tag:blogger.com,1999:blog-201657192024-03-19T06:01:46.809+01:00Les idées d'une OrchidéeJe regarde, j'observe, je ressens, j'analyse et je retranscris avec cynisme et dérision...ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.comBlogger53125tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-2871707967249697742011-01-12T04:46:00.003+01:002011-01-12T18:19:32.138+01:00L’Art du CamouflageLa Tunisie excelle dans l’art du camouflage. Nous sommes incontestablement les maîtres du beau. Mais, alors que le camouflage militaire revêt des teintes verdâtres se confondant à la couleur du paysage, le nôtre arbore une couleur beaucoup moins discrète et quasiment omniprésente. Je me demande d’ailleurs pourquoi ce cher Bernard De la Villardière, qui sillonne le monde depuis plusieurs années en nous exhibant impudiquement les faces cachées de villes paradisiaques, n’a-t-il pas eu jusque là l’idée de venir visiter notre beau pays. Car, pour employer ses expressions devenues légendaires, sous les charmes et l’attrait de ce pays touristique se cachent des réalités beaucoup plus sombres, honteuses et immorales. <br /><br />Mais, voyez-vous, le tunisien est un être fier qui a acquis, de gré ou de force, la capacité à camoufler sa misère aux yeux de ceux qu’il considère comme sa seule source de revenus : les étrangers. Que ce soit pour le tourisme, l’industrie, l’agriculture ou les services, l’économie tunisienne a tissé des liens ombilicaux avec l’étranger, et plus particulièrement les pays d’Europe, dont elle tire un profit vital. Les tunisiens aiment à se présenter comme un peuple chaleureux et accueillant, et l’on nous présente d’ailleurs très bien comme tels. La Tunisie c’est l’exotisme, c’est le beau temps, c’est le farniente, c’est les souks, c’est la plage, c’est les dattes, c’est le jasmin, c’est le thé à la menthe, c’est le sourire, c’est le bonheur… <br />Cette image carte-postalistique du pays n’est pas une chose innée. Elle est le fruit d’un travail acharné, mené par une société secrète, une sorte d’Anonymous, qui nous inculque depuis notre plus tendre enfance nos valeurs et notre valeur. Tout dans notre pays, dans nos médias, dans nos publicités, dans nos activités, ne cesse de nous rappeler combien nous sommes heureux et combien nous devons être reconnaissants de vivre dans ce pays. D’ailleurs, le monde entier ne nous jalouse-t-il pas ce soleil omniprésent, cette prospérité économique et cette stabilité politique. OUI ! Nous sommes des élus de Dieu, un peuple privilégié, béni, et il ne nous viendrait aucunement à l’idée de remettre en cause tout cela, au risque de passer pour des ingrats.<br /><br />La plupart des gens croient à ce conte sorti tout droit de l’imagination des frères Grimm, d’ailleurs j’en fais partie, préservée que je suis –merci– de cette misère obscène existant dans certaines villes de mon pays. Car, vais-je le nier, je n’ai et n’aurai probablement jamais, aucune raison d’aller visiter une ville comme Sidi Bouzid ou Kasserine, et encore moins Thala. Si l’on n’y vit pas, ces villes ne présentent aucun attrait possible. Elles ne sont ni proches du désert, ni proches de la mer. Elles sont une anomalie, une erreur de la nature, un fils difforme dont on a honte d’avoir accouché. Et ça, même Bourguiba l’avait compris. De son temps déjà, il les méprisait violemment, n’aimant pas, disait-il, leur mentalité. De ces villes, sortent parfois des voix réclamant une attention qu’on ne leur donne pas. Peut-être leur voix n’a-t-elle jusque là pas assez porté, ou peut-être les a-t-on entendus mais pas écoutés. Je ne le sais point. Moi, en tout cas, j’aurais toujours l’excuse de dire que je ne savais pas.<br /><br />Aujourd’hui, La Tunisie est nue face au monde entier. Et les autres pays découvrent, effarés, étonnés ou prétendant l’être, les difformités de son corps, trop longtemps caché dans un Safsari en soie. Et même si, encore et encore, dans une sorte d’acharnement thérapeutique, on continue à rappeler au monde, dans des discours et des reportages, la seule vérité vraie de ce pays, les étrangers découvrent ce que nous, tunisiens, vivons comme une évidence et en rions parfois dans les cafés bondés. Ils découvrent une réalité qui dépasse les fleurs et autres arbustes exotiques déposés avec soin lors d’une visite officielle de président étranger, et enlevés le jour même de son départ. Ils découvrent que le tunisien, drôle et riant, ôte la nuit son masque de clown, se démaquille et pleure en secret chez lui. Ils découvrent que derrière cette fierté apparente se cache la frustration d’une liberté longtemps tue. Ils découvrent que le tunisien a soif de valeurs universelles primaires telles que sa dignité et sa liberté de s’exprimer. Qu’il ait à les réclamer de cette façon est totalement inadmissible, mais c’est un adolescent boutonneux, il a 15 ans (23 en fait…) et il fait sa crise. <br />Il est, d’ailleurs, for intéressant de noter que dans ce pays où Internet subit une censure des plus importantes dans le monde, cette révolte ait pris les proportions que l’on connaît aujourd’hui grâce, justement, à ce moyen de communication. La révolte naît toujours d’une frustration. Dans ce pays, où les gens n’ont aucun moyen d’exercer leur devoir citoyen, à moins d’être peu chatouilleux, le tunisien découvre une autre façon de faire passer ses vérités, qu’elles soient bonnes ou mauvaises à dire. Et c’est là que l’art du camouflage devient totalement désuet, car sur Internet, le tunisien se sent –pour le moment– intouchable, lui-même pris dans une envolée exaltante d’informations tourbillonnant autour de lui, et l’emportant sur le terrain, appelé à tort, cyber-dissidence ou cyber-résistance.ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com36tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-27121223345196534932010-06-08T10:47:00.006+02:002011-02-04T19:11:38.138+01:00De la critique du tunisienCes derniers temps, j’ai beaucoup lu cette idée reçue selon laquelle le tunisien aime créer des polémiques sur des sujets futiles, ou carrément sur des choses admises par le lieu commun et qui ne nécessiteraient à priori aucune remise en question (« tanbir »).<br /><br />Je tiens à signifier mon désaccord avec ces propos que je trouve totalement méprisants envers les tunisiens. En disant cela, on ne se rend pas compte qu’au delà de la critique dénuée de fondements, ce genre de propos ne fait que perpétuer un état d’esprit d’hostilité envers ses concitoyens…<br /><br />Je ne suis pas contre la critique, bien au contraire, je pars du principe que toute critique est constructive lorsqu’elle est étayée par des arguments rationnels, et je suis heureuse de constater que, malgré tout, certains continuent de bousculer les opinions dominantes. Car il n’est d’avancée que par la critique.<br /><br />Il suffit de lire quelques médias pour se rendre compte que polémiquer n’est pas tunisien mais tout simplement humain, fort heureusement d’ailleurs. Il est inhérent à la nature humaine de remettre en question l’ordre établi des choses, aussi futiles puissent-elles être. Si l’on devait critiquer quelqu’un, les français sont loin devant nous. <br /><br />Je suis révoltée contre cette étroitesse d’esprit, cette vision totalement réductrice du tunisien et du genre humain en général. J’ai espoir en chaque tunisien, j’aime mon pays et ses habitants et je ne penserai jamais que le tunisien est con, vicieux, rusé ou tout autre chose. S’il peut parfois être qualifié comme tel ce n’est que parce qu’un système l’empêche de s’exprimer et de s’épanouir. Mais au risque de me faire lyncher, je ne m’étendrai pas sur ce sujet.<br /><br />Aussi naïf que cela puisse vous sembler, j’aime penser que je peux avoir confiance en mon prochain, qu’il ne me volera pas, ni ne me portera préjudice. J’aime penser que si je ne veux aucun mal à autrui, autrui me le rendra de la même façon. Et si, malheureusement, un tunisien me poignarde dans le dos, je ne mettrai jamais ça sur le dos de sa tunisianité. Il ne me viendrait aucunement à l’esprit de penser que c’est simplement son appartenance à ce pays qui l’a corrompu. Les tunisiens ne sont pas mauvais mais il y a de mauvais tunisiens. Ce n’est que comme ça que l’on pourra avancer ensemble. Et non en pensant à longueur de temps que de toute façon il ne sert à rien d’être civilisé si notre voisin ne l’est pas. Voilà pourquoi il me semble évident qu’il faut cesser de crier que les tunisiens sont, entre autres, des « nabbara ».<br /><br />Mon message peut sembler idéaliste pour certains, totalement coupé de la réalité, pire, certains vont même penser que je dis ça car je ne côtoie pas quotidiennement les tunisiens. Oui, probablement… mais parfois c’est lorsque l’on voit les choses de haut que l’on peut juger de leur immensité. Je me permets d’avoir cet avis en vivant dans un pays où les pires qualificatifs peuvent vous venir à l’esprit en voyant comment certains se comportent envers les miséreux. Simplement, lorsqu’on vit en France, les catégories sont plus fines, On ne parle pas de français, mais de français d’origine, de français de droite, de français de Paris, de français aisé. Quand on veut blâmer quelqu’un ici, on peut le faire plus aisément car toute personne est totalement assimilable à une sous catégorie, que malheureusement, nous ne possédons pas dans notre pays. Mieux encore, les gens sont parfois tellement différents ici que l’on ne peut même pas les sous- catégoriser.<br /><br />Ce que l’on semble oublier parfois, c’est qu’empêcher les gens de s’exprimer c’est encore plus s’enfoncer dans l’uniformisation de notre société, et je n’ai pas besoin de m’étendre sur les conséquences et les dégâts de l’uniformité ne serait-ce qu’artistiquement.<br /><br />Assumons nos différences, mon Dieu comme la différence est enrichissante. Mais nous aimons tellement vivre en communauté, nous nous ajoutons sur Facebook car nous avons des amis en commun, nous nous suivons sur Twitter car nous sommes tous tunisiens. Et l’on oublie que tout cela ne fait que brasser les mêmes opinions. Nous courrons vers une société intellectuellement consanguine. Et plus des idées deviennent dominantes et plus il devient difficile de penser différemment. Voilà comment l’extrémisme s’implante dans une société.<br /><br />Quand un tunisien vivant en France critique le travail d’un autre tunisien, on dit que les français ont déteint sur lui. Oui, ils ont déteints sur moi et heureusement, car aujourd’hui je suis fière d’être différente de ce que j’étais il ya trois ans. Il y a trois ans j’étais xénophobe, aujourd’hui je me retrouve beaucoup plus dans la manière de penser des étrangers. Il ya trois ans, je ne pouvais imaginer de trouver un noir beau, aujourd’hui, j’ai élargi mes critères de beauté.<br /><br />Je rêve de voir un type se balader dans les rues de Tunis, portant un pantacourt rose fluo sans que personne ne le regarde de travers. Je rêve de voir des looks, des affirmations d’identités et non un format en kit du tunisien moyen. Je rêve de voir des personnes parler de leurs goûts « différents » sans que des messages de haine leur soient proférés.<br /><br />J’en rêve tellement que c’est devenu quasiment réactionnaire pour moi d’assumer et de dire haut et fort ce que je pense. Et tous les jours, j’apprends des autres, je me corrige et j’élargis mon esprit à d’autres opinions, puissent-elles ébranler mon monde.ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com26tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-55292678267526554402010-01-16T18:30:00.003+01:002010-01-16T18:40:11.746+01:00C'est l'histoire...du viceC'est l'histoire d'une maladie sexuellement transmissible<br />Ou celle du plaisir qui devient impossible<br /><br />C’est l’histoire d’une pucelle qui s'est faite violer<br />Elle s’était réservée pour finir souillée<br /> <br />C’est l’histoire d’un rapport sexuel non protégé<br />Le plaisir valait-il vraiment cette MST ?