La Tunisie excelle dans l’art du camouflage. Nous sommes incontestablement les maîtres du beau. Mais, alors que le camouflage militaire revêt des teintes verdâtres se confondant à la couleur du paysage, le nôtre arbore une couleur beaucoup moins discrète et quasiment omniprésente. Je me demande d’ailleurs pourquoi ce cher Bernard De la Villardière, qui sillonne le monde depuis plusieurs années en nous exhibant impudiquement les faces cachées de villes paradisiaques, n’a-t-il pas eu jusque là l’idée de venir visiter notre beau pays. Car, pour employer ses expressions devenues légendaires, sous les charmes et l’attrait de ce pays touristique se cachent des réalités beaucoup plus sombres, honteuses et immorales.
Mais, voyez-vous, le tunisien est un être fier qui a acquis, de gré ou de force, la capacité à camoufler sa misère aux yeux de ceux qu’il considère comme sa seule source de revenus : les étrangers. Que ce soit pour le tourisme, l’industrie, l’agriculture ou les services, l’économie tunisienne a tissé des liens ombilicaux avec l’étranger, et plus particulièrement les pays d’Europe, dont elle tire un profit vital. Les tunisiens aiment à se présenter comme un peuple chaleureux et accueillant, et l’on nous présente d’ailleurs très bien comme tels. La Tunisie c’est l’exotisme, c’est le beau temps, c’est le farniente, c’est les souks, c’est la plage, c’est les dattes, c’est le jasmin, c’est le thé à la menthe, c’est le sourire, c’est le bonheur…
Cette image carte-postalistique du pays n’est pas une chose innée. Elle est le fruit d’un travail acharné, mené par une société secrète, une sorte d’Anonymous, qui nous inculque depuis notre plus tendre enfance nos valeurs et notre valeur. Tout dans notre pays, dans nos médias, dans nos publicités, dans nos activités, ne cesse de nous rappeler combien nous sommes heureux et combien nous devons être reconnaissants de vivre dans ce pays. D’ailleurs, le monde entier ne nous jalouse-t-il pas ce soleil omniprésent, cette prospérité économique et cette stabilité politique. OUI ! Nous sommes des élus de Dieu, un peuple privilégié, béni, et il ne nous viendrait aucunement à l’idée de remettre en cause tout cela, au risque de passer pour des ingrats.
La plupart des gens croient à ce conte sorti tout droit de l’imagination des frères Grimm, d’ailleurs j’en fais partie, préservée que je suis –merci– de cette misère obscène existant dans certaines villes de mon pays. Car, vais-je le nier, je n’ai et n’aurai probablement jamais, aucune raison d’aller visiter une ville comme Sidi Bouzid ou Kasserine, et encore moins Thala. Si l’on n’y vit pas, ces villes ne présentent aucun attrait possible. Elles ne sont ni proches du désert, ni proches de la mer. Elles sont une anomalie, une erreur de la nature, un fils difforme dont on a honte d’avoir accouché. Et ça, même Bourguiba l’avait compris. De son temps déjà, il les méprisait violemment, n’aimant pas, disait-il, leur mentalité. De ces villes, sortent parfois des voix réclamant une attention qu’on ne leur donne pas. Peut-être leur voix n’a-t-elle jusque là pas assez porté, ou peut-être les a-t-on entendus mais pas écoutés. Je ne le sais point. Moi, en tout cas, j’aurais toujours l’excuse de dire que je ne savais pas.
Aujourd’hui, La Tunisie est nue face au monde entier. Et les autres pays découvrent, effarés, étonnés ou prétendant l’être, les difformités de son corps, trop longtemps caché dans un Safsari en soie. Et même si, encore et encore, dans une sorte d’acharnement thérapeutique, on continue à rappeler au monde, dans des discours et des reportages, la seule vérité vraie de ce pays, les étrangers découvrent ce que nous, tunisiens, vivons comme une évidence et en rions parfois dans les cafés bondés. Ils découvrent une réalité qui dépasse les fleurs et autres arbustes exotiques déposés avec soin lors d’une visite officielle de président étranger, et enlevés le jour même de son départ. Ils découvrent que le tunisien, drôle et riant, ôte la nuit son masque de clown, se démaquille et pleure en secret chez lui. Ils découvrent que derrière cette fierté apparente se cache la frustration d’une liberté longtemps tue. Ils découvrent que le tunisien a soif de valeurs universelles primaires telles que sa dignité et sa liberté de s’exprimer. Qu’il ait à les réclamer de cette façon est totalement inadmissible, mais c’est un adolescent boutonneux, il a 15 ans (23 en fait…) et il fait sa crise.
Il est, d’ailleurs, for intéressant de noter que dans ce pays où Internet subit une censure des plus importantes dans le monde, cette révolte ait pris les proportions que l’on connaît aujourd’hui grâce, justement, à ce moyen de communication. La révolte naît toujours d’une frustration. Dans ce pays, où les gens n’ont aucun moyen d’exercer leur devoir citoyen, à moins d’être peu chatouilleux, le tunisien découvre une autre façon de faire passer ses vérités, qu’elles soient bonnes ou mauvaises à dire. Et c’est là que l’art du camouflage devient totalement désuet, car sur Internet, le tunisien se sent –pour le moment– intouchable, lui-même pris dans une envolée exaltante d’informations tourbillonnant autour de lui, et l’emportant sur le terrain, appelé à tort, cyber-dissidence ou cyber-résistance.
12 janvier 2011
08 juin 2010
De la critique du tunisien
Ces derniers temps, j’ai beaucoup lu cette idée reçue selon laquelle le tunisien aime créer des polémiques sur des sujets futiles, ou carrément sur des choses admises par le lieu commun et qui ne nécessiteraient à priori aucune remise en question (« tanbir »).
Je tiens à signifier mon désaccord avec ces propos que je trouve totalement méprisants envers les tunisiens. En disant cela, on ne se rend pas compte qu’au delà de la critique dénuée de fondements, ce genre de propos ne fait que perpétuer un état d’esprit d’hostilité envers ses concitoyens…
Je ne suis pas contre la critique, bien au contraire, je pars du principe que toute critique est constructive lorsqu’elle est étayée par des arguments rationnels, et je suis heureuse de constater que, malgré tout, certains continuent de bousculer les opinions dominantes. Car il n’est d’avancée que par la critique.
Il suffit de lire quelques médias pour se rendre compte que polémiquer n’est pas tunisien mais tout simplement humain, fort heureusement d’ailleurs. Il est inhérent à la nature humaine de remettre en question l’ordre établi des choses, aussi futiles puissent-elles être. Si l’on devait critiquer quelqu’un, les français sont loin devant nous.
Je suis révoltée contre cette étroitesse d’esprit, cette vision totalement réductrice du tunisien et du genre humain en général. J’ai espoir en chaque tunisien, j’aime mon pays et ses habitants et je ne penserai jamais que le tunisien est con, vicieux, rusé ou tout autre chose. S’il peut parfois être qualifié comme tel ce n’est que parce qu’un système l’empêche de s’exprimer et de s’épanouir. Mais au risque de me faire lyncher, je ne m’étendrai pas sur ce sujet.
