur ses fringues, et malgré ça il n’a pas jugé nécessaire de les laver. Un mâle pense toujours que les odeurs finiront par partir toutes seules !
- L’odeur de pieds quand il enlève ses chaussures, et tu te demandes à quand remonte la dernière fois où tu l’as vu les enlever et s’il n’aurait pas passé l’été avec !
- L’odeur des toilettes, juste après qu’il en soit sorti, après 25 min de "poussage" intensif, qui vous fait dire " bon, en fin de compte, je me brosserai les dents ce soir, je suis pressée ".
- Alors que tu as soigneusement empilé 3 couvertures les unes sur les autres pour que vous soyez au chaud, il trouve le moyen de lâcher un fantôme et te fait un sourire niais, tout content de s’être vidé de son méthane! Et il en rajoute une couche " Hé Chérie, avoue quand même que ça chauffe mieux que tes couvertures !".

Mais il n’y a pas que l’odeur qui peut sévir dans un couple.
Que pensez vous, par exemple, des mecs qui laissent pousser l’ongle de leur auriculaire, ou des mecs qui portent une chevalière à ce même doigt, j’ai horreur de ça !!
Que pensez vous du type qui va aux toilettes et qui laisse la porte ouverte, et qui, en plus, trouve le moyen de discuter avec vous tranquillement entre deux " aghhhhh " " iyyyaaaaah " ponctués par le " blop " du plongeon de sa merde dans l’eau?
Que pensez vous du type qui enlève ses chaussures et y a un orteil qui dépasse de sa chaussette trouée?
(Je n’ai jamais compris pourquoi tous les mecs ont le gros orteil qui dépasse de leur chaussette).
Que pensez vous des mecs qui se baignent en slip ?
Que pensez vous des mecs qui se coupent les ongles de pieds sur le lit ?
Que pensez vous des mecs qui se grattent les couilles ?
Que pensez vous du contact de ses mains et de ses pieds froids sur votre corps, lorsqu’il a envie d’un câlin ?
Celle là est corsée, j’avoue, mais que penseriez vous, si en entrant dans votre chambre à coucher vous le trouviez affalé sur le lit, regardant un film porno et se livrant à un plaisir solitaire…

Et alors, l’extra c’est bien sur le type qui, en plus, te fait un large sourire et tu découvres sa belle dentition marron pourrie par les cigarettes comme s’il venait de plonger sa gueule dans une crotte et que des bouts de merde lui étaient restés collés entre les dents !

C’est beau l’amour…

07 février 2006

It smells like a flower

Ah les sens… Certaines personnes ne les considèrent pas à leur juste valeur!
Moi, j’ai une relation spéciale avec les odeurs, certaines plus que d’autres et j’avoue que des fois ça tourne à des comportement pathologiques.

Certaines odeurs m’excitent les sens, d’autres me rebutent… Mais certaines odeurs que j’aime sont vraiment étranges et je ne me l’explique pas. Il y a quelque chose de joussif dans ces odeurs, qui m’excite les narines, l’odeur pénètre en moi et occupe tous les coins et recoins de mon corps, l’odeur m’habite (sans jeu de mot) et moi je me nourris d’elle.

Bon…j’aurais besoin de la compréhension et de l’ouverture d’esprit qui sommeille en chacun de nous…
J’avoue que ça va devenir de moins en moins facile de me suivre…

J’adore l’odeur de l’essence, du Super sans plomb s’il vous plait. Les hydrocarbures me fascinent, leur composition est tellement riche et c’est toujours avec euphorie que j’inspire à grandes bouffées chaque composant de ce doux mélange. Et ça tourne vite à l’obsession quand je vais au kiosque, heureusement, j’ai une amie qui partage la même folie et avec qui on peut s’adonner à nos plaisirs de toxicomanes.
Alors bien sûr, quand on aime ces odeurs on finit par apprendre certains trucs : comment garer la voiture devant le réservoir pour sentir le plus d’émanations, comment bien ouvrir les fenêtres même quand il fait un froid sibérien, dans quels kiosques les odeurs sont les plus présentes, quels sont les kiosques où il n’y a pas d’odeurs… enfin, un vrai guide du shooté au sans plomb !