<br /> <br />C’est l’histoire d’une caresse sur la peau d'un lépreux<br />Ah…Comme j’aime te caresser, mon amoureux<br /> <br />C’est l’histoire d’une bouche pulpeuse ornée d’un herpès<br />Veux-tu lui donner un baiser à ta maîtresse? <br /><br />C’est l’histoire d’une machine à sous brillant de mille lumières<br />Toutes ces économies qui volent en poussière<br /> <br />C’est l‘histoire d’un homme politique parlant à la télé<br />d’un programme électoral parfaitement ficelé<br /> <br />C’est l’histoire d’un cocktail fortement alcoolisé<br />De la mangue, de l’ananas et de la vodka à volonté<br /> <br />C’est l’histoire du sosie parfait d'Elvis Presley<br />Pauvre de lui, il a l’illusion de la notoriété<br /> <br />C’est l’histoire d’un "fumer tue" sur un paquet de Marlboro<br />Ou quand la mort s’achète à 5,60 euros<br /> <br />C’est l’histoire d’une source d'eau non potable<br />C’est une source d’eau? Mais elle est imbuvable!<br /> <br />C’est l’histoire d’un champignon vénéneux<br />L’histoire d’une plante, n’en mangez point, pauvres gueux !<br /> <br />C’est l’histoire d’un Dieu ôtant une vie<br />Dieu est miséricordieux, c’est le livre qui le dit<br /><br />C’est l’histoire de l’interdiction du voile dans un pays musulman<br />Bois, baise mais ne te cache pas sous un turban <br /><br />C’est l’histoire d’un plaisir, mais d’un interdit<br /><span style="font-style:italic;">Carpe diem</span> certes, mais vous serez puni<br /> <br />C’est l’histoire d’un Lindt sur la table de chevet d’une obèse<br />Mais n’as-tu donc pas vu, ma grosse, combien tu pèses ?<br /> <br />C’est l’histoire d’une fête d’anniversaire<br />Célébrer les ans qui nous séparent de la terre<br /> <br />C’est l’histoire d’un trousseau de clefs<br />L’infini choix de possibilités<br /> <br />C’est l’histoire du droit de chaque citoyen à disposer d'une arme<br />Pour se défendre, au diable les alarmes<br /><br />C'est l'histoire d’une place de parking vide réservée aux handicapés. <br />Continuons à chercher, nous nous avons des pieds ! <br /> <br />C'est l'histoire d’une patrie reconnaissante emprisonnant les grands hommes<br />Pour tes loyaux services, tes os seront gardés à l’ombre de son orme.<br /> <br />C’est l’histoire d’une pluie en plein mois de Juillet<br />Le temps est capricieux, ne l’oublie jamais<br /> <br />C’est l’histoire d’une érection dans un bus bondé<br />Qui blâmer, elle s’était trop approchée<br /> <br />C’est l’histoire d’une maîtresse, mais sa préférée<br />Monsieur a tellement d’amour à donner<br /> <br />C’est un sourire esquissé, un fou rire étouffé<br />Toutes ces choses qu’on ne fait qu’à moitié.<br /><br /><span style="font-style:italic;">C'est l'histoire du vice qui est un peu partout<br />Et je suis tellement vicieuse que j'en rie...Pauvres fous!</span>ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-47465775585994029332009-04-18T13:16:00.002+02:002010-01-04T13:02:23.130+01:00Les femmes FRIGIDAIREJ’envie ces femmes parfaites empestant le bonheur et la joie de vivre sorties tout droit d’une pub pour machine à coudre SINGER des années 50. Ces femmes toutes en couleur au sourire niais, à la mise en plis parfaite et aux ongles fraichement manucurés de vernis rouge, portant un foulard en soie autour du cou, une twin-set couleur pastel et une jupe en laine leur arrivant aux genoux.<br /><br /><br />Ces maîtresses de maison semblent avoir fait des études pour ça, elles accomplissent les choses avec tant de facilité, elles vous sortent du four un cake parfait, sans bosses, sans trace de cramé, en utilisant un petit gant assorti à leur tablier de cuisine et aux autres ustensiles.<br /><br /><br />Ces Bree Van De Kamp allient aussi bien vie de famille que vie professionnelle. Elles se lèvent tôt et ne font aucune mine de dégoût en entendant le réveil, elles rentrent chez elles directement après le travail, un travail où elles auront eu à être fermes, décisives et responsables. Elles enlèvent rapidement leur chaussures à talons et leur tailleur et enfilent leur costume de super héroïne: Une robe de chambre à grosses fleurs qui leur permettrait certainement de voler si elles couraient mais ces femmes ne courent jamais, elles ne perdent jamais leurs moyens, elles semblent maîtriser tous les éléments.<br /><br /><br />Ces femmes n’ont parfois même pas prévu ce qu’elles allaient cuisiner. Elles regardent ce qu’elles ont en stock : une courgette, une escalope de dinde, des pommes de terre et par une manœuvre à la MacGyver qui arrivait, rappelons-le, à fabriquer une fusée avec un stylo et un trombone, elles vous sortent une escalope de dinde panée sur son lit de sauce épicée aux oignons accompagnée de légumes sautés. Ces femmes maîtrisent parfaitement l’art du recyclage ; chez elles rien ne se perd, tout se crée ou se transforme.<br /><br /><br />Moi, je suis loin de tout ça. Je suis une femme d’extérieur. Je ne sais pas cuisiner, je suis une cynique qui se moque des autres en cachant au fond de sa mémoire que la dernière fois qu’elle a voulu faire une omelette, ça ressemblait plutôt à un dégueulis d’œufs brouillés.<br /><br /><br />Pourtant, cuisiner ça commence toujours bien : « Fais ça comme ça, ajoute ça à ça, rajoute aussi ça, coupe ça en rondelle, mélange le au reste »…du sel, du poivre et c’est bon non ? Ben non ! Car il ya les fameux « pendant que ça cuit, fais ça et ça, coupe aussi ça, rajoute le à l’autre là-bas quand il aura pris une couleur comme ça ou pire quand il aura cette consistance là » mais ces femmes ont un viscosimètre intégré et réussissent ce qui pour vous devient une énigme du père Fourras. Pourquoi ne pas tout simplement mettre tout dans un grand bol et mélanger puisque ça va inévitablement finir comme ça !<br /><br /><br />Quand je vois dans quel état je rentre le soir après le travail, j’imagine mes futurs enfants gazouillant comme des oisillons affamés et moi leur disant « désolée les enfants, je suis trop fatiguée, allez vous nourrir tous seuls ». Mes gamins auront des mines de déterrés, une silhouette squelettique, leur regard implorant ma pitié comme les petits africains des pubs pour l’UNICEF.<br /><br />J’aimerais tellement ressembler à ces femmes qui savent tout, j’aimerais faire plaisir aux autres en leur mijotant des plats concoctés avec amour, j’aimerais les voir ingurgiter goulument ce que j’ai mis des heures à préparer sans que cela me donne l’irrésistible envie de les frapper avec un pavé de Steak. J’aimerais trouver naturel de bien cuisiner, de prendre soin de ma maison. J’aimerais ne plus avoir à faire le ménage de manière compulsive, ne plus entasser les vêtements au fond du placard en priant qu’ils ne me tombent pas dessus à chaque fois que j’ouvre la porte. J’aimerais ne plus acheter les produits ménagers pour mon plaisir personnel parce que Mr Propre est trop viril sur la photo ou parce que canard WC est mimi comme tout. J’aimerais ne plus brûler mes plats, ne plus en inventer, j’aimerais maîtriser les programmes sur la machine à laver pour éviter que tous mes draps, mes sous vêtements et mes serviettes deviennent rose pâle, j’aimerais apprendre à les sécher correctement pour ne plus avoir cette odeur de rat mort lorsqu’ils restent humides trop longtemps. J’aimerais ne plus oublier un pull sur le radiateur et m’en rappeler en sentant une odeur de brûlé, j’aimerais savoir utiliser correctement un fer à repasser. <br /><br />J’aimerais, mais je n’y arrive pas alors je continue à les envier en espérant avoir de quoi compenser.ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-61161427043767347112009-04-18T13:11:00.001+02:002010-01-04T13:05:23.332+01:00Folie'sMon premier contact avec la folie remonte à ma plus petite enfance. <br />Pour moi, il y avait alors 4 catégories de personnes: les normaux-totalement dénués d'intérêt-, les monstres de la nuit-affreuses créatures sombres et malveillantes-, les pervers sexuels-passage abrupte dans un monde de brutes-et les fous. <br /><br />Les fous , j'en ai connu 3 dans ma vie. Le premier était un homme que j'avais surpris à courir tout nu dans la rue. Il s'était évadé d'un hôpital psychiatrique à ce qu'on m'avait dit. J'avais trouvé cette image surréaliste d'un homme courant nu comme un ver, un apollon fuyant un monde auquel il ne pensait appartenir et dans lequel pourtant on le condamnait à vivre. Il n' y avait rien de pervers dans cette image, je n'étais ni choquée, ni effrayée. Sa nudité ne m'avait pas traumatisée, tout comme une sculpture, je la voyait d'un oeil artistique. Ce n'était pas un monstre de la nuit, encore moins un pervers sexuel et je ne pouvais résolument pas le traiter de « normal »; pour moi, c'était donc un fou.<br /> <br />Il y avait ensuite eu cet homme au turban, dont les enfants de mon quartier guettaient impatiemment le passage, cachés derrière un arbre ou un mur. On le regardait comme une bête curieuse, on se moquait de lui, parfois même, on lui jetait des pierres de manière très amicale; ce à quoi il répondait en proférant des injures qu'on ne cherchait pas vraiment à comprendre car c'était certainement le langage des fous. C'était notre distraction, notre mascotte, probablement la seule personne que l'on traitait comme un enfant: c'était notre vengeance enfantine contre le monde des adultes.<br /><br />Mon troisième fou était un homme obèse qui passait ses journées à regarder défiler les voitures dans un carrefour très fréquenté avec une bouteille de coca sous le bras. Il avait quelque chose de péniblement touchant et je ne l'aurais probablement pas mis dans la catégorie « fou » si je ne l'avais surpris quelques fois au milieu des voitures faisant des gestes « diagonaux ». Rien de pervers, rien d'effrayant, rien de normal. Evidemment, il devait être fou. Ces personnages représentaient jusqu'à maintenant pour moi la définition même de la folie: comportement inhabituel, inoffensif et burlesque. <br /><br /><br />Tout comme le fou des échecs et ses déplacements diagonaux, le fou du roi et ses calembours, le fou, imbécile heureux portant un entonnoir sur la tête, nos fous sont sympathiques et rares. On ne les côtoie pas, on les surprend parfois lorsqu'ils ne sont pas cloitrés dans des asiles. Celui qui peut prétendre avoir vu un fou le raconte sur le ton de la fierté comme s'il avait vu une larve du cordélugastre annelé. Chez nous, on ne devient pas fou, on naît fou, tout comme d'autres naissent blondes ou d'autres encore les pieds plats. <br /><br /><br />A Paris, la folie n'es pas innée, elle semble naître d'une frustration, se développer et se propager en vous comme une tumeur. La folie est assise à coté de vous dans le métro, vous l'applaudissez et la regardez avec admiration quelques fois sur une place publique, vous la condamnez violemment d'autres fois, il arrive même qu'elle vous laisse indifférent: fesses à l'air, look post-moderne, ça court les rues. <br />La folie n'est qu'extravagance, exhibition, expression d'une âme emprisonnée dans un corps trop étroit. Elle est aussi révolte contre un consumérisme exacerbé. Le fou est cet homme chantant à tue-tête l'Hymne à l'Amour de Piaf, c'est ce cracheur de feu sorti tout droit de l'imagination de Tolkien, c'est ce jeune ado à la chevelure mi-jaune mi-violet coiffé au sperme de Buffle, c'est cette vieille de 82 ans maquillée comme un camion volé aguichant les hommes dans un quartier de Strasbourg-St-Denis, c'est cette jeune fille gothique perchée sur ses aéroglisseurs, c'est ce type, un Gérard habillé d'un marcel et aux tatouages plus impressionnants que les peintures rupestres des grottes de Lascaux. <br />Le fou c'est aussi moi chantant d'une manière affectée un air d'opéra lyrique sous un pont près de la Seine. <br /><br /><br />Paris rend fou ou plutôt Paris sait faire ressortir la folie qui est en chacun de nous. Paris est une toile sur laquelle vous vous laissez aller à vos peintures psychédéliques, Paris est cette main qui vous retire le balai du cul, Paris vous désinhibe, Paris vous inspire, Paris redonne à la folie toute sa dignité, Paris rend la folie Folie, elle la majusculise. <br /><br />Voilà pourquoi tout le monde à Paris semble fou.ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-5778184492704691932009-04-18T13:04:00.003+02:002011-02-04T19:06:41.962+01:00PariscopeQuand je me promène dans les rues parisiennes, j'ai l'impression d'avoir été projetée dans un film muet des années 20 : des mouvements rapides et saccadés dans une ambiance monochromatique.<br /><br />Comme une enfant devant un livre de coloriages, j'ai cette folle envie de sortir mes crayons de couleurs bien taillés et de mettre au gré de mon humeur du rouge, du vert, du bleu… Des couleurs vives et joyeuses qui recouvriraient les nuances grisâtres salissant ces vieux murs chargés d'histoire et ces faces tristes et minées qui ne sourient que le week-end. Et pourtant, tant d'origines se côtoient, tant de couleurs de peau mais ces couleurs là, on s'en passerait bien…<br /><br />Dans mes livres d'Histoire, la France était tellement colorée. Tout n'était que profusion de rouge, de bleu et de blanc immaculé. Des drapeaux qu'on levait fièrement, des couleurs qu'on portait dignement, des guerres teintées d'un sang pourpre et tellement de courage, d'ardeur et de révolutionnarisme. À croire que les cinq passages en machine républicaine lui ont fait perdre toutes ses couleurs. La Monarchie lui allait mieux…<br /><br />Les vrais couleurs, on ne les retrouve que dans les panneaux publicitaires qui vous lobotomisent l'esprit... Cette paire de chaussures qui fait dix fois votre taille et vous supplie de l'acheter en vous promettant un effet bottes de sept lieues, ces seins au bonnet vertigineux dans lesquels tout homme voudrait se perdre, débordant d'un soutien gorge en dentelle que les femmes regardent jalousement du coin de l'oeil. Des messages subliminaux qui vous harcèlent et vous agressent, des attrape-nigauds ou plus simplement des attrape français, mais dans ce viol psychologique, on vous sodomise en vous tartinant le cul de vaseline, c'est tellement bon de se faire enculer en douceur…<br /><br />J'erre et je respire à demi poumons cet air puant, juste de quoi éviter de suffoquer. J'essaie de filtrer comme je peux cette atmosphère fétide. Ici, on porte son nez comme un fardeau, un sens dont on se passerait bien volontiers. Paris, c'est l'odeur nauséabonde des clochards qui passent des mois sans se laver, c'est l'odeur de merde des culs torchés au Moltonel, c'est l'odeur de pisse sur les caniveaux et c'est surtout l'odeur des crottes de chiens qui vous suivent toute la journée avant de vous rendre compte que vous en avez un échantillon sous votre chaussure… et parfois, c'est un mélange détonant de tout ça !<br /><br />Au milieu de ces automates, de ces thermos hermétiques et sourds sauf à l'écoute de leurs baladeurs, mes névroses ne font qu'empirer. Je deviens allergique au démêlage des fils d'écouteurs, ces tortellinis devenus prolongement naturel du canal auditif. Recouvrir l'orifice de ses oreilles avec des écouteurs relève désormais des bonnes mœurs : on aurait plus honte à montrer ses oreilles nues que ses fesses.<br /><br />Je ne supporte plus de voir les gens accomplir ces mêmes gestes, répétés dans un conditionnement pavlovien : défaire les nœuds, mettre PLAY et s'isoler du monde, des bruit métalliques du métro pour faire paraître le temps moins long.<br /><br />Le temps, parlons-en… Une société mathématisée où même les retards sont calculés. On vous avise, on vous avertit, on vous informe. En fin de compte, n'est-ce pas là la source même des désespérances de tout un peuple? Je regrette cette époque où je ne savais jamais combien de temps je mettrais pour aller quelque part. Je regrette ce temps où le trajet n'était pas fonction de la distance, de la vitesse ou du temps mais des chantiers, des accidents, des feux rouges, de la circulation, des transports en commun d'une médiocrité honteuse…<br /><br />Alors, je deviens une râleuse parmi d'autres qui s'énerve pour un retard de deux minutes, car ces cent vingt secondes, je les décompte.<br /><br />Elle est bien lointaine cette époque où je pouvais attendre le bus pendant une heure et où pourtant le temps me paraissait moins long car à chaque minute, je pensais que ce serait la dernière. A force de tout savoir, on ne laisse plus aucune place à l'espoir. Je veux être ignorante pour pouvoir espérer.<br /><br />La mathématisation a même contaminé mon intimité. Désormais, aller aux toilettes, ça se programme. Une pipi, ça se contient jusqu'à avoir les conditions idéales. J'ai même oublié le sens de l'envie pressante.<br /><br />J'essaie de m'habituer comme je peux à la vie ici, je me familiarise avec les expressions parisiennes, du « ça me saoule » à celle, typiquement printanière « on se fait une terrasse » en passant par la fameuse « c'est abuser quoi ! », avec bien sûr toute la gestuelle affectée et l'intonation « à la fin Ennnn ».<br /><br />Décidemment, trop de choses me déplaisent à Paris...ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-38490825158241261992007-03-28T21:44:00.000+02:002007-03-28T22:37:15.134+02:00Orchideas.net<div align="justify"><div align="left"> J'ai du mal... beaucoup de mal en ce moment, à faire ressortir ce que j'ai au plus profond de moi.<br />J'ai du mal à être incisive, critique, cynique. Je n'arrive plus à rire des autres, ni rire de moi-même car mon référentiel a changé.<br /><br />Le tunisien était mon sujet d'étude préféré. J'aimais le mâcher, le mastiquer, le déchiqueter puis l'éructer, le cracher et parfois même le vomir. Je ne le méprisais pas, je l'aimais trop et voulais donc être un miroir dans lequel il se verrait dans toute son absurdité.<br />Maintenant, je côtoie toutes sortes de personnes, je suis à Paris et il m'arrive parfois de voir un français.<br /><br />Mais depuis que je suis là, j'écris puis j'efface. Je ne maîtrise pas mon sujet... Je ne l'ai pas encore assez observé. Il n'est pas assez stéréotypé, trop cosmopolite.<br /><br />Et puis, j'ai fini par me rendre compte que ma vie est trop romanesque pour ne pas être racontée sur ce blog... Dorénavant, ce blog aura beaucoup de moi et peu des autres...jusqu'à nouvelle remise en question.<br /><br />Pour ce nouveau départ, je lance <a href="http://www.orchideas.net">orchideas.net</a> en espérant qu'il sera à votre goût.<br /><br />Merci de continuer à me lire.<br /><br /><br /><br /><br /><br /></div> </div>ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-64227412527018008382007-01-29T01:21:00.000+01:002008-12-13T05:43:01.070+01:0030 millions d'ennemis<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1ZNYfMOWhrXlq9OlIxYhPMzHtCfVDJC3xW__KmCZlF4FSTlwlJX4pg38Ts-o5E4Gv3OQ7KQC8dZ0b2LAzqGkuhd0RXbO0mJwWfV6Vlb3tzl1HcMUgbIXKk8FbPYk7G_83eKD0jA/s1600-h/300px-Elmyra-Duff.jpg"><img src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1ZNYfMOWhrXlq9OlIxYhPMzHtCfVDJC3xW__KmCZlF4FSTlwlJX4pg38Ts-o5E4Gv3OQ7KQC8dZ0b2LAzqGkuhd0RXbO0mJwWfV6Vlb3tzl1HcMUgbIXKk8FbPYk7G_83eKD0jA/s320/300px-Elmyra-Duff.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5025242887531815554" /></a><br /><br />Tout le monde aime les animaux. Certains les aiment en rumsteck bien saignant, d’autres pour la douceur de leur fourrure, y en a même qui aiment les utiliser pour confectionner des déco très tendance. Quelque soit la finalité de cet amour, on ne peut pas être indifférent à ce monde parallèle. Même ceux qui ne les aiment pas se retrouvent souvent devant leur télé à regarder un documentaire passionnant sur la reproduction des éléphants de mer (<i>ça baise beaucoup chez ces bébêtes mine de rien </i>!).<br /><br />Moi, les zaminaux je les adore. Malheureusement, à la manière d’Elmyra des Tiny toons, je les aime à en mourir, littéralement !<br /><br />Je ne sais pas pourquoi, tout animal que la triste destin amène entre mes mains finit par disparaître.<br /><br />Ça a commencé quand j’avais 3 ans et que je vivais dans un pays très chaud où l’ennemi public numéro 1 étaient des petites fourmis rouges dont la piqûre était terriblement douloureuse.<br /><br />La douleur était si terrible que… comment dire… heuu…pour les filles c’est assimilable à une épilation au sucre d’une zone sensible que je ne nommerais pas. Pour les mecs, disons un bon coup de ballon de foot à 120 km/h entre les jambes ! Je vois à vos grimaces que tout le monde saisit la douleur en question… je continue…<br /><br />À cet âge là, je me baladais tout le temps à poil. Je jouais à poil, je bouffais à poil, je dormais à poil: j’étais comme échappée d’un camp de nudistes! Les petites bestioles avaient fait de mes fesses un terrain de jeu. Je me faisait piquer, ça gonflait, je pleurais pendant des heures et on était même obligé de me porter en l’air et de courir parce que l’air froid ça faisait un bien fou à mes petites fesses.<br /><br />Depuis, j’ai gardé une haine sans limites envers les fourmis. Plus jeune, je leur donnais même des petites miettes de pain, je les voyais courir dans tous les sens et charger ces miettes sur leur dos puis je les suivais dans leur long trajet jusqu'à la fourmilière et juste à l’entrée de la fourmilière je les écrasais sauvagement, un véritable génocide! Un grand pardon à tous ceux qui ont une âme à la Ghandi et qui pensent dur comme fer qu’ils peuvent être amenés à devenir fourmis dans une future réincarnation. De toutes façons, les fourmis c’est même pas des vrais animaux, c’est des insectes !<br /><br />A l’âge de 8 ans, on nous a emmené au zoo. Curieuse comme je suis, je m’étais approchée d’un peu trop près de la cage d’un singe, le goûter tendrement préparé par ma maman à la main et j’étais là à le narguer, ce qui l’a sans doute un peu agacé et je le comprends vu le nombre de petits morveux qu’il doit se coltiner toute la journée ! Là, Monsieur Monkey a bondi sur moi et m’a arraché mon goûter des mains! Alors, si l’Homme descend vraiment du singe, qu’on ne s’étonne pas après qu’il ait naturellement des tendances de kleptomane, c’est inscrit dans nos gènes !!!<br /><br />J’aime les chats. Mais là non plus, je n’ai pas eu beaucoup de chance avec eux. Et pourtant, j’essaie de donner tout ce que j’ai, je m’en occupe comme s’ils étaient mes propres gosses, je les chouchoute, je leur achète des petits objets inutiles qui coûtent la peau des fesses pour entretenir leur joie de vivre (<i>comme si on pouvait déprimer à être chat !</i>). Rien n’y fait… A chaque fois que j’accueille un chaton, que je me dévoue pour lui, que je lui donne tout mon amour, il arrive un jour où… plus rien ! Disparu ! Et j’ai beau faire bchhh bchh bchhh bchhh comme une attardée mentale pendant des heures (<i>j’ai jamais compris ce langage avec les chats d’ailleurs</i>), ils ne reviennent jamais ! Noisette et Cookie si vous me lisez là, revenez ! Je vous aiiiiiime !!<br /><br />Bon à partir de là, ce texte devient interdit aux moins de 18 ans… Contrairement à ce qu’on pourrait penser, lors de ces anecdotes, de vrais animaux ont été utilisés…<br /><br />Ma Kathie était une chatte siamoise d’une beauté et d’un orgueil rares. Nous avions eu l’idée ingénieuse de la croiser avec son propre fils. Les chats c’est comme les Romains, tout le monde couche avec tout le monde ! Résultat ? Elle a donné naissance à des chatons attardés mentaux ! Ils étaient mignons mais d’une connerie révolutionnaire ! Y en a même un qui se déplaçait sur le côté à la manière d’un crabe. Un autre passait son temps à se cogner sur les murs… Notre maison était devenue un laboratoire de Recherche de l’ex-URSS atteint par la radioactivité d’un champignon atomique.<br /><br />En revenant d’un voyage au brésil, mon père a amené un perroquet magnifique. Il avait eu l’idée (<i>oui les idées c’est notre truc dans la famille</i>) de le laisser dans la salle de bain en oubliant la fenêtre ouverte. Le perroquet a pris froid et est mort deux semaines après son arrivée. C’est quand même nul comme mort et le pire c’est qu’il n’a même pas pu crier au secours vu qu’on ne lui avait pas encore appris à le dire!