Aussi naïf que cela puisse vous sembler, j’aime penser que je peux avoir confiance en mon prochain, qu’il ne me volera pas, ni ne me portera préjudice. J’aime penser que si je ne veux aucun mal à autrui, autrui me le rendra de la même façon. Et si, malheureusement, un tunisien me poignarde dans le dos, je ne mettrai jamais ça sur le dos de sa tunisianité. Il ne me viendrait aucunement à l’esprit de penser que c’est simplement son appartenance à ce pays qui l’a corrompu. Les tunisiens ne sont pas mauvais mais il y a de mauvais tunisiens. Ce n’est que comme ça que l’on pourra avancer ensemble. Et non en pensant à longueur de temps que de toute façon il ne sert à rien d’être civilisé si notre voisin ne l’est pas. Voilà pourquoi il me semble évident qu’il faut cesser de crier que les tunisiens sont, entre autres, des « nabbara ».
Mon message peut sembler idéaliste pour certains, totalement coupé de la réalité, pire, certains vont même penser que je dis ça car je ne côtoie pas quotidiennement les tunisiens. Oui, probablement… mais parfois c’est lorsque l’on voit les choses de haut que l’on peut juger de leur immensité. Je me permets d’avoir cet avis en vivant dans un pays où les pires qualificatifs peuvent vous venir à l’esprit en voyant comment certains se comportent envers les miséreux. Simplement, lorsqu’on vit en France, les catégories sont plus fines, On ne parle pas de français, mais de français d’origine, de français de droite, de français de Paris, de français aisé. Quand on veut blâmer quelqu’un ici, on peut le faire plus aisément car toute personne est totalement assimilable à une sous catégorie, que malheureusement, nous ne possédons pas dans notre pays. Mieux encore, les gens sont parfois tellement différents ici que l’on ne peut même pas les sous- catégoriser.
Ce que l’on semble oublier parfois, c’est qu’empêcher les gens de s’exprimer c’est encore plus s’enfoncer dans l’uniformisation de notre société, et je n’ai pas besoin de m’étendre sur les conséquences et les dégâts de l’uniformité ne serait-ce qu’artistiquement.
Assumons nos différences, mon Dieu comme la différence est enrichissante. Mais nous aimons tellement vivre en communauté, nous nous ajoutons sur Facebook car nous avons des amis en commun, nous nous suivons sur Twitter car nous sommes tous tunisiens. Et l’on oublie que tout cela ne fait que brasser les mêmes opinions. Nous courrons vers une société intellectuellement consanguine. Et plus des idées deviennent dominantes et plus il devient difficile de penser différemment. Voilà comment l’extrémisme s’implante dans une société.
Quand un tunisien vivant en France critique le travail d’un autre tunisien, on dit que les français ont déteint sur lui. Oui, ils ont déteints sur moi et heureusement, car aujourd’hui je suis fière d’être différente de ce que j’étais il ya trois ans. Il y a trois ans j’étais xénophobe, aujourd’hui je me retrouve beaucoup plus dans la manière de penser des étrangers. Il ya trois ans, je ne pouvais imaginer de trouver un noir beau, aujourd’hui, j’ai élargi mes critères de beauté.
Je rêve de voir un type se balader dans les rues de Tunis, portant un pantacourt rose fluo sans que personne ne le regarde de travers. Je rêve de voir des looks, des affirmations d’identités et non un format en kit du tunisien moyen. Je rêve de voir des personnes parler de leurs goûts « différents » sans que des messages de haine leur soient proférés.
J’en rêve tellement que c’est devenu quasiment réactionnaire pour moi d’assumer et de dire haut et fort ce que je pense. Et tous les jours, j’apprends des autres, je me corrige et j’élargis mon esprit à d’autres opinions, puissent-elles ébranler mon monde.
Je tiens à signifier mon désaccord avec ces propos que je trouve totalement méprisants envers les tunisiens. En disant cela, on ne se rend pas compte qu’au delà de la critique dénuée de fondements, ce genre de propos ne fait que perpétuer un état d’esprit d’hostilité envers ses concitoyens…
Je ne suis pas contre la critique, bien au contraire, je pars du principe que toute critique est constructive lorsqu’elle est étayée par des arguments rationnels, et je suis heureuse de constater que, malgré tout, certains continuent de bousculer les opinions dominantes. Car il n’est d’avancée que par la critique.
Il suffit de lire quelques médias pour se rendre compte que polémiquer n’est pas tunisien mais tout simplement humain, fort heureusement d’ailleurs. Il est inhérent à la nature humaine de remettre en question l’ordre établi des choses, aussi futiles puissent-elles être. Si l’on devait critiquer quelqu’un, les français sont loin devant nous.
Je suis révoltée contre cette étroitesse d’esprit, cette vision totalement réductrice du tunisien et du genre humain en général. J’ai espoir en chaque tunisien, j’aime mon pays et ses habitants et je ne penserai jamais que le tunisien est con, vicieux, rusé ou tout autre chose. S’il peut parfois être qualifié comme tel ce n’est que parce qu’un système l’empêche de s’exprimer et de s’épanouir. Mais au risque de me faire lyncher, je ne m’étendrai pas sur ce sujet.
Aussi naïf que cela puisse vous sembler, j’aime penser que je peux avoir confiance en mon prochain, qu’il ne me volera pas, ni ne me portera préjudice. J’aime penser que si je ne veux aucun mal à autrui, autrui me le rendra de la même façon. Et si, malheureusement, un tunisien me poignarde dans le dos, je ne mettrai jamais ça sur le dos de sa tunisianité. Il ne me viendrait aucunement à l’esprit de penser que c’est simplement son appartenance à ce pays qui l’a corrompu. Les tunisiens ne sont pas mauvais mais il y a de mauvais tunisiens. Ce n’est que comme ça que l’on pourra avancer ensemble. Et non en pensant à longueur de temps que de toute façon il ne sert à rien d’être civilisé si notre voisin ne l’est pas. Voilà pourquoi il me semble évident qu’il faut cesser de crier que les tunisiens sont, entre autres, des « nabbara ».
Mon message peut sembler idéaliste pour certains, totalement coupé de la réalité, pire, certains vont même penser que je dis ça car je ne côtoie pas quotidiennement les tunisiens. Oui, probablement… mais parfois c’est lorsque l’on voit les choses de haut que l’on peut juger de leur immensité. Je me permets d’avoir cet avis en vivant dans un pays où les pires qualificatifs peuvent vous venir à l’esprit en voyant comment certains se comportent envers les miséreux. Simplement, lorsqu’on vit en France, les catégories sont plus fines, On ne parle pas de français, mais de français d’origine, de français de droite, de français de Paris, de français aisé. Quand on veut blâmer quelqu’un ici, on peut le faire plus aisément car toute personne est totalement assimilable à une sous catégorie, que malheureusement, nous ne possédons pas dans notre pays. Mieux encore, les gens sont parfois tellement différents ici que l’on ne peut même pas les sous- catégoriser.