J’aime aussi l’odeur de la colle, mais pas n’importe laquelle, la colle industrielle en énormes pots, elle fait des ravages sur ma petite cervelle.
Je l’inspire et … je peux voir des éléphants roses partout, tout le monde à l’air gentil!


J’aime l’odeur des marécages (ou khanda9) et l’odeur des égouts, j’adore cette odeur de l’eau qui a décanté et sur laquelle s’est formée une mince couche de pourriture … et je peux rester des heures à inspirer sans pour autant éprouver la moindre gêne. Alors inutile de dire que j’adore me promener du côté du lac de Tunis ou fi sabkhet essijoumi.

J’aime l’odeur du gazon fraîchement tondu. J’en ai honte et je ne peux même pas fournir d’explication ! Enfin, si j’ai une explication mais qui est trop personnelle pour être dévoilée ici.

J’aime l’odeur des détergents en poudre! Mais certaines marques seulement, et c’est encore meilleur quand il y a dedans les extras, genre « power balls », enfin les trucs bleus ou verts, avec ça c’est carrément un cachet d’ecstasy !
On ne risque pas de me perdre au supermarché, je suis toujours dans le même rayon, la pupille dilatée et le regard perdu dans le vague et cherchant désespérément un emballage qui aurait éclaté et duquel je pourrais récupérer un peu de poudre !

J’aime l’odeur du savon vert. D’ailleurs je mange le savon… oui oui je mange le savon… c’est trop délicieux…

Bon je crois que je vais m’arrêter là… mais il y a d’autres odeurs que j’aime et dont j’ai honte j’avoue…

02 février 2006

Operaddicted



Il est de ces musiques que l’on ne peut aimer qu’avec un certain degré de maturité.
Je voue cependant une véritable passion pour le chant lyrique et l’opéra en général et cela depuis toute petite.

Je me souviens encore, quand j’avais 7-8 ans, je me mettais devant la glace et je chantais des airs d’opéra Carmen ou d’autres airs que j’inventais sur le tas.
Je prenais des airs tragiques et affectés, avec toute la gestuelle exaltée. Une version moins caricaturale de la Castafiore!
Et ça ne s’est pas estompé avec le temps, bien au contraire.

Le chant lyrique est pour moi le meilleur moyen d’expression de la souffrance humaine et des états d’âmes en général.
C’est tellement beau de voir qu’une musique peut véhiculer des sentiments, des sensations en se servant de la voix comme un instrument à part entière.


Ce décalage de la musique classique et du chant lyrique me fascine et d’ailleurs je ne l’apprécie à sa juste valeur que dans des conditions bien particulières!
Je me mets volontairement dans une situation où la fourmilière humaine m’apparaît sous son visage le plus hideux.
Dans les embouteillages par exemple, lorsque je suis en voiture.

Imaginez le son des moteurs de véhicules qui tournent avec tout ce que ça engendre comme pollution et comme perte d’énergie, les coups de klaxon de toutes sortes de véhicules -des graves, des aigus, des longs, des brefs, des irréguliers, des permanents-, les conducteurs énervés, tapotant sur leurs volants, sortant parfois la tête pour insulter d’autres conducteurs malveillants ou autre personne, les passants pressés de passer entre les voitures arrêtées et qui freinent encore plus la circulation, un chantier pas très loin avec la machine qui fait le plus de bruit au monde, j’ai nommé le marteau piqueur! Le policier qui fait la circulation et qui fait passer tout le monde en même temps en créant un vrai bordel, le son strident de son sifflet qui vous tape sur le système, quelques voitures qui constituent la 4ème file sur votre droite… Dois-je encore continuer?

Là, je ferme les fenêtres et je m’isole du reste du monde en mettant ma musique à fond…
Le contraste entre ce monde qui palpite, qui crépite et ma quiétude, ma zenitude à écouter cette tendre symphonie m’euphorise.
Ca me rappelle, le tueur dans le film Léon qui dégommait tout le monde en écoutant sa musique classique.

J’adorerais faire ça… en attendant j’écoute ma musique en riant à la face du monde…