<br /><br />Avec les chiens… on est carrément dans le cadre de l’homicide involontaire.<br /><br />J’ai d’abord eu un caniche noir du nom de Leika. La famille devait partir en voyage, nous l’avions donc confiée à des voisins qui, dans leur infinie générosité, lui ont donné des restes de poisson. Depuis, ils ont compris que LES ARETES DE POISSON TUENT LES CHIENS. Cette chienne, dont le nom a été immortalisé lors d’un voyage sur la Lune, est morte étouffée par une vertèbre.<br /><br />J’ai ensuite eu un berger belge, con mais adorable comme tout. Un jour, en le caressant je m’aperçois qu’il a une puce dans l’oreille. Mon père se met alors dans la tête de lui enlever cette puce. Et par une manip digne d’une torture de SAW, il lui plonge du Fatek concentré dans l’oreille (<i>encore une idée de génie</i>), croyant que ça ne lui ferait aucun mal. Le chien meurt sur le coup, le Fatek a dû lui monter direct au cerveau.<br /><br />J’ai finalement compris que je n’étais pas faite pour avoir des animaux chez moi. C’est clair, je suis condamnée à fantasmer devant les documentaires animaliers d’Ushuaïa TV.<br /><br />Un grand pardon à tous les animaux sur Terre.<br /><br /> ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com45tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1168881234514775802007-01-15T18:10:00.000+01:002007-01-15T18:17:43.500+01:00L'inévitable entassementJe l’avoue, je suis une grande névrosée. Je suis sensible à des odeurs étranges, j’ai des problèmes de communication, j’ai peur des pieds, je me sens envahie par les microbes et dernièrement je suis angoissée, quasiment obnubilée par une seule chose: <span style="font-weight:bold;">l’entassement</span> !<br />N’appelez pas le SAMU, je m’explique ! <span style="font-style:italic;">(Tu reposes ce téléphone tout de suite !)</span><br />Je commence à ressentir un étouffement, comme si la Terre n’était plus assez grande pour nous accueillir, comme si nos déchets avaient fini par nous posséder <span style="font-style:italic;">(Reposes ce téléphone j’ai dit ! J‘ai pas fini !!)</span>. L’être humain devient surproductif. Les choses ne sont plus détruites à la vitesse de leur création. <br />En un mot, <span style="font-weight:bold;">je nous sens envahis par nos propres activités! </span><br /><br />Tous ces objets qui s’accumulent, ils doivent bien finir quelque part ! Et après ? Est-ce qu’ils s’évaporent comme ça en un claquement de doigts sans laisser de trace ? <br /><br />Même en dégradant, l’homme produit. Avez-vous déjà pensé à la quantité de merde qui se déverse tous les jours dans nos égouts? On tire la chasse sur nos défections, on les regarde jouissivement se noyer dans ce tourbillon d’eau jusqu’à ce qu’elle redevienne limpide et l’on oublie que cette merde ne disparaît pas. Elle suit un trajet bien établi. Réveillez-vous, nous vivons sur des fosses septiques et même si les canalisations imperméables nous donnent l’illusion de nous être débarrassé de nos déchets, ils sont sous nos pieds. Nous vivons sur notre propre merde et nous essayons de l’ôter de notre vue, car sa vision nous est insupportable. Nous cachons notre propre humanité dans le sol. <br /><br />Qu’est devenu le squelette de Nana Aïcha, Baba Salah et tous les autres ? Nous enterrons nos morts bien profondément, nous pensons nous être séparés de ces cadavres encombrants, de ces souvenirs pesants mais leurs os perdurent à travers les années. Nos morts nous envahissent. Nous vivons tranquillement au dessus d’eux mais ils sont là à quelques mètres sous nos pieds et s’entassent à travers les siècles et les millénaires. <br /><br />Nous jetons nos ordures ménagères sans penser qu’elles ne disparaissent pas. Que devient cette bouteille de lait vide, ces restes de macaronis, ces emballages alimentaires que nous jetons machinalement dans un sac poubelle noir. La dernière vision que nous en avons, c’est ce camion puant qui vient les emporter pour nous en débarrasser. Mais que deviennent ils ? Ils sont forcément stockés quelque part à l’abri des regards, compostés, dégradés…oui mais jamais complètement détruits, ils s’entassent. <br /><br />Regardez autour de vous dans votre chambre… combien de vieux CD gravés sans nom avez-vous ? Ils s’accumulent sur votre étagère à coté de votre lit. Ils retiennent la poussière et les toiles d’araignée, ils vous pourrissent subtilement la vie. Vous les déplacez à chaque fois pour ne plus avoir à y penser mais le tas se fait de plus en plus grand et ils finissent par occuper tout votre espace vital. <br /><br />Qu’est devenue la 2 CV de vos grands parents ? Qu’est devenue votre vieille clio cabossée que vous avez pu revendre malgré tous ses soucis mécaniques ? Que deviennent toutes ces voitures pourries, accidentées, vieilles ferrailles… Elles sont bien quelque part, entassées dans des casses ou roulant encore difficilement. <br /><br />En regardant des vieilles photos de vous, ne vous êtes-vous jamais demandé où étaient ces vieux habits que vous portiez encore adolescent ? Qu’est devenu ce pull vert fluo qui vous faisait honte, ce survêtement ABIDAS que vous portiez fièrement, ce sac hyper fashion aux dorures jaune caca d’oie? Les porte-t-on encore quelque part ? Sont-ils à la vente dans une fripe de quartier populaire ? Font-ils encore honte à un jeune adolescent défavorisé ? Ils encombrent bien quelqu’un, quelque part. <br /><br />Et ces objets que vous n’utilisez jamais ? Cette vieille radio cassée que vous gardez au fond d’un placard, cette pile Energizer moins énergique que jamais, ce vieux stylo bleu à l’encre séchée, ce petit objet à la forme bizarroïde dont vous ne connaissez pas l’utilité, ce composant électronique sorti de je ne sais quel appareil électroménager, cet écrou tout rouillé, cette bouteille de parfum vide, cet emballage cadeau de vos 16 ans, cette figurine au bras cassé, cette unique boucle d’oreille… Combien d’objets inutilisables gardons-nous ainsi dans nos maisons, des objets qui s’entassent et nous encombrent, des parasites de notre quotidien qui vivent avec nous et nous obligent à trouver de l’espace pour d’autres choses. <br /><br />Combien de vieux papiers remontant à vos années de collège avez-vous encore quelque part dans un placard ? Combien de vieux devoirs de Maths, de bulletins scolaires, de cours photocopiés, de factures, de tickets de caisse, de magazines gardons-nous inutilement ? jusqu’à ce qu’ils nous étouffent… <br /><br />L’homme a cette fâcheuse manie d’éloigner de ses yeux ce qui le dérange, l’incommode, l’inconforte. <br />Il jette à la face des autres l'essence de son humanité, il substitue cette vision négative de lui-même car il se dégoûte. <br /><br />Mais quoi qu’il fasse, ses propres déchets finissent toujours par lui revenir et le côtoyer.ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com140tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1168476074224116012007-01-11T01:20:00.000+01:002007-01-11T07:41:21.426+01:00L’art de la conversation inutileLa relation humaine est basée sur la conversation (je parle bien de relation simple entre deux personnes normalement constituées, pas de pervers vicieux multirécidivistes… là ça se complique). <br />La conversation, c’est un peu comme une partie de tennis ou le but c’est de ne jamais faire sortir la balle ! <br />Mais, tout comme moi, vous vous êtes sûrement retrouvés plusieurs fois dans ce que j’appelle « une impasse verbale ». Vous êtes entouré de personnes que vous connaissez à peine et vous n’arrivez pas à en placer une, ils sont là à jaser comme des oies, à se donner des tapes amicales et vous, comme un autiste, vous vous réfugiez dans un profond mutisme qui finit par vous engloutir. Vous pourriez être tout nu, là, devant eux, que personne ne s’en rendrait compte et même la taille de votre zizi ou votre tour de poitrine n’y changeraient rien. Vous êtes le remake de l’Homme invisible !!<br /><br />Alors, j’ai fait fonctionner mes derniers neurones actifs pour essayer de comprendre ce phénomène. Et figurez-vous que j’ai la solution ! Alors attention, parce que ce qui suit pourrait facilement me valoir un titre de docteur en sociologie ! Hum hum <br />Regardez deux femmes (blondes de préférence) en train de discuter autour d’un café, vous verrez combien une alchimie semble se produire à chaque fois que l’une d’entre elles parle. Et si vous y faites plus attention, vous pourrez même voir des petits cœurs qui tournent autour d’elles. Mais si, mais si, regardez bien ! (Si vous ne les voyez toujours pas, consultez un ophtalmo d’urgence)<br />Qu’est-ce qui fait que ces deux blondes au neurone atrophié bavardent comme des pies alors que vous n’arrivez jamais à mener correctement une conversation. Qu’est ce qui fait qu’aux yeux des autres vous êtes l’exemple même de l’antisocial alors que vous ne désirez qu’une chose : « parler, bordel de merde ! »<br />Eh bien, ces deux femmes sorties tout droit de Barbieland pratiquent l’art de la discussion inutile ! <br />Au diable la programmation neuro machin truc et toutes autres techniques de communication ! La solution c’est tout simplement de parler de futilités !<br /><br />Si vous observez bien autour de vous, vous verrez que les gens les plus sociaux sont ceux qu’on pourrait appeler des « simples d’esprits ». La blonde, c’est un peu la copine à tout le monde. Certes, on ne lui demande pas souvent de parler (sa bouche étant souvent pleine) mais quand elle le fait, elle attendrit toute la galerie. <br /><br />Rendez-vous à l’évidence : parler de la migration des tortues de mer, du programme mondial de désarmement nucléaire, du massacre des bébés phoques ou du déterminisme génétique de la maladie de Duchenne ne vous rendra jamais sympathique aux yeux des autres. Les gens ont besoin d’inutile, les gens veulent parler d’abruti à abruti, les gens cherchent le con qui sommeille en chacun de nous! <br /><br />Parlez de ces ballonnements que vous ressentez à la suite d’un repas riche en féculents la veille, racontez votre dimanche après-midi chez votre belle-mère sans oublier les détails concernant ce tricot gris charbon qu’elle portait et son histoire marrante sur sa cousine qui vient de se marier, Sortez le scoop de l’année en disant que vous avez trouvé une foule monstre à Carrefour ce samedi et donnez la liste de vos achats, même ce slip en coton bleu à pois blancs Taille 42! <br /><br />La conversation inutile c’est chercher au fin fond de soi la chose la plus conne au monde à dire et ne pas avoir honte de le dire ! Non, n’ayez pas peur ! Vous ne pouvez pas imaginer combien votre « j’ai pris 2 kgs », « ma voisine a un nouveau chat », « hier, j’ai mangé des spaghettis bolognaise » peut intéresser les autres. <br />C’est ce type de conversation qui vous ouvrira les portes à toutes les catégories sociales. Ayez toujours un bon sujet futile pour dialoguer sur le trajet Ariana-Bardo avec un chauffeur de taxi, informateur de police à ses heures perdues et guettant le mot de travers. Ce même sujet vous permettra de discuter pendant des heures avec votre coiffeur et ne plus penser à cette tête de télé-tubbies qu’il est en train de vous tailler ! <br /><br />Alors attention, si la personne en face de vous est à des années lumières d’avoir des points communs avec vous et que vous commencez à entendre le bruit de l’aiguille des secondes de votre Swatch ou, chose plus grave, celui des battements de cœur de votre interlocuteur, sachez qu’il existe une conversation joker mais elle n’est à employer qu’en cas de panne sévère : LE TEMPS !