Ce que l’on semble oublier parfois, c’est qu’empêcher les gens de s’exprimer c’est encore plus s’enfoncer dans l’uniformisation de notre société, et je n’ai pas besoin de m’étendre sur les conséquences et les dégâts de l’uniformité ne serait-ce qu’artistiquement.
Assumons nos différences, mon Dieu comme la différence est enrichissante. Mais nous aimons tellement vivre en communauté, nous nous ajoutons sur Facebook car nous avons des amis en commun, nous nous suivons sur Twitter car nous sommes tous tunisiens. Et l’on oublie que tout cela ne fait que brasser les mêmes opinions. Nous courrons vers une société intellectuellement consanguine. Et plus des idées deviennent dominantes et plus il devient difficile de penser différemment. Voilà comment l’extrémisme s’implante dans une société.
Quand un tunisien vivant en France critique le travail d’un autre tunisien, on dit que les français ont déteint sur lui. Oui, ils ont déteints sur moi et heureusement, car aujourd’hui je suis fière d’être différente de ce que j’étais il ya trois ans. Il y a trois ans j’étais xénophobe, aujourd’hui je me retrouve beaucoup plus dans la manière de penser des étrangers. Il ya trois ans, je ne pouvais imaginer de trouver un noir beau, aujourd’hui, j’ai élargi mes critères de beauté.
Je rêve de voir un type se balader dans les rues de Tunis, portant un pantacourt rose fluo sans que personne ne le regarde de travers. Je rêve de voir des looks, des affirmations d’identités et non un format en kit du tunisien moyen. Je rêve de voir des personnes parler de leurs goûts « différents » sans que des messages de haine leur soient proférés.
J’en rêve tellement que c’est devenu quasiment réactionnaire pour moi d’assumer et de dire haut et fort ce que je pense. Et tous les jours, j’apprends des autres, je me corrige et j’élargis mon esprit à d’autres opinions, puissent-elles ébranler mon monde.
16 janvier 2010
C'est l'histoire...du vice
C'est l'histoire d'une maladie sexuellement transmissible
Ou celle du plaisir qui devient impossible
C’est l’histoire d’une pucelle qui s'est faite violer
Elle s’était réservée pour finir souillée
C’est l’histoire d’un rapport sexuel non protégé
Le plaisir valait-il vraiment cette MST ?
C’est l’histoire d’une caresse sur la peau d'un lépreux
Ah…Comme j’aime te caresser, mon amoureux
C’est l’histoire d’une bouche pulpeuse ornée d’un herpès
Veux-tu lui donner un baiser à ta maîtresse?
C’est l’histoire d’une machine à sous brillant de mille lumières
Toutes ces économies qui volent en poussière
C’est l‘histoire d’un homme politique parlant à la télé
d’un programme électoral parfaitement ficelé
C’est l’histoire d’un cocktail fortement alcoolisé
De la mangue, de l’ananas et de la vodka à volonté
C’est l’histoire du sosie parfait d'Elvis Presley
Pauvre de lui, il a l’illusion de la notoriété
C’est l’histoire d’un "fumer tue" sur un paquet de Marlboro
Ou quand la mort s’achète à 5,60 euros
C’est l’histoire d’une source d'eau non potable
C’est une source d’eau? Mais elle est imbuvable!
C’est l’histoire d’un champignon vénéneux
L’histoire d’une plante, n’en mangez point, pauvres gueux !
C’est l’histoire d’un Dieu ôtant une vie
Dieu est miséricordieux, c’est le livre qui le dit
C’est l’histoire de l’interdiction du voile dans un pays musulman
Bois, baise mais ne te cache pas sous un turban
C’est l’histoire d’un plaisir, mais d’un interdit
Carpe diem certes, mais vous serez puni
C’est l’histoire d’un Lindt sur la table de chevet d’une obèse
Mais n’as-tu donc pas vu, ma grosse, combien tu pèses ?
C’est l’histoire d’une fête d’anniversaire
Célébrer les ans qui nous séparent de la terre
C’est l’histoire d’un trousseau de clefs
L’infini choix de possibilités
C’est l’histoire du droit de chaque citoyen à disposer d'une arme
Pour se défendre, au diable les alarmes
C'est l'histoire d’une place de parking vide réservée aux handicapés.
Continuons à chercher, nous nous avons des pieds !
C'est l'histoire d’une patrie reconnaissante emprisonnant les grands hommes
Pour tes loyaux services, tes os seront gardés à l’ombre de son orme.
C’est l’histoire d’une pluie en plein mois de Juillet
Le temps est capricieux, ne l’oublie jamais
C’est l’histoire d’une érection dans un bus bondé
Qui blâmer, elle s’était trop approchée
C’est l’histoire d’une maîtresse, mais sa préférée
Monsieur a tellement d’amour à donner
C’est un sourire esquissé, un fou rire étouffé
Toutes ces choses qu’on ne fait qu’à moitié.
C'est l'histoire du vice qui est un peu partout
Et je suis tellement vicieuse que j'en rie...Pauvres fous!
Ou celle du plaisir qui devient impossible
C’est l’histoire d’une pucelle qui s'est faite violer
Elle s’était réservée pour finir souillée
C’est l’histoire d’un rapport sexuel non protégé
Le plaisir valait-il vraiment cette MST ?
C’est l’histoire d’une caresse sur la peau d'un lépreux
Ah…Comme j’aime te caresser, mon amoureux
C’est l’histoire d’une bouche pulpeuse ornée d’un herpès
Veux-tu lui donner un baiser à ta maîtresse?
C’est l’histoire d’une machine à sous brillant de mille lumières
Toutes ces économies qui volent en poussière
C’est l‘histoire d’un homme politique parlant à la télé
d’un programme électoral parfaitement ficelé
C’est l’histoire d’un cocktail fortement alcoolisé
De la mangue, de l’ananas et de la vodka à volonté
C’est l’histoire du sosie parfait d'Elvis Presley
Pauvre de lui, il a l’illusion de la notoriété
C’est l’histoire d’un "fumer tue" sur un paquet de Marlboro
Ou quand la mort s’achète à 5,60 euros
C’est l’histoire d’une source d'eau non potable
C’est une source d’eau? Mais elle est imbuvable!
C’est l’histoire d’un champignon vénéneux
L’histoire d’une plante, n’en mangez point, pauvres gueux !
C’est l’histoire d’un Dieu ôtant une vie
Dieu est miséricordieux, c’est le livre qui le dit
C’est l’histoire de l’interdiction du voile dans un pays musulman
Bois, baise mais ne te cache pas sous un turban
C’est l’histoire d’un plaisir, mais d’un interdit
Carpe diem certes, mais vous serez puni
C’est l’histoire d’un Lindt sur la table de chevet d’une obèse
Mais n’as-tu donc pas vu, ma grosse, combien tu pèses ?