<br />Le temps sauve des situations très difficiles, où vous commencez à sentir des sueurs froides perler sur votre front. Si vous en êtes malheureusement là, sortez le fameux « ahh.. ça s’est rafraîchi* » en hiver ou le « Quelle chaleur ! **» en été. Et là, comme par magie, le visage de votre interlocuteur s’illuminera… Non! Vous ne rêvez pas ! C’est bien un sourire qu’il vient d’esquisser ! (Si vous ne voyez pas le sourire c’est que vous n’avez pas vu les cœurs des blondes et que vous n’avez toujours pas consulté un ophtalmo). Pour la première fois depuis le début de votre rencontre, vous sentez que le courant passe ! C’est magique ! Et là, votre interlocuteur rebondit sur un « Ahh oui ya plus de saison hein ! ***» et c’est parti pour une discussion passionnante sur, au choix : le réchauffement climatique, les maladies dues au changement de temps, les bienfaits de la séance unique, les moustiques qui rappliquent, le prix des climatiseurs, etc. <br /><br />Souhaitons la bienvenue à l’ère de l’Homo conversus inutilus !<br /><br />* Ama eddenya berdet<br />** Malla skhana !<br />*** Etta9s ma 3adech yetefhem!ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com29tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1167485817676429932006-12-30T14:25:00.000+01:002006-12-30T14:36:57.700+01:00Mon blogoversaireVoilà! Déjà un an que j'ai débarqué sur la blogosphère. <br />Le but de ce blog était de décrire l'humain dans ses absurdités: rire des autres et rire de moi-même. Tout est dans la critique, la dérision, le cynisme et surtout l'exagération. <br />Je continuerai je l'espère dans cette voie, si la vie m'en laisse le temps. <br /><br />Merci à tous mes lecteurs pour leurs commentaires, merci à tous les anonymes pour leur passage. <br />J'attends vos remarques, vos suggestions et vos critiques. <br />Et pourquoi pas aussi, me dire quel est votre post préferé de moi et celui que vous détestez le plus!! <br /><br />Joyeux anniversaire à mon bloguinou chéri et encore merci à tous!ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com21tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1166232724052132192006-12-16T02:26:00.000+01:002006-12-16T02:32:04.126+01:00Pélerinage à ParisMadame Naziha avait passé ses innombrables nuits d’insomnie à imaginer la maîtresse de son mari : une pin-up extravertie à la beauté insultante et au charme ravageur ? Une de ces femmes inaccessibles que les frustrés collent en poster dans les murs de leurs chambres ? Une de ces beautés typées sur lesquelles tant d’hommes fantasment en libérant leur semence infertile ?<br />Zohra, la voyante, l’avait un peu rassurée en lui rappelant que Si Lamine, son mari, pourrait être un probable fils caché de Fernandel et d’Alice Sapritch et que cette femme qui semblait lui tourner autour, était, à l’évidence, plus proche de la caricature que du portrait. <br /><br />Elle était sortie du cabinet de Zohra plus déterminée que jamais. Car Madame Naziha était une battante, elle avait, malgré sa corpulence de cachalot, gravi toutes les marches de l’échelle sociale. Du haut de cette échelle, sa situation passée lui donnait des vertiges. Elle ne pouvait résolument pas retourner à son ancienne condition. Le souvenir pesant de ses cours de maths avec la voix lugubre de Monsieur Laamouri débitant des théorèmes de Grecs aux noms si compliqués à retenir la motivait encore plus qu’un Roger Lemaire. Son « Pythagore » gore gore gore résonnait dans sa boîte crânienne évidée. Même les échos la narguaient en lui rappelant le tragique de sa situation. <br />Malgré son asthénie nerveuse, elle avait fini par se rendre à l’évidence : sans Si Lamine elle n’était plus rien. Il l’avait peut-être trompée oui, et alors ?! N’était-ce pas en fin de compte un passage obligé pour toute femme? Et puis, c’était rassurant pour elle de se dire que même Hillary Clinton avait vécu cette expérience et le couple ne s’en portait que mieux depuis. Qui sait, sa Lewinsky à elle s’était peut-être aussi contentée de quelques douceurs sous le bureau. Il n’y avait vraiment pas de quoi en faire une choucroute ! <br /><br />Maintenant, elle ne demandait qu’à oublier ce triste passé. <br /><br />La distribution naturelle des caractères génétiques fait qu’il existe pour les deux sexes un raccourci dans les processus de guérison du mal-être. Comme dans les jeux vidéo, où une astuce du type « CTRL+ALT+F4 » peut vous envoyer directement au niveau 3 du jeu sans affronter le monstre à huit têtes et la pieuvre aux mille tentacules, Dieu, dans son infinie miséricorde, a mis en place un raccourci dans le long chemin de l’oubli. <br />Chez le mâle, les choses sont simples, voire primitives. Un homme peut tirer un trait sur ses problèmes les plus angoissants avec une simple partie de jambes en l’air. Tout homme vous le dira, le sexe c’est salutaire. <br />Chez la femme, ce raccourci existe aussi, quoi que, vous en conviendrez, une femme nécessite un peu plus de moyens. Toute femme dont l’avenir peut sembler incertain à T-1 peut, si vous lui mettez une carte de crédit entre les mains à l’instant T, voir son futur devenir aussi rose qu’une layette de bébé. C’est connu, seul le shopping peut remettre une femme d’appoint et encore plus quand il s’agit d’une Naziha qui commence à se lasser de ses dix fourrures. <br /><br />Voilà donc notre chère Madame Naziha embarquant sur le vol TU 714 à destination de Paris-Orly pour un séjour des plus prometteurs. Bien entendu, nous ne reviendrons pas sur les conditions dans lesquelles elle a obtenu le visa tant convoité pour la France. Faire la queue au consulat, donner des papiers justificatifs, attendre au milieu de la populasse, ce n’est pas pour elle. Payer quelqu’un pour lui ramener son passeport orné d’un Visa d’un an, ça c’est elle. <br />Une Naziha ne paye jamais un billet en première classe, mais bizarrement on retrouve toujours les Naziha en 1ère classe. Car une Naziha connaît toujours quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît le pilote, le Steward ou l’hôtesse et qui viendra indiscrètement la déplacer sous le regard frustré de la classe économique. De toute façon, en 1ère classe ou ailleurs, la nourriture sera toujours aussi infecte. Mais entre un saumon insipide et un poulet au goût de vomi, le saumon passera toujours mieux. <br />Qu’on se rassure, Madame Naziha fera très bon voyage. Mais une Naziha ne vous dira jamais qu’elle a fait « bon voyage ». Elle se plaindra toujours du type à coté d’elle, de l’hôtesse impolie ou des perturbations atmosphériques. <br /><br />En foulant le territoire français, Madame Naziha change inéluctablement de statut. Elle n’est plus qu’une simple citoyenne tunisienne, contrainte de subir les contrôles douaniers et policiers. Adieu les ordres, les privilèges, le luxe, les voitures avec chauffeur, le personnel, les dîners dans les restaurants les plus chics, le soleil, les résidences secondaires. Bonjour le métro, la misère, les SDF, l’exiguïté, le froid que même la fourrure d’un troupeau de renards ne peut masquer. <br />C’est dans ces moments là que Madame Naziha prenait conscience de son influence dans son pays. A Tunis, elle pouvait tout acheter avec son argent, même les administrations. Ici, elle n’était qu’une vulgaire consommatrice dont le pouvoir d’achat avait diminué de moitié. <br /><br />A peine arrivée, et dans une aliénation quasi bestiale, elle dévalise C&A et H&M. Pour ses amies, elle dira que c’est du D&G, à quelques lettres près. <br />Elle traque désespérément la moindre ristourne : -30% chez TATI, elle entre tout de suite. Les chaussettes et les culottes de grand-mère passent avec elle en caisse. C’est pas avec ça qu’elle reconquérra Si Lamine, mais ce qui n’est pas cher vaut forcément le coup. <br />Sa fièvre acheteuse pouvait exploser un thermomètre. <br />Elle se permettait tout ce que son rang lui interdisait de faire à Tunis car ici, personne ne la connaissait.<br />Dans les rues de Strasbourg St Denis, parmi les putains siliconées, maquillées comme des voitures volées et se tortillant dans le froid sibérien, elle entre dans chaque magasin, achète les faux bijoux, les sacs et les foulards de ces chinois qu’elle méprise. Dans la rue, elle évite le regard des noirs et autres minorités hostiles. <br /><br /><strong>Madame Naziha achète, donc Madame Naziha vit.<br />Dans un victorieux « Veni Vidi Vici », elle se sentait renaître.</strong><br /><br />En attendant le métro, elle jette un œil sur les affiches : « Venise et l’Orient » à l’Institut du Monde Arabe, Exposition sur les peintres impressionnistes dans une galerie d’Art. Mais il y a mieux à faire à Paris. Le cinéma, le théâtre, l’opéra, les spectacles, les expositions, Madame Naziha vivait dans un monde parallèle à tout cela. Le tourisme culturel, elle n’en soupçonnait même pas l’existence. <br /><br />Au retour, ses excédents de bagages la font même sourire, ils représentent la valeur ajoutée de son pèlerinage dans la capitale mondiale du textile. Elle est fière de tout ce tas de vêtements qui lui permettra de se redorer le blason. Madame Naziha était devenue une association à but non lucratif : elle avait dépensé les dons de son mari pour son émancipation sociale.<br /><br />Avant de monter dans l’avion, Madame Naziha fait un passage obligé par le Free shop pour les chocolats, habitude tunisienne ringarde et obsolète, quelques bouteilles d’alcool pour les apéro’, des cigares et des cigarettes pour les amis. <br />Dans sa précipitation, notre Madame Naziha va évidemment oublier son sac à main et créer une alerte au bagage abandonné sans se soucier de rien. Malgré plusieurs appels dans tout l’aéroport, c’est en cherchant son briquet qu’elle s’apercevra de la perte de son sac et se précipitera hors de l’avion pour le récupérer. <br /><br /><strong>Tant que des Naziha prendront l’avion, Tunisair affichera des retards. </strong> <br /><br />Arrivée chez elle, Madame Naziha reprend sa place sur le trône. Paris c’est bien, mais juste pour frimer à Tunis.ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com39tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1166110712678131292006-12-14T16:37:00.000+01:002006-12-14T16:38:32.703+01:00Coming Soon: Mme Naziha, le retourPrécédemment dans "<strong>Mme Naziha, chronique d'une vie de bourgeoise tunisienne</strong>". <br /><br /><a href="http://orchideas.blogspot.com/2006/03/madame-n-au-commencement.html">Mme Naziha</a>, bourgeoise tunisienne a épousé Si Lamine, riche homme d'affaires. <br />Lasse de sa vie de potiche, elle s'est passionnée pour <a href="http://orchideas.blogspot.com/2006/03/madame-naziha-se-cultive.html"> l'Art</a>. <br />Malheureusement, son <a href="http://orchideas.blogspot.com/2006/04/un-bonheur-limparfait.html">bonheur se conjugua au passé</a> lorsqu'elle commença à soupçonner l'infidélité de son mari.<br />Il ya plusieurs semaines, elle finit par se convaincre d'aller consulter <a href="http://orchideas.blogspot.com/2006/05/zohra-echawefa.html">Zohra</a>, une voyante aux dons extraordinaires. <br /><br />Nous l'avions laissée terrorisée, et abattue.<br /><br />Que s'est-il passé depuis?ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com15tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1162133775751914392006-10-29T15:44:00.000+01:002006-10-29T16:08:26.166+01:00Endless LoveJe t’aime comme le jour, je t’aime comme l’amour<br />Non ! Tout ça ne veut rien dire… <span style="font-style:italic;">mon amour</span> <br /><br />Moi je t’aime tellement que je voudrais te tuer pour t’éterniser<br />Je t’écartèlerais pour que tes bras puissent faire le tour de nos corps enlacés<br />Et je me vengerais de toutes ces fois où nous avions été séparés<br /><br />Je cueillerais à la racine tes cheveux un à un<br />Je les planterais dans un immense champ que je cultiverais patiemment<br />Je m’inquiéterais du trop beau temps et du manque de précipitations<br /><br />Je te dépècerais et coudrais tes morceaux de peau <br />Je me couvrirais de toi et m'endormirais en te serrant fort<br />Ta peau me réchauffera dans mes longues nuits d’hiver<br />Tout comme elle le faisait du temps où tu étais là<br /><br />J’arracherais en douceur chaque partie de ton corps<br />J’en ferais des bijoux plus précieux et plus éblouissants que des joyaux de Tsar<br />Je porterais tantôt ton œil en pendentif orné de perles <br />Tantôt un bracelet de tes dents serties de diamants <br /> <br />Je cacherais jalousement ton sang dans une coupe <br />Qui déchaînera des quêtes plus passionnées que celle du Saint Graal<br />Car ton sang est aussi sacré que celui des Dieux <br />Et j’accéderais à la vie éternelle en y goûtant… <span style="font-style:italic;">Ô mon amour</span> <br /><br />Je couperais ton pénis et en ferais le plus jouissif des objets sexuels <br />Il guérira les impuissances et les frigidités les plus désespérées <br />Je couperais tes mains et me les passerais sur le corps chaque soir <br />Ainsi, je ressentirais tes douces caresses qui me faisaient trembler de plaisir<br /><br />J’enlèverais avec la plus grande délicatesse ton coeur encore palpitant<br />Et je l’intégrerais dans un mécanisme qui en fera la plus précise des horloges<br />Tes pulsations seront mes secondes, mes heures, mes jours, mes années<br />Je vivrais au rythme des battements de ton coeur… <span style="font-style:italic;">mon amour</span><br /><br />J'organiserai tous les ans un dîner à ton souvenir <br />Je servirais à chaque fois une partie de toi<br />Je te déboucherais comme une bouteille digne des plus grands vignobles<br />Mais tu vaudras plus cher que tous ces crus exceptionnels <br /><br />Tu seras toujours avec moi<br />Car la seule façon de te garder en vie, c’est de te donner la mort...<span style="font-style:italic;">mon amour</span>ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com40tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1161728036014230862006-10-25T00:12:00.000+02:002006-10-25T00:13:56.016+02:00Hommage à un Troubadour<span style="font-weight:bold;">Vents</span><br />Je suis brume, je m’extirpe de lui dans un souffle.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Soleil </span><br />Je fonds. Le sang gicle de la dilatation de ma pupille. <br />La veine porte se rétracte. <br />Ça sent la cataracte.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Feu</span><br />Je griffonne les mots avec la bile de ma bille. <br />Je suis noire comme ce jour de décembre.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Eau</span><br />Je me noie. <br />Il me regarde sans dire mot. <br /><br /><span style="font-style:italic;">Regards</span><br /><span style="font-style:italic;">Silences</span><br /><br /><span style="font-style:italic;">Regards</span><br /><span style="font-style:italic;">Silences</span><br /><br /><span style="font-style:italic;">Regards</span><br />Il part <br /><br />Je reste. <br /><br /><br /><br />Vous n’avez rien compris à ce texte ? <span style="font-weight:bold;">BEN MOI NON PLUUUUUS !!</span><br /><br />C’est tout simplement un charabia que j’ai inventé pour exprimer la profondeur des textes de la troublante <a href="http://wordwing.blogspot.com">Troubadour</a> que nous simples Humains ne pouvons comprendre. <br /><br />Cette femme a du génie. Souvenez-vous d’elle et vantez-vous d’avoir pu lire un de ses textes, car elle fera un long chemin. <br /><br />Je rêve du jour où ton génie sera reconnu et où ta plume s’émancipera et prendra sa place dans le trône qu’elle mérite.<br /><br />Joyeux anniversaire à la plus merveilleuse et la plus compréhensive des meilleures amies. <br /><br />Je t’adore… non, Je t’aime !ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com14tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1160364651994420972006-10-09T05:24:00.000+02:002006-10-09T15:00:38.913+02:00Ondes NégativesNe voyez-vous pas tous ces moins qui m’entourent et se dégagent de moi ? <br />Je suis un ion. <br /><br />Avant, j’étais le plus redouté des cations. <br />Le cuivre m’enviait, le fer me jalousait.<br />Dorénavant, je ne suis plus qu’un minable petit anion.<br />Le chlore rit de moi, le sulfate se moque de moi. <br /><br />Toi, petite créature métallique, viens me redonner ma neutralité. <br />Enveloppe moi de tes pensées positives. <br />Partage avec moi tes surcharges électriques.<br />Recharge moi de l’intérieur. <br /><br />Quant à toi vilain ion chloré, éloigne toi de moi. <br />Je ne veux plus avoir affaire à des moins que rien. <br />Je veux un plus. <br />Et je n’en demanderais pas moins. <br /><br />Je me suis recroquevillée. <br />Je serais un zéro, mais pas nulle pour autant. <br />Je serais une sphère ; les moins n’en seront que moins nombreux. <br />Plus de recoins où ils pourraient se cacher. <br /><br />Ou peut-être la solution <br />est-elle de mettre les gaz<br />Et être plus solide?<br /><br />J’irais de moins en moins mal. <br />Je serais de plus en plus bien.<br />Et je finirais par être plus ou moins moi.ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com14tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1159053477250008202006-09-24T01:11:00.000+02:002006-09-24T01:17:57.280+02:00Approche préliminaireL’occasion ne pouvait être plus belle, tel un oisillon qui attend sa sortie<br />de l’œuf, Orchea m’offre la possibilité de me dévoiler à vous.<br /> <br />Finalement ma « déambulation » à travers les chemins de la vie m’aura donné<br />l’opportunité de m’exprimer en milieu ami et continuer à tenter d’avancer<br />dans les dédales du futur.<br /> <br />Pour vous donner en quelques mots une ébauche de mon identité, j’ai répondu<br />présent il y a quelques jours à l’appel lancé par Orchea à la recherche de<br />Superman et après plusieurs lectures des critères et conditions ennonçées et<br />requises j’ai cru reconnaître quelques unes dans le profil, et voilà<br />qu’elle vous donne la possibilité aujourd’hui d’être nos témoins. D’être des<br />acteurs positifs à l’amorçage de cette prise de contact…Quoi de plus beau en<br />cette période de spiritualité renforcée.<br /> <br />Orchea est une fille pas comme les autres, elle lutte contre la médiocratie<br />et comme vous le savez elle ne se suffit pas « des queues de câpres » elle<br />veut le zest, la mousse de la crème, l’humus….Ceci est une chose bien<br />difficile de nos jours, des jours ou le matériel a enrobé l’esprit des gens<br />et ou les signes extérieurs de richesse l’ont emporté sur la profondeur, la<br />sérénité et l’harmonie sans sophistication.<br /> <br />Mon but dans la vie n’est pas l’accumulation de rendez vous tout azimut ni<br />l’extériorisation à outrance au point de fatiguer mon auditoire si même<br />l’abus du culte de la personnalité et de glorification, non ! Je laisse cela<br />à d’autres blogeurs qui excellent dans l’art, je passe seulement par là et<br />me réjouis de l’instant t et c’est déjà ça.<br /> <br />Sans prétendre rivaliser avec mes concitoyens lecteurs de ce blog, que sais<br />je potentiels soupirants peut être, j’ai l’orgueil de leur dire que je me<br />battrai tel un vaillant cavalier avec seule arme celle de jongler avec les<br />mots et ne conjuguer à la première personne que pour plaire à mon hotesse.<br /> <br />Des lectrices de ce blog, probablement un gotta intellectuel de la gente<br />féminine à l’esprit vif, actives et dynamiques je serai toujours à l’écoute<br />pour conseils et points de vues afin de débattre sur les approches qui<br />pourraient me rendre encore plus à la hauteur de la tache ou je me suis<br />empêtré.<br /> <br /> InouiteORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com33tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1158529076952879212006-09-17T23:18:00.001+02:002006-09-17T23:44:05.113+02:00L'invité de la mariéeQu’elle est belle cette mariée aux mains couvertes de henné<br />Qu’elle est belle cette mariée habillée comme une poupée<br />Qu’elle est belle cette mariée maquillée comme une traînée<br />Qu’elle est belle cette mariée prête à se faire baiser et enculer<br /><br />Ce mariage est nul à chier mais vous y avez été convié<br />Il faut maintenant simuler et faire croire à l'assemblée <br />Que vous êtes ravis d'y assister et l'attendiez depuis des années<br />Et que vous êtes l'invité le plus heureux pour la mariée<br /><br />Dégustez sans dégueuler tous ces infects petits salés <br />Buvez un coup pour faire passer le goût amer de cette soirée<br />Regardez-la et souriez, n’oubliez pas que vous êtes filmés<br />Les regards sont aux aguets et les mémoires sont programmées<br /><br />Faites de la place à la mariée qui peut à peine se déplacer<br />Regardez la se tortiller dans sa keswa… Quelle mocheté ! <br />Appréciez la voix étriquée de ce chanteur de karaoké <br />Mais les critiques acidulées c'est pour l’after de la soirée<br /><br />Applaudissez et déhanchez au son des rythmes endiablés <br />Ne restez surtout pas assis même si vous ne savez pas danser<br />Louez une robe, maquillez vous, faites une coiffure et dépensez<br />Mais sachez que quoi que vous fassiez vous serez vite oublié<br /><br />Au final elle s'est mariée mais elle les aura bien gonflés<br />A ces centaines d'invités qui n'ont fait que se moquer<br />De cette mémorable soirée digne d'un prince héritier<br />Ou plutôt d'une employée épousant un ouvrier<br /><br /><br />Ne restera de cette soirée que toutes ces dettes impayées <br />Les critiques et les commérages des ménagères frustrées<br />La VHS démodée et les souvenirs lobotomisés<br />D’une chaude nuit de juillet d’on ne sait plus quelle annéeORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com30tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1157881866429725792006-09-10T11:48:00.000+02:002006-09-10T11:51:06.466+02:00Besoin d'ailleursJ’ai envie de partir. <br />Envie de faire du mal sans que ce soit mal. <br />Envie de tuer, de torturer, de faire souffrir. <br />Envie de sourire, de faire rire, de mourir de rire. <br />Envie de vivre sans conscience, de m’abrutir et de m’adonner à des plaisirs bestiaux. <br /><br />J’ai envie d’un endroit où, en guise de bienvenue, des Orchidées multicolores se mettraient au garde à vous. <br />Les arbres, les fleurs, les insectes me parleraient, les animaux danseraient et les plantes se tortilleraient au gré du vent.<br /><br />Je n’aurais plus à subir les cafés entre filles où chacune parlait de son parfait petit bonheur en croyant que tout le monde était content pour elle. Je n’aurais plus à m’enticher du rôle de l’amie qui se réduisait à un « Ah oui ? Félicitations » et à des sourires figés de Miss Languedoc-Roussillon. <br /><br />Je plongerais mes doigts aux ongles fraîchement manucurés dans du sable chaud et j’entendrais le bruit lointain des enfants qui se chamaillent à propos d’une pelle ou d’un râteau. <br />Je marcherais, sans faire exprès, sur le château de sable qu’ils construisent depuis des heures et j’éprouverais cette jouissance en voyant une immense tristesse envahir leur visage pour les amadouer d’un simple sourire.<br /><br />Je m’allongerais sur un hamac, les doigts de pied en éventail et siroterais des cocktails aux mille et une couleurs avec un parapluie en plastique fait par des enfants chinois maltraités dont je me foutrais éperdument. <br /><br />Je chasserais et dévorerais tous les animaux sans me soucier de la chaîne alimentaire, je privilégierais les espèces en voie de disparition. Je les dépècerais impunément et me couvrirais de leur fourrure. J’éprouverais un malin plaisir à entendre les insectes et les lézards craquer sur le feu crépitant, noircir et devenir croustillants. <br /><br />Je ressentirais l’adrénaline après avoir plongé, comme chaque matin, du Choco tom dans une tasse de lait bien chaud et l’avoir ressorti victorieusement juste avant qu’il ne se fracasse. <br /><br />Je courrais nue dans la Nature et sentirais mon corps ferme répondre au moindre de mes mouvements et mes seins rebondir frénétiquement. Je voudrais alors voir Pedro* courir nu dans l’autre sens, le sexe pendant, afin de me perdre dans ses bras musclés.