C’est l’histoire d’une fête d’anniversaire
Célébrer les ans qui nous séparent de la terre
C’est l’histoire d’un trousseau de clefs
L’infini choix de possibilités
C’est l’histoire du droit de chaque citoyen à disposer d'une arme
Pour se défendre, au diable les alarmes
C'est l'histoire d’une place de parking vide réservée aux handicapés.
Continuons à chercher, nous nous avons des pieds !
C'est l'histoire d’une patrie reconnaissante emprisonnant les grands hommes
Pour tes loyaux services, tes os seront gardés à l’ombre de son orme.
C’est l’histoire d’une pluie en plein mois de Juillet
Le temps est capricieux, ne l’oublie jamais
C’est l’histoire d’une érection dans un bus bondé
Qui blâmer, elle s’était trop approchée
C’est l’histoire d’une maîtresse, mais sa préférée
Monsieur a tellement d’amour à donner
C’est un sourire esquissé, un fou rire étouffé
Toutes ces choses qu’on ne fait qu’à moitié.
C'est l'histoire du vice qui est un peu partout
Et je suis tellement vicieuse que j'en rie...Pauvres fous!
18 avril 2009
Les femmes FRIGIDAIRE
J’envie ces femmes parfaites empestant le bonheur et la joie de vivre sorties tout droit d’une pub pour machine à coudre SINGER des années 50. Ces femmes toutes en couleur au sourire niais, à la mise en plis parfaite et aux ongles fraichement manucurés de vernis rouge, portant un foulard en soie autour du cou, une twin-set couleur pastel et une jupe en laine leur arrivant aux genoux.
Ces maîtresses de maison semblent avoir fait des études pour ça, elles accomplissent les choses avec tant de facilité, elles vous sortent du four un cake parfait, sans bosses, sans trace de cramé, en utilisant un petit gant assorti à leur tablier de cuisine et aux autres ustensiles.
Ces Bree Van De Kamp allient aussi bien vie de famille que vie professionnelle. Elles se lèvent tôt et ne font aucune mine de dégoût en entendant le réveil, elles rentrent chez elles directement après le travail, un travail où elles auront eu à être fermes, décisives et responsables. Elles enlèvent rapidement leur chaussures à talons et leur tailleur et enfilent leur costume de super héroïne: Une robe de chambre à grosses fleurs qui leur permettrait certainement de voler si elles couraient mais ces femmes ne courent jamais, elles ne perdent jamais leurs moyens, elles semblent maîtriser tous les éléments.
Ces femmes n’ont parfois même pas prévu ce qu’elles allaient cuisiner. Elles regardent ce qu’elles ont en stock : une courgette, une escalope de dinde, des pommes de terre et par une manœuvre à la MacGyver qui arrivait, rappelons-le, à fabriquer une fusée avec un stylo et un trombone, elles vous sortent une escalope de dinde panée sur son lit de sauce épicée aux oignons accompagnée de légumes sautés. Ces femmes maîtrisent parfaitement l’art du recyclage ; chez elles rien ne se perd, tout se crée ou se transforme.
Moi, je suis loin de tout ça. Je suis une femme d’extérieur. Je ne sais pas cuisiner, je suis une cynique qui se moque des autres en cachant au fond de sa mémoire que la dernière fois qu’elle a voulu faire une omelette, ça ressemblait plutôt à un dégueulis d’œufs brouillés.
Pourtant, cuisiner ça commence toujours bien : « Fais ça comme ça, ajoute ça à ça, rajoute aussi ça, coupe ça en rondelle, mélange le au reste »…du sel, du poivre et c’est bon non ? Ben non ! Car il ya les fameux « pendant que ça cuit, fais ça et ça, coupe aussi ça, rajoute le à l’autre là-bas quand il aura pris une couleur comme ça ou pire quand il aura cette consistance là » mais ces femmes ont un viscosimètre intégré et réussissent ce qui pour vous devient une énigme du père Fourras. Pourquoi ne pas tout simplement mettre tout dans un grand bol et mélanger puisque ça va inévitablement finir comme ça !
Quand je vois dans quel état je rentre le soir après le travail, j’imagine mes futurs enfants gazouillant comme des oisillons affamés et moi leur disant « désolée les enfants, je suis trop fatiguée, allez vous nourrir tous seuls ». Mes gamins auront des mines de déterrés, une silhouette squelettique, leur regard implorant ma pitié comme les petits africains des pubs pour l’UNICEF.
J’aimerais tellement ressembler à ces femmes qui savent tout, j’aimerais faire plaisir aux autres en leur mijotant des plats concoctés avec amour, j’aimerais les voir ingurgiter goulument ce que j’ai mis des heures à préparer sans que cela me donne l’irrésistible envie de les frapper avec un pavé de Steak. J’aimerais trouver naturel de bien cuisiner, de prendre soin de ma maison. J’aimerais ne plus avoir à faire le ménage de manière compulsive, ne plus entasser les vêtements au fond du placard en priant qu’ils ne me tombent pas dessus à chaque fois que j’ouvre la porte. J’aimerais ne plus acheter les produits ménagers pour mon plaisir personnel parce que Mr Propre est trop viril sur la photo ou parce que canard WC est mimi comme tout. J’aimerais ne plus brûler mes plats, ne plus en inventer, j’aimerais maîtriser les programmes sur la machine à laver pour éviter que tous mes draps, mes sous vêtements et mes serviettes deviennent rose pâle, j’aimerais apprendre à les sécher correctement pour ne plus avoir cette odeur de rat mort lorsqu’ils restent humides trop longtemps. J’aimerais ne plus oublier un pull sur le radiateur et m’en rappeler en sentant une odeur de brûlé, j’aimerais savoir utiliser correctement un fer à repasser.
J’aimerais, mais je n’y arrive pas alors je continue à les envier en espérant avoir de quoi compenser.
Ces maîtresses de maison semblent avoir fait des études pour ça, elles accomplissent les choses avec tant de facilité, elles vous sortent du four un cake parfait, sans bosses, sans trace de cramé, en utilisant un petit gant assorti à leur tablier de cuisine et aux autres ustensiles.
Ces Bree Van De Kamp allient aussi bien vie de famille que vie professionnelle. Elles se lèvent tôt et ne font aucune mine de dégoût en entendant le réveil, elles rentrent chez elles directement après le travail, un travail où elles auront eu à être fermes, décisives et responsables. Elles enlèvent rapidement leur chaussures à talons et leur tailleur et enfilent leur costume de super héroïne: Une robe de chambre à grosses fleurs qui leur permettrait certainement de voler si elles couraient mais ces femmes ne courent jamais, elles ne perdent jamais leurs moyens, elles semblent maîtriser tous les éléments.
Ces femmes n’ont parfois même pas prévu ce qu’elles allaient cuisiner. Elles regardent ce qu’elles ont en stock : une courgette, une escalope de dinde, des pommes de terre et par une manœuvre à la MacGyver qui arrivait, rappelons-le, à fabriquer une fusée avec un stylo et un trombone, elles vous sortent une escalope de dinde panée sur son lit de sauce épicée aux oignons accompagnée de légumes sautés. Ces femmes maîtrisent parfaitement l’art du recyclage ; chez elles rien ne se perd, tout se crée ou se transforme.
Moi, je suis loin de tout ça. Je suis une femme d’extérieur. Je ne sais pas cuisiner, je suis une cynique qui se moque des autres en cachant au fond de sa mémoire que la dernière fois qu’elle a voulu faire une omelette, ça ressemblait plutôt à un dégueulis d’œufs brouillés.
Pourtant, cuisiner ça commence toujours bien : « Fais ça comme ça, ajoute ça à ça, rajoute aussi ça, coupe ça en rondelle, mélange le au reste »…du sel, du poivre et c’est bon non ? Ben non ! Car il ya les fameux « pendant que ça cuit, fais ça et ça, coupe aussi ça, rajoute le à l’autre là-bas quand il aura pris une couleur comme ça ou pire quand il aura cette consistance là » mais ces femmes ont un viscosimètre intégré et réussissent ce qui pour vous devient une énigme du père Fourras. Pourquoi ne pas tout simplement mettre tout dans un grand bol et mélanger puisque ça va inévitablement finir comme ça !
Quand je vois dans quel état je rentre le soir après le travail, j’imagine mes futurs enfants gazouillant comme des oisillons affamés et moi leur disant « désolée les enfants, je suis trop fatiguée, allez vous nourrir tous seuls ». Mes gamins auront des mines de déterrés, une silhouette squelettique, leur regard implorant ma pitié comme les petits africains des pubs pour l’UNICEF.
J’aimerais tellement ressembler à ces femmes qui savent tout, j’aimerais faire plaisir aux autres en leur mijotant des plats concoctés avec amour, j’aimerais les voir ingurgiter goulument ce que j’ai mis des heures à préparer sans que cela me donne l’irrésistible envie de les frapper avec un pavé de Steak. J’aimerais trouver naturel de bien cuisiner, de prendre soin de ma maison. J’aimerais ne plus avoir à faire le ménage de manière compulsive, ne plus entasser les vêtements au fond du placard en priant qu’ils ne me tombent pas dessus à chaque fois que j’ouvre la porte. J’aimerais ne plus acheter les produits ménagers pour mon plaisir personnel parce que Mr Propre est trop viril sur la photo ou parce que canard WC est mimi comme tout. J’aimerais ne plus brûler mes plats, ne plus en inventer, j’aimerais maîtriser les programmes sur la machine à laver pour éviter que tous mes draps, mes sous vêtements et mes serviettes deviennent rose pâle, j’aimerais apprendre à les sécher correctement pour ne plus avoir cette odeur de rat mort lorsqu’ils restent humides trop longtemps. J’aimerais ne plus oublier un pull sur le radiateur et m’en rappeler en sentant une odeur de brûlé, j’aimerais savoir utiliser correctement un fer à repasser.
J’aimerais, mais je n’y arrive pas alors je continue à les envier en espérant avoir de quoi compenser.
Folie's
Mon premier contact avec la folie remonte à ma plus petite enfance.
Pour moi, il y avait alors 4 catégories de personnes: les normaux-totalement dénués d'intérêt-, les monstres de la nuit-affreuses créatures sombres et malveillantes-, les pervers sexuels-passage abrupte dans un monde de brutes-et les fous.
Les fous , j'en ai connu 3 dans ma vie. Le premier était un homme que j'avais surpris à courir tout nu dans la rue. Il s'était évadé d'un hôpital psychiatrique à ce qu'on m'avait dit. J'avais trouvé cette image surréaliste d'un homme courant nu comme un ver, un apollon fuyant un monde auquel il ne pensait appartenir et dans lequel pourtant on le condamnait à vivre. Il n' y avait rien de pervers dans cette image, je n'étais ni choquée, ni effrayée. Sa nudité ne m'avait pas traumatisée, tout comme une sculpture, je la voyait d'un oeil artistique. Ce n'était pas un monstre de la nuit, encore moins un pervers sexuel et je ne pouvais résolument pas le traiter de « normal »; pour moi, c'était donc un fou.
Il y avait ensuite eu cet homme au turban, dont les enfants de mon quartier guettaient impatiemment le passage, cachés derrière un arbre ou un mur. On le regardait comme une bête curieuse, on se moquait de lui, parfois même, on lui jetait des pierres de manière très amicale; ce à quoi il répondait en proférant des injures qu'on ne cherchait pas vraiment à comprendre car c'était certainement le langage des fous. C'était notre distraction, notre mascotte, probablement la seule personne que l'on traitait comme un enfant: c'était notre vengeance enfantine contre le monde des adultes.
Mon troisième fou était un homme obèse qui passait ses journées à regarder défiler les voitures dans un carrefour très fréquenté avec une bouteille de coca sous le bras. Il avait quelque chose de péniblement touchant et je ne l'aurais probablement pas mis dans la catégorie « fou » si je ne l'avais surpris quelques fois au milieu des voitures faisant des gestes « diagonaux ». Rien de pervers, rien d'effrayant, rien de normal. Evidemment, il devait être fou. Ces personnages représentaient jusqu'à maintenant pour moi la définition même de la folie: comportement inhabituel, inoffensif et burlesque.
Tout comme le fou des échecs et ses déplacements diagonaux, le fou du roi et ses calembours, le fou, imbécile heureux portant un entonnoir sur la tête, nos fous sont sympathiques et rares. On ne les côtoie pas, on les surprend parfois lorsqu'ils ne sont pas cloitrés dans des asiles. Celui qui peut prétendre avoir vu un fou le raconte sur le ton de la fierté comme s'il avait vu une larve du cordélugastre annelé. Chez nous, on ne devient pas fou, on naît fou, tout comme d'autres naissent blondes ou d'autres encore les pieds plats.
A Paris, la folie n'es pas innée, elle semble naître d'une frustration, se développer et se propager en vous comme une tumeur. La folie est assise à coté de vous dans le métro, vous l'applaudissez et la regardez avec admiration quelques fois sur une place publique, vous la condamnez violemment d'autres fois, il arrive même qu'elle vous laisse indifférent: fesses à l'air, look post-moderne, ça court les rues.
La folie n'est qu'extravagance, exhibition, expression d'une âme emprisonnée dans un corps trop étroit. Elle est aussi révolte contre un consumérisme exacerbé. Le fou est cet homme chantant à tue-tête l'Hymne à l'Amour de Piaf, c'est ce cracheur de feu sorti tout droit de l'imagination de Tolkien, c'est ce jeune ado à la chevelure mi-jaune mi-violet coiffé au sperme de Buffle, c'est cette vieille de 82 ans maquillée comme un camion volé aguichant les hommes dans un quartier de Strasbourg-St-Denis, c'est cette jeune fille gothique perchée sur ses aéroglisseurs, c'est ce type, un Gérard habillé d'un marcel et aux tatouages plus impressionnants que les peintures rupestres des grottes de Lascaux.