<br /><br />Mon autre bonheur du matin serait de voir Pedro (le sexe toujours aussi pendant) en peignoir blanc lisant le journal du matin en buvant son jus d’orange maltaises fraîchement pressées et l’entendre dire « C’est malheureux tous ces morts » puis se tourner vers la page sport. <br /><br />Dans un élan, je me casserais une noix de coco sur le crâne sans me faire mal et boirais son lait en le laissant voluptueusement couler sur mon corps bronzé. <br />Je surprendrais alors le regard plein de désir de Pedro (le sexe pendant de l’autre côté) en voyant cette scène et je ferais ma difficile en le laissant croire que j’ai juste besoin de tendresse. <br /><br />Mon degré de désensibilisation sera tel que plus rien ne me préoccupera autant que ma petite personne. Ni la faim, ni la misère, ni les guerres, ni les catastrophes naturelles n’auront d’effet sur moi. <br /><br />Les amies se réuniront autour d’un café sans moi, les hommes poursuivront leurs croisades en s’entretuant avec barbarie et les morts continueront à se faire manger par les vers… Moi, je serais enfin libre, car subir ce monde est le plus grands des fardeaux. <br /><br />(*)Pedro est un mec indescriptible, mais crois-moi il est parfait !ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com15tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1156201075744742892006-08-22T00:57:00.000+02:002006-08-22T01:03:15.093+02:00Mon homme, ce héros<a href='http://photos1.blogger.com/hello/21/9165/320/superhero.jpg'><img border='0' style='border:2px solid #660000; margin:2px' src='http://photos1.blogger.com/hello/21/9165/320/superhero.jpg'></a><br /><br />Pourquoi les super héros n’existent que dans les films ?<br />Pourquoi je ne rentre pas chez moi chaque soir en Batmobile ou dans les bras d’un homme volant ? <br />Pourquoi je ne partage pas ma vie avec un homme qui soit employé de banque le jour et Justicier masqué la nuit?<br /><br />Et pourtant je ne suis pas très exigeante ! UN super pouvoir, rien qu’un seul ! <br />N’importe quel truc magique dont je pourrais me vanter ! <br />Qu’il pète du souffre, qu’il chie des tomahawks, qu’il pisse de l’acide, qu’il sache jongler avec ses couilles, que ses tétons lâchent des missiles, que son crachat contienne un poison mortel. Est-ce vraiment trop demander ? <br /><br />Je veux un homme qui posséderait un pouvoir rien qu’à lui, que lui envierait la Terre entière et avec lequel il pourrait combattre tous les méchants. <br /><br />Je veux un homme avec qui je vivrais dans une ville obscure où le mal règnerait en maître et qui répondrait au doux nom de Gloris City. <br /><br />Je veux un homme dont l’armoire possèderait un compartiment secret qui contiendrait tous ses costumes de super héros ! Non, je n’ai pas honte de le dire, je veux un homme qui porte des collants mettant en valeur son organe génital au repos. <br /><br />Je veux un homme qui ne rentre pas par la porte après le boulot ! Qu’il rampe, qu’il traverse les murs, qu’il se téléporte ! Un truc moins prévisible et moi routinier que son « toc totoc toc » pour m’avertir que c’est bien lui qui se trouve derrière la porte, chose que j’aurais de toute façon devinée vu qu’il rentre chaque soir à 18h27 tapante. <br /><br />Je ne veux plus d’hommes qui pissent dans leurs frocs à la vue d’un type louche au coin d’une rue légèrement sombre. <br /><br />Je ne veux pas d’une racaille qui a connu un exode dentaire, avec un tatouage représentant un dragon crachant du feu et des inscriptions gothiques indéchiffrables et dont le corps a soigneusement gardé les traces de toutes ses sorties de boîte ! <br /><br />Je ne veux pas d’un homme qui se booste au Shark et au Red Bull. Je veux un homme naturellement fort, qui ait l’allure d’un héros sans pour autant avoir un passé de videur de boîte de nuit et musclé sans être accro aux anabolisants. <br /><br />Qu’une fille qui n’a jamais fantasmé sur un mec dont l’intérieur des ongles est recouvert de sang coagulé et de bouts de peau ou qui n’a pas salivé au moins une fois sur les dents métalliques de Joey Starr me jette la première pierre ! <br /><br />Je veux un homme qui me sécurise et me fasse vivre une idylle passionnée. Je veux un homme hors du commun. Je veux un HOMME ! <br /><br />Où est cet amour passion qui vous transperce le cœur, habite chaque infime partie de votre corps, vous ronge de l’intérieur ? <br /><br />Toi, homme fort, fais moi rêver ! Rends moi invisible, change moi de couleur, transforme moi en poireau, étonne moi !! Je veux me sentir exceptionnelle à travers toi ! <br /><br />L’orchidée a besoin de vivre dans l’illusion. <br />L’orchidée est une fleur bleue.ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com46tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1151236898964742222006-06-25T13:52:00.000+02:002006-06-26T19:03:26.043+02:00Check up médicalJe suis à refaire ! Un vrai gâchis !! Le genre de personnes qui constitue une véritable entrave à l’évolution humaine. Si Noé devait reconstituer un monde, il commencerait par me mettre de côté et choisirait dans ce qui reste. Pourquoi ?! <br /><br />J’ai un sérieux problème de dos qui remonte à ma plus tendre, mais néanmoins mouvementée, enfance, quand j’ai dévalé les escaliers pieds nus alors que le sol était mouillé. Après avoir accompli un triple salto piqué, que personne n’a eu la présence d’esprit de filmer, je suis tombée assez rudement sur le dos. Les radios ont montré une curiosité scientifique en bas du dos, une déviation bizarroïde de la colonne vertébrale. <br /><br />En sortant de mon école, quand j’avais 7 ans, un taxi m’a roulé sur la jambe. <br />Résultat des courses ? Fracture de la cheville, plâtre pendant 4 mois. Bon j’avoue que c’était quand même un sacrifice qui en valait le coup, vu tout l’intérêt qu’on m’a porté après cet accident. <br />J’étais la Che Guevara de mon école. La fille qui avait donné de son corps pour l’Humanité ! Ben oui, c’est quand même grâce à moi qu’il existe depuis un passage piéton devant cette école. Un jour, peut-être que j’aurais droit à une inscription gravée dans le marbre : « Ici, l’Orchidée s’est faite renverser par un vulgaire taxi, que son souvenir reste à jamais gravé dans nos mémoires ». <br /><br />En jouant avec mon frangin à qui attrape l’autre, j’ai sauté du lit et me suis cassée le bras. <br />Bilan : 3 semaines de plâtre, quelques baffes, des fessées et une punition exemplaire pour mon frangin qui ont rapidement séché mes larmes. Là aussi, ça valait bien le coup ! <br /><br />Bon là, ça se corse…<br />Je ne peux pas rester longtemps debout sinon je m’évanouis. La médecine explique ça par une chute de tension lors de la position verticale due à un problème d’équilibre. Entre temps, va expliquer ça à toute une file d’attente à la Poste ou aux Telecom. Le moustachu qui sait pas aligner deux mots sans dire un gros mot préférerait me voir crever plutôt que me laisser passer devant lui. <br /><br />Je vois des tâches volantes marron. Au bout d’un mois j’ai décidé d’aller voir un médecin et là… Devinez ce que le toubib a dit ? Qu’il n’a jamais vu ça chez une personne de mon age ! <br />Déchirure rétinienne qui a failli se transformer en décollement de rétine (où je rappelle qu’on risque de perdre la vue). Intervention au laser. Tout va bien mais je continue à voir des mouches. C’est facile à vivre quand on n’y fait pas attention mais aliénant quand je me mets à y penser et à essayer de suivre les mouches (chose que j’essaie de ne jamais faire quand je suis au volant ou avec des gens. Il y a quand même des limites à ma folie, là personne ne comprendrait). <br /><br />J’ai une douleur qui rappelle celle d’une douleur cardiaque sauf que… c’est à droite. J’ai été consulter un médecin (pas le même pour pas éveiller de soupçons) lui assurant que mon cœur est à droite. Bien entendu, il n’a pas trouvé l’origine de cette douleur mais voyant à quel point j’y croyais, il a vérifié que mon coeur était bien à gauche (ce dont je doute encore). <br /><br />J’ai un problème avec ma dent de sagesse, ce qui peut arriver à tout le monde, sauf que la mienne pousse vers le coté au lieu de pousser vers le haut et nous fait un remake de la colonisation israélienne sur la pauvre dent d’à coté. Bien entendu que j’ai été chez le dentiste pour l’enlever. <br />Résultat des radios : impossible de l’enlever même par acte chirurgical car Madame la dent de sagesse et Monsieur le nerf entretiennent une étroite liaison et me menacent de paralysie faciale si je tente de les séparer. Bon ben, je souffre, mais c’est quand même pour la bonne cause, ma bouche est le foyer d’une jolie histoire d’amour. <br /><br />J’ai un problème de circulation sanguine. Oui, j’ai été voir un toubib. Paraît que je dois porter des bas de contention à vie, vous savez le genre de bas que même ma grand mère trouve anti sex! Pas question de porter ça et de mettre fin à mon sex appeal ! <br /><br />J’ai une allergie qui s’est déclenchée à un moment de ma vie où j’étais particulièrement stressée. <br />Les symptômes ? Rien de bien méchant : je gonfle comme un ballon de baudruche, mon corps se couvre de plaques rouges qui grattent de partout. <br />Un allergologue ? Bien sûr ! J’ai même été en voir deux. <br />Résultat ? Prends des corticoïdes, du magnésium, arrête de stresser (comme si j’aimais ça moi être stressée) et ne mange plus ni thon ni fraises … ni chocolat ! Pour ça, il peut toujours courir ! <br /><br />Et pour clôturer le Top Santé magazine, une allergie aux yeux vient subitement d’apparaître. Picotements, gonflement et irritation ! Pfff, j’ai connu pire! <br /><br />Et avec tout ça, je vous rassure, je ne coûte pas un sou à l’état : je n’ai pas d’assurance!ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com59tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1149679358829413742006-06-07T13:20:00.000+02:002006-06-07T13:22:38.870+02:00Bouche à oreilleC’est quand même une gentille fille cette Selima. Non, franchement, moi je l’aime beaucoup. <br />Tu sais, ça n’a pas toujours été facile pour elle. Enfin, je veux dire… la Nature l’a pas trop gâtée. Elle a été adoptée à l’age d’un mois. Jamila, sa mère adoptive, ne pouvait pas avoir d’enfants ; d’ailleurs elle était à l’époque au bord du divorce tellement son mari désirait fructifier sa semence et elle a essayé toutes les méthodes avant de se résigner à l’adoption, je t’en parlerais une autre fois. <br /><br />Ah oui? Tu ne le savais pas ? Bon…tu sais maintenant.<br /><br />Bref, ils ont consulté des centres d’adoption, et on leur a refilé cette petite fille, toute menue. Il paraît qu’à l’époque, Jamila avait été profondément touchée par ce petit bout de bébé aussi fragile que de la porcelaine. Elle avait crié « c’est celle là que je veux ». <br />Bon, connaissant Jamila et son intuition féminine, je ne m’étonne pas qu’il se soit avéré par la suite que la gosse avait des difficultés psychomotrices assez graves. <br /><br />Ah, tu ne le savais pas ? Ben…Maintenant, tu sais.<br /><br />Enfin, voila c’était plus un fardeau qu’autre chose. <br />Avec le QI d’une huître, elle avait plus de profs particuliers que de matières. Et puis, c’était quand même la plus grosse arnaque du siècle cette mioche. Jamila a dépensé des sommes colossales pour combattre son obésité morbide à coup d’interventions chirurgicales et de régimes soi disant révolutionnaires. Il paraît que les médecins la considèrent comme une curiosité scientifique. <br /><br />Ah bon? Tu ne le savais pas ? Bon…ben maintenant, tu le sais.