Le fou c'est aussi moi chantant d'une manière affectée un air d'opéra lyrique sous un pont près de la Seine.
Paris rend fou ou plutôt Paris sait faire ressortir la folie qui est en chacun de nous. Paris est une toile sur laquelle vous vous laissez aller à vos peintures psychédéliques, Paris est cette main qui vous retire le balai du cul, Paris vous désinhibe, Paris vous inspire, Paris redonne à la folie toute sa dignité, Paris rend la folie Folie, elle la majusculise.
Voilà pourquoi tout le monde à Paris semble fou.
Pour moi, il y avait alors 4 catégories de personnes: les normaux-totalement dénués d'intérêt-, les monstres de la nuit-affreuses créatures sombres et malveillantes-, les pervers sexuels-passage abrupte dans un monde de brutes-et les fous.
Les fous , j'en ai connu 3 dans ma vie. Le premier était un homme que j'avais surpris à courir tout nu dans la rue. Il s'était évadé d'un hôpital psychiatrique à ce qu'on m'avait dit. J'avais trouvé cette image surréaliste d'un homme courant nu comme un ver, un apollon fuyant un monde auquel il ne pensait appartenir et dans lequel pourtant on le condamnait à vivre. Il n' y avait rien de pervers dans cette image, je n'étais ni choquée, ni effrayée. Sa nudité ne m'avait pas traumatisée, tout comme une sculpture, je la voyait d'un oeil artistique. Ce n'était pas un monstre de la nuit, encore moins un pervers sexuel et je ne pouvais résolument pas le traiter de « normal »; pour moi, c'était donc un fou.
Il y avait ensuite eu cet homme au turban, dont les enfants de mon quartier guettaient impatiemment le passage, cachés derrière un arbre ou un mur. On le regardait comme une bête curieuse, on se moquait de lui, parfois même, on lui jetait des pierres de manière très amicale; ce à quoi il répondait en proférant des injures qu'on ne cherchait pas vraiment à comprendre car c'était certainement le langage des fous. C'était notre distraction, notre mascotte, probablement la seule personne que l'on traitait comme un enfant: c'était notre vengeance enfantine contre le monde des adultes.
Mon troisième fou était un homme obèse qui passait ses journées à regarder défiler les voitures dans un carrefour très fréquenté avec une bouteille de coca sous le bras. Il avait quelque chose de péniblement touchant et je ne l'aurais probablement pas mis dans la catégorie « fou » si je ne l'avais surpris quelques fois au milieu des voitures faisant des gestes « diagonaux ». Rien de pervers, rien d'effrayant, rien de normal. Evidemment, il devait être fou. Ces personnages représentaient jusqu'à maintenant pour moi la définition même de la folie: comportement inhabituel, inoffensif et burlesque.
Tout comme le fou des échecs et ses déplacements diagonaux, le fou du roi et ses calembours, le fou, imbécile heureux portant un entonnoir sur la tête, nos fous sont sympathiques et rares. On ne les côtoie pas, on les surprend parfois lorsqu'ils ne sont pas cloitrés dans des asiles. Celui qui peut prétendre avoir vu un fou le raconte sur le ton de la fierté comme s'il avait vu une larve du cordélugastre annelé. Chez nous, on ne devient pas fou, on naît fou, tout comme d'autres naissent blondes ou d'autres encore les pieds plats.
A Paris, la folie n'es pas innée, elle semble naître d'une frustration, se développer et se propager en vous comme une tumeur. La folie est assise à coté de vous dans le métro, vous l'applaudissez et la regardez avec admiration quelques fois sur une place publique, vous la condamnez violemment d'autres fois, il arrive même qu'elle vous laisse indifférent: fesses à l'air, look post-moderne, ça court les rues.
La folie n'est qu'extravagance, exhibition, expression d'une âme emprisonnée dans un corps trop étroit. Elle est aussi révolte contre un consumérisme exacerbé. Le fou est cet homme chantant à tue-tête l'Hymne à l'Amour de Piaf, c'est ce cracheur de feu sorti tout droit de l'imagination de Tolkien, c'est ce jeune ado à la chevelure mi-jaune mi-violet coiffé au sperme de Buffle, c'est cette vieille de 82 ans maquillée comme un camion volé aguichant les hommes dans un quartier de Strasbourg-St-Denis, c'est cette jeune fille gothique perchée sur ses aéroglisseurs, c'est ce type, un Gérard habillé d'un marcel et aux tatouages plus impressionnants que les peintures rupestres des grottes de Lascaux.
Le fou c'est aussi moi chantant d'une manière affectée un air d'opéra lyrique sous un pont près de la Seine.
Paris rend fou ou plutôt Paris sait faire ressortir la folie qui est en chacun de nous. Paris est une toile sur laquelle vous vous laissez aller à vos peintures psychédéliques, Paris est cette main qui vous retire le balai du cul, Paris vous désinhibe, Paris vous inspire, Paris redonne à la folie toute sa dignité, Paris rend la folie Folie, elle la majusculise.
Voilà pourquoi tout le monde à Paris semble fou.
Pariscope
Quand je me promène dans les rues parisiennes, j'ai l'impression d'avoir été projetée dans un film muet des années 20 : des mouvements rapides et saccadés dans une ambiance monochromatique.
Comme une enfant devant un livre de coloriages, j'ai cette folle envie de sortir mes crayons de couleurs bien taillés et de mettre au gré de mon humeur du rouge, du vert, du bleu… Des couleurs vives et joyeuses qui recouvriraient les nuances grisâtres salissant ces vieux murs chargés d'histoire et ces faces tristes et minées qui ne sourient que le week-end. Et pourtant, tant d'origines se côtoient, tant de couleurs de peau mais ces couleurs là, on s'en passerait bien…
Dans mes livres d'Histoire, la France était tellement colorée. Tout n'était que profusion de rouge, de bleu et de blanc immaculé. Des drapeaux qu'on levait fièrement, des couleurs qu'on portait dignement, des guerres teintées d'un sang pourpre et tellement de courage, d'ardeur et de révolutionnarisme. À croire que les cinq passages en machine républicaine lui ont fait perdre toutes ses couleurs. La Monarchie lui allait mieux…
Les vrais couleurs, on ne les retrouve que dans les panneaux publicitaires qui vous lobotomisent l'esprit... Cette paire de chaussures qui fait dix fois votre taille et vous supplie de l'acheter en vous promettant un effet bottes de sept lieues, ces seins au bonnet vertigineux dans lesquels tout homme voudrait se perdre, débordant d'un soutien gorge en dentelle que les femmes regardent jalousement du coin de l'oeil. Des messages subliminaux qui vous harcèlent et vous agressent, des attrape-nigauds ou plus simplement des attrape français, mais dans ce viol psychologique, on vous sodomise en vous tartinant le cul de vaseline, c'est tellement bon de se faire enculer en douceur…
J'erre et je respire à demi poumons cet air puant, juste de quoi éviter de suffoquer. J'essaie de filtrer comme je peux cette atmosphère fétide. Ici, on porte son nez comme un fardeau, un sens dont on se passerait bien volontiers. Paris, c'est l'odeur nauséabonde des clochards qui passent des mois sans se laver, c'est l'odeur de merde des culs torchés au Moltonel, c'est l'odeur de pisse sur les caniveaux et c'est surtout l'odeur des crottes de chiens qui vous suivent toute la journée avant de vous rendre compte que vous en avez un échantillon sous votre chaussure… et parfois, c'est un mélange détonant de tout ça !
Au milieu de ces automates, de ces thermos hermétiques et sourds sauf à l'écoute de leurs baladeurs, mes névroses ne font qu'empirer. Je deviens allergique au démêlage des fils d'écouteurs, ces tortellinis devenus prolongement naturel du canal auditif. Recouvrir l'orifice de ses oreilles avec des écouteurs relève désormais des bonnes mœurs : on aurait plus honte à montrer ses oreilles nues que ses fesses.
Je ne supporte plus de voir les gens accomplir ces mêmes gestes, répétés dans un conditionnement pavlovien : défaire les nœuds, mettre PLAY et s'isoler du monde, des bruit métalliques du métro pour faire paraître le temps moins long.
Le temps, parlons-en… Une société mathématisée où même les retards sont calculés. On vous avise, on vous avertit, on vous informe. En fin de compte, n'est-ce pas là la source même des désespérances de tout un peuple? Je regrette cette époque où je ne savais jamais combien de temps je mettrais pour aller quelque part. Je regrette ce temps où le trajet n'était pas fonction de la distance, de la vitesse ou du temps mais des chantiers, des accidents, des feux rouges, de la circulation, des transports en commun d'une médiocrité honteuse…
Alors, je deviens une râleuse parmi d'autres qui s'énerve pour un retard de deux minutes, car ces cent vingt secondes, je les décompte.
Elle est bien lointaine cette époque où je pouvais attendre le bus pendant une heure et où pourtant le temps me paraissait moins long car à chaque minute, je pensais que ce serait la dernière. A force de tout savoir, on ne laisse plus aucune place à l'espoir. Je veux être ignorante pour pouvoir espérer.
La mathématisation a même contaminé mon intimité. Désormais, aller aux toilettes, ça se programme. Une pipi, ça se contient jusqu'à avoir les conditions idéales. J'ai même oublié le sens de l'envie pressante.
J'essaie de m'habituer comme je peux à la vie ici, je me familiarise avec les expressions parisiennes, du « ça me saoule » à celle, typiquement printanière « on se fait une terrasse » en passant par la fameuse « c'est abuser quoi ! », avec bien sûr toute la gestuelle affectée et l'intonation « à la fin Ennnn ».
Décidemment, trop de choses me déplaisent à Paris...
Comme une enfant devant un livre de coloriages, j'ai cette folle envie de sortir mes crayons de couleurs bien taillés et de mettre au gré de mon humeur du rouge, du vert, du bleu… Des couleurs vives et joyeuses qui recouvriraient les nuances grisâtres salissant ces vieux murs chargés d'histoire et ces faces tristes et minées qui ne sourient que le week-end. Et pourtant, tant d'origines se côtoient, tant de couleurs de peau mais ces couleurs là, on s'en passerait bien…
Dans mes livres d'Histoire, la France était tellement colorée. Tout n'était que profusion de rouge, de bleu et de blanc immaculé. Des drapeaux qu'on levait fièrement, des couleurs qu'on portait dignement, des guerres teintées d'un sang pourpre et tellement de courage, d'ardeur et de révolutionnarisme. À croire que les cinq passages en machine républicaine lui ont fait perdre toutes ses couleurs. La Monarchie lui allait mieux…
Les vrais couleurs, on ne les retrouve que dans les panneaux publicitaires qui vous lobotomisent l'esprit... Cette paire de chaussures qui fait dix fois votre taille et vous supplie de l'acheter en vous promettant un effet bottes de sept lieues, ces seins au bonnet vertigineux dans lesquels tout homme voudrait se perdre, débordant d'un soutien gorge en dentelle que les femmes regardent jalousement du coin de l'oeil. Des messages subliminaux qui vous harcèlent et vous agressent, des attrape-nigauds ou plus simplement des attrape français, mais dans ce viol psychologique, on vous sodomise en vous tartinant le cul de vaseline, c'est tellement bon de se faire enculer en douceur…
J'erre et je respire à demi poumons cet air puant, juste de quoi éviter de suffoquer. J'essaie de filtrer comme je peux cette atmosphère fétide. Ici, on porte son nez comme un fardeau, un sens dont on se passerait bien volontiers. Paris, c'est l'odeur nauséabonde des clochards qui passent des mois sans se laver, c'est l'odeur de merde des culs torchés au Moltonel, c'est l'odeur de pisse sur les caniveaux et c'est surtout l'odeur des crottes de chiens qui vous suivent toute la journée avant de vous rendre compte que vous en avez un échantillon sous votre chaussure… et parfois, c'est un mélange détonant de tout ça !
Au milieu de ces automates, de ces thermos hermétiques et sourds sauf à l'écoute de leurs baladeurs, mes névroses ne font qu'empirer. Je deviens allergique au démêlage des fils d'écouteurs, ces tortellinis devenus prolongement naturel du canal auditif. Recouvrir l'orifice de ses oreilles avec des écouteurs relève désormais des bonnes mœurs : on aurait plus honte à montrer ses oreilles nues que ses fesses.
Je ne supporte plus de voir les gens accomplir ces mêmes gestes, répétés dans un conditionnement pavlovien : défaire les nœuds, mettre PLAY et s'isoler du monde, des bruit métalliques du métro pour faire paraître le temps moins long.
Le temps, parlons-en… Une société mathématisée où même les retards sont calculés. On vous avise, on vous avertit, on vous informe. En fin de compte, n'est-ce pas là la source même des désespérances de tout un peuple? Je regrette cette époque où je ne savais jamais combien de temps je mettrais pour aller quelque part. Je regrette ce temps où le trajet n'était pas fonction de la distance, de la vitesse ou du temps mais des chantiers, des accidents, des feux rouges, de la circulation, des transports en commun d'une médiocrité honteuse…
Alors, je deviens une râleuse parmi d'autres qui s'énerve pour un retard de deux minutes, car ces cent vingt secondes, je les décompte.
Elle est bien lointaine cette époque où je pouvais attendre le bus pendant une heure et où pourtant le temps me paraissait moins long car à chaque minute, je pensais que ce serait la dernière. A force de tout savoir, on ne laisse plus aucune place à l'espoir. Je veux être ignorante pour pouvoir espérer.
La mathématisation a même contaminé mon intimité. Désormais, aller aux toilettes, ça se programme. Une pipi, ça se contient jusqu'à avoir les conditions idéales. J'ai même oublié le sens de l'envie pressante.
J'essaie de m'habituer comme je peux à la vie ici, je me familiarise avec les expressions parisiennes, du « ça me saoule » à celle, typiquement printanière « on se fait une terrasse » en passant par la fameuse « c'est abuser quoi ! », avec bien sûr toute la gestuelle affectée et l'intonation « à la fin Ennnn ».