<br /><br />Non et puis, les gens sont tellement méchants. Aller parler d’elle, par ci par là. Je veux dire, en quoi sa vie les intéresse ? Moi je m’en fous des gens, je vis ma vie tranquillement et je ne parle jamais des autres. Mais bon, c’est pas pareil, moi je suis très ouverte d’esprit, j’ai pas la même mentalité c’est sûrement parce que j’ai beaucoup voyagé. <br /><br />Bref, Selima a du faire face aux ragots, aux rumeurs et aux médisances. Surtout après son mariage avec un noir, contre la volonté de ses parents. <br />Oui !!! Un noir ! Franchement, quelle idée d’aller épouser un noir ! A-t-on idée ! C’est un type qui venait de je ne sais quel pays d’Afrique, la Somalie ou le Tchad sûrement. Enfin, tu vois quoi… des gens pas comme nous. <br /><br />Ne me dis pas que tu ne le savais pas ? Tu vivais dans un trou où quoi ? <br /><br />Moi, j’ai été au mariage, je ne te raconte pas l’ambiance. Jamila ne savait pas où se mettre. Et puis, la délégation de la BAD était dans un coin, au fond de la salle. Non, c’était désolant, vraiment. Une si gentille fille, quel gâchis. <br /><br />Je racontais ça à une copine la dernière fois, elle m’a dit qu’elle avait entendu dire que Selima aurait couché avec ce type et qu’elle se serait retrouvée enceinte. Ça explique le mariage précipité. <br /> <br />C’est une fille qui mérite beaucoup de compassion. Moi, je n’arrête pas de le dire à tout le monde. Arrêtez de parler d’elle et laissez là faire sa vie tranquillement. Mais, voilà, les tunisiens adorent raconter des choses sur les autres. C’est terrible. Moi, au moins, je ne parle pas des autres. <br /><br />Bon, je dois te laisser, j’ai rendez vous avec Najoua. Il paraît que sa voisine Fatma a surpris Hédi, son mari, dans un café avec une jeune fille. J’ai hâte de connaître les détails.ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com22tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1148827005514605912006-05-28T16:32:00.000+02:002006-05-28T16:36:45.540+02:00Charabia politique- « Monsieur S., nous vous écoutons. Vous avez 1 minute 30 pour nous exposer votre programme électoral». <br /><br />- « Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, bonjour. <br /><br />Les fluctuations socio économiques que connaît actuellement notre pays ont pour conséquence l’impérative nécessité de mettre en place des mesures de protection visant a une restructuration sociale dans laquelle chacun de vous pourra trouver sa dignité.<br /><br />La volonté farouche de sortir notre pays de la crise oblige à la prise en compte plus effective d’un plan correspondant aux exigences et aspirations de chacun. <br /><br />La conjoncture actuelle de notre pays doit nous amener au choix impératif des redistributions budgétaires et à la révision du statut précaire des exclus qui doit s’intégrer à la finalisation globale d’un projet porteur d’espoirs.<br /><br />Je reste fondamentalement persuadé de l’effort prioritaire qui doit être porté à répondre à vos préoccupations quotidiennes afin d’amener notre cher pays à vivre dans un avenir s’orientant vers plus de progrès et de justice. <br /><br />L’effort doit être porté à la lutte contre l’aggravation des hétérogénéités et des inégalités due aux discriminations afin de mettre fin aux disparités, entre autres salariales, qui touchent notre société<br /><br />Nous devons, mes chers compatriotes, regarder l’avenir à travers le même œil, celui du progrès et de l’égalité sociale. <br /><br />Dans cette optique, des solutions rapides correspondant aux grands axes sociaux prioritaires doivent être mises en place afin de combattre les effets massifs de cette crise : le développement du chômage et de la précarité, la baisse du pouvoir d’achat, la restriction de possibilités déjà limitées d’ascension sociale, l’extension de la vulnérabilité et de l’exclusion.<br /><br />Nous devons instaurer ensemble une politique active ancrée dans les institutions de notre modèle social qui promeut l’indemnisation des populations les plus touchés par la crise afin de garantir des minima sociaux permettant à chacun de vivre de manière décente. <br /><br />J’ai l’ultime conviction que la situation d’exclusion que certains d’entre vous connaissent peut être combattue avec un programme plus humain, plus juste et plus novateur.<br /><br />Nous devons aller vers l'adoption de législations concrètes combinant l'impératif de souplesse économique avec celui de protection des groupes vulnérables qui constituent les piliers de notre société pluraliste. <br /><br />Vos préoccupations sont les miennes et mes priorités sont les vôtres. Mon programme est clair et par les simples mesures que je viens d’énoncer, je suis le plus apte à répondre à toutes les questions que vous vous posez ».ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com33tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1148256740770152962006-05-22T01:53:00.000+02:002006-05-22T02:15:17.733+02:00Zohra, echawefaMadame Naziha, cocue, descendit difficilement de son coupé cabriolet et se dirigea vers le N°53, de la rue de l’Amiral R. Elle déchiffra l’inscription suivante :<br /><br /> Cabinet de Mme Zohra L.<br /> Voyante<br /><br />Zohra echawefa était un personnage sorti tout droit d’un épisode de X-Files. <br />Ses dons surnaturels lui permettaient de prédire votre avenir sur trois générations et dans les moindres détails jusqu’à la couleur du string de vos arrières petit enfants pour leur nuit de noces.<br /><br />La visite débutait par un diagnostic sur votre situation passée, actuelle et future. <br />Vous n’aviez jamais à lui exposer pourquoi vous étiez là, elle le savait mieux que vous.<br />Ses rayons X lisaient en vous comme dans un livre ouvert dont elle maîtrisait parfaitement la langue. <br />Pire, elle sondait votre âme, elle mettait à nu vos vices cachés, toutes vos perversions les plus inavouables, tous ces maudits événements que vous aviez avec grand peine réussi à refouler, tous ces pêchés qui vous faisaient penser honteusement que vous tueriez la personne qui viendrait à les découvrir un jour. <br />Elle n’avait pas de honte à vous regarder dans le fond des yeux et à vous dire le plus simplement du monde : « arrête tes pratiques sado maso », « les partouses ne sont plus de ton âge », « la zoophilie te tuera ».<br />Quand vous entriez chez elle, vous laissiez aux vestiaires votre manteau tout autant que votre intimité, votre vie ne vous appartenait plus et au vu de son incommensurable réputation, le jeu avait l’air d’en valoir la chandelle.<br /><br />Elle vous proposait parfois quelques remèdes miracle pour retrouver un amour perdu, conjurer le mauvais sort ou mettre fin à l’Envie et la Jalousie dont vous étiez sans nul doute victimes. <br />Car pour elle, tout le monde enviait tout le monde. Vous serez toujours le gentil poursuivi par les forces du mal qui n’en d’yeux que pour votre Renault super 5 cabossée et votre travail routinier d’employé de bureau dans une institution étatique. <br />Les rituels vaudous, les prières du Vatican, les incantations divines ne représentaient rien devant une recette magique concoctée par ses propres soins. C’était l’univers entier qui se plaçait dans la conjoncture qu’elle souhaitait. Elle était une divinité sur terre. <br /><br />Zohra était unique en son genre, c’était ça sa force. <br />Elle ne lisait pas dans le marc d’un café turc que vous deviez boire cul sec.<br />Elle ne faisait pas des lignes et des courbes sinueuses de votre main une carte de votre vie.<br />Elle ne vous proposait pas une partie de cartes en affirmant que vous étiez ensorcelée à la vue d’une Dame de carreau. <br />Elle ne se perdait pas dans la contemplation d’une boule de cristal dans laquelle elle semble être la seule à voir quelque chose.<br />Elle ne liquéfiait pas, sous vos yeux écarquillés, un kilo de plomb et vous débitait des événements tous plus saugrenus les uns que les autres en regardant le plomb former des figures aléatoires. <br /><br />Non ! Elle, c’était autre chose, bien au dessus de tous ces charlatans qui vous extirpaient votre argent. <br />Elle se contentait de vous regarder dans le blanc des yeux et vous narrait votre passé, votre présent et votre avenir avec une aisance déroutante.<br />Elle était la plus grande bibliothèque du monde et détenait la biographie de chacun, écrite par la main même de Dieu. <br /><br />On racontait qu’elle avait amené au pouvoir bon nombre de dirigeants politiques. <br />Certains affirmaient qu’elle y était pour beaucoup dans la victoire écrasante de Chirac, un de ses plus fidèles clients, aux dernières élections. Jospin avait été envoûté, c’était évident. <br />Les visites officielles de présidents et autres princesses et Emirs se terminaient toujours par une entrevue discrète avec Zohra echawefa. <br />Elle était devenue un monument du patrimoine, une fierté nationale dont on vantait les mérites, et même, parfois, la raison officieuse de certaines visites.<br /><br />Zohra avait à un moment ou un autre changé la voie de votre destinée. On lui devait forcément quelque chose : Certains lui devaient tout, d’autres lui devaient de n’être plus rien. <br /><br /><br />Madame Naziha, cocue et désespérée de surcroît, sonna.ORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com34tag:blogger.com,1999:blog-20165719.post-1147032950250194922006-05-07T22:15:00.000+02:002006-05-07T22:20:01.006+02:00Tout obtenir afin de pouvoir tout mépriser*<a href='http://photos1.blogger.com/hello/21/9165/320/tilda-trone.jpg'><img border='0' style='border:2px solid #660000; margin:2px' src='http://photos1.blogger.com/hello/21/9165/320/tilda-trone.jpg'></a><br /><br />Diriger, gouverner, avoir du pouvoir sur les autres.<br />Sentir que l’on est suspendu à vos ordres, à l’affût d’un mot, un geste, un regard pour le transformer en action. <br /><br />Dans un rêve utopique et par une matinée glorieuse, j’ai accédé à ce pouvoir. <br />J’ai mené une campagne sans merci, où ma démagogie n’avait d’égale que mon hypocrisie. <br />J’ai été un Dieu dont les adeptes buvaient goulûment les prophéties. <br />J’ai fait miroiter à la populasse un avenir aussi radieux qu’un matin de printemps. <br />Je leur ai susurré les paroles qui résonnaient depuis toujours dans leurs pensées chimériques.<br />J’ai fait couler dans leurs veines un sang plus rempli d’espoir que d’hémoglobine. <br />J’ai donné un goût à leurs vies insipides. <br /><br />Dans ce même rêve, j’ai dit : « J’ai décidé de dissoudre l’Assemblée Nationale ! », après le journal de 20h, alors que des millions de téléspectateurs étaient accrochés à leurs téléviseurs, attendant impatiemment mon discours. <br />J’ai également dit : « Qu’on le couvre d’or » en faisant ce geste de désinvolture impériale, et j’ai vu dans les yeux de cette personne, que j’ai daigné regarder, une reconnaissance infinie. <br />J’ai crié, du haut de ma monture: « Que tous les régiments soient prêts, nous attaquerons à l’aube ! », sous le regard angoissé mais déterminé de mon infanterie. <br /><br />Je fus chronologiquement aimée, respectée, redoutée, et finalement haïe par un peuple dont chaque être n’avait constitué qu’une marche vers le trône. <br /><br />Sans aucun scrupule, je n’ai tenu qu’une seule promesse de tous les mensonges que j’avais craché à leurs visages : celle de ne jamais les lâcher. Car j’étais là, et pour toujours. <br /><br />Mon pouvoir était en place.<br /><br />Stable, immuable, imperturbable…<br /><br />J’y avais goûté, et je ne pouvais ni ne voulais m’en détacher. <br />Enivrée par ma gloire, je voulais faire de mon règne une latrie. <br />Plutôt mourir ou les faire tous mourir que me résigner à laisser ma place à autrui.<br />Me battre pour maintenir ma suprématie, c’est par instinct de survie que je le faisais. <br /><br />A mon réveil, j’ai réfléchi. <br />J’ai manifestement l’âme d’un leader. Mais je suis de cette race de leaders qui représentent un vrai danger pour les libertés humaines. <br />Je serai animée par une motivation plus forte que veiller à la bonne marche de mon institution, celle d’exercer mon autorité, afin d’en tirer une autosatisfaction jouissive. <br /><br />C’est ainsi.<br />Plus on en a, plus on en veut.<br />Plus on en veut, moins on peut s’en passer. <br />Plus on l’exerce, plus grande sera la domination… jusqu’à atteindre l’étouffement. <br />Étouffement d’une personne, étouffement d’un peuple.<br /><br />Je suis bien mieux à ma place. <br />Me laisser accéder à un quelconque pouvoir causerait votre suicide, car je suis incontrôlable. <br /><br /><br />* citation de Maurice BarrèsORcheahttp://www.blogger.com/profile/16002328762110950319noreply@blogger.com26