Décidemment, trop de choses me déplaisent à Paris...
28 mars 2007
Orchideas.net
J'ai du mal... beaucoup de mal en ce moment, à faire ressortir ce que j'ai au plus profond de moi.
J'ai du mal à être incisive, critique, cynique. Je n'arrive plus à rire des autres, ni rire de moi-même car mon référentiel a changé.
Le tunisien était mon sujet d'étude préféré. J'aimais le mâcher, le mastiquer, le déchiqueter puis l'éructer, le cracher et parfois même le vomir. Je ne le méprisais pas, je l'aimais trop et voulais donc être un miroir dans lequel il se verrait dans toute son absurdité.
Maintenant, je côtoie toutes sortes de personnes, je suis à Paris et il m'arrive parfois de voir un français.
Mais depuis que je suis là, j'écris puis j'efface. Je ne maîtrise pas mon sujet... Je ne l'ai pas encore assez observé. Il n'est pas assez stéréotypé, trop cosmopolite.
Et puis, j'ai fini par me rendre compte que ma vie est trop romanesque pour ne pas être racontée sur ce blog... Dorénavant, ce blog aura beaucoup de moi et peu des autres...jusqu'à nouvelle remise en question.
Pour ce nouveau départ, je lance orchideas.net en espérant qu'il sera à votre goût.
Merci de continuer à me lire.
J'ai du mal à être incisive, critique, cynique. Je n'arrive plus à rire des autres, ni rire de moi-même car mon référentiel a changé.
Le tunisien était mon sujet d'étude préféré. J'aimais le mâcher, le mastiquer, le déchiqueter puis l'éructer, le cracher et parfois même le vomir. Je ne le méprisais pas, je l'aimais trop et voulais donc être un miroir dans lequel il se verrait dans toute son absurdité.
Maintenant, je côtoie toutes sortes de personnes, je suis à Paris et il m'arrive parfois de voir un français.
Mais depuis que je suis là, j'écris puis j'efface. Je ne maîtrise pas mon sujet... Je ne l'ai pas encore assez observé. Il n'est pas assez stéréotypé, trop cosmopolite.
Et puis, j'ai fini par me rendre compte que ma vie est trop romanesque pour ne pas être racontée sur ce blog... Dorénavant, ce blog aura beaucoup de moi et peu des autres...jusqu'à nouvelle remise en question.
Pour ce nouveau départ, je lance orchideas.net en espérant qu'il sera à votre goût.
Merci de continuer à me lire.
29 janvier 2007
30 millions d'ennemis
Tout le monde aime les animaux. Certains les aiment en rumsteck bien saignant, d’autres pour la douceur de leur fourrure, y en a même qui aiment les utiliser pour confectionner des déco très tendance. Quelque soit la finalité de cet amour, on ne peut pas être indifférent à ce monde parallèle. Même ceux qui ne les aiment pas se retrouvent souvent devant leur télé à regarder un documentaire passionnant sur la reproduction des éléphants de mer (ça baise beaucoup chez ces bébêtes mine de rien !).
Moi, les zaminaux je les adore. Malheureusement, à la manière d’Elmyra des Tiny toons, je les aime à en mourir, littéralement !
Je ne sais pas pourquoi, tout animal que la triste destin amène entre mes mains finit par disparaître.
Ça a commencé quand j’avais 3 ans et que je vivais dans un pays très chaud où l’ennemi public numéro 1 étaient des petites fourmis rouges dont la piqûre était terriblement douloureuse.
La douleur était si terrible que… comment dire… heuu…pour les filles c’est assimilable à une épilation au sucre d’une zone sensible que je ne nommerais pas. Pour les mecs, disons un bon coup de ballon de foot à 120 km/h entre les jambes ! Je vois à vos grimaces que tout le monde saisit la douleur en question… je continue…
À cet âge là, je me baladais tout le temps à poil. Je jouais à poil, je bouffais à poil, je dormais à poil: j’étais comme échappée d’un camp de nudistes! Les petites bestioles avaient fait de mes fesses un terrain de jeu. Je me faisait piquer, ça gonflait, je pleurais pendant des heures et on était même obligé de me porter en l’air et de courir parce que l’air froid ça faisait un bien fou à mes petites fesses.
Depuis, j’ai gardé une haine sans limites envers les fourmis. Plus jeune, je leur donnais même des petites miettes de pain, je les voyais courir dans tous les sens et charger ces miettes sur leur dos puis je les suivais dans leur long trajet jusqu'à la fourmilière et juste à l’entrée de la fourmilière je les écrasais sauvagement, un véritable génocide! Un grand pardon à tous ceux qui ont une âme à la Ghandi et qui pensent dur comme fer qu’ils peuvent être amenés à devenir fourmis dans une future réincarnation. De toutes façons, les fourmis c’est même pas des vrais animaux, c’est des insectes !
A l’âge de 8 ans, on nous a emmené au zoo. Curieuse comme je suis, je m’étais approchée d’un peu trop près de la cage d’un singe, le goûter tendrement préparé par ma maman à la main et j’étais là à le narguer, ce qui l’a sans doute un peu agacé et je le comprends vu le nombre de petits morveux qu’il doit se coltiner toute la journée ! Là, Monsieur Monkey a bondi sur moi et m’a arraché mon goûter des mains! Alors, si l’Homme descend vraiment du singe, qu’on ne s’étonne pas après qu’il ait naturellement des tendances de kleptomane, c’est inscrit dans nos gènes !!!
J’aime les chats. Mais là non plus, je n’ai pas eu beaucoup de chance avec eux. Et pourtant, j’essaie de donner tout ce que j’ai, je m’en occupe comme s’ils étaient mes propres gosses, je les chouchoute, je leur achète des petits objets inutiles qui coûtent la peau des fesses pour entretenir leur joie de vivre (comme si on pouvait déprimer à être chat !). Rien n’y fait… A chaque fois que j’accueille un chaton, que je me dévoue pour lui, que je lui donne tout mon amour, il arrive un jour où… plus rien ! Disparu ! Et j’ai beau faire bchhh bchh bchhh bchhh comme une attardée mentale pendant des heures (j’ai jamais compris ce langage avec les chats d’ailleurs), ils ne reviennent jamais ! Noisette et Cookie si vous me lisez là, revenez ! Je vous aiiiiiime !!
Bon à partir de là, ce texte devient interdit aux moins de 18 ans… Contrairement à ce qu’on pourrait penser, lors de ces anecdotes, de vrais animaux ont été utilisés…
Ma Kathie était une chatte siamoise d’une beauté et d’un orgueil rares. Nous avions eu l’idée ingénieuse de la croiser avec son propre fils. Les chats c’est comme les Romains, tout le monde couche avec tout le monde ! Résultat ? Elle a donné naissance à des chatons attardés mentaux ! Ils étaient mignons mais d’une connerie révolutionnaire ! Y en a même un qui se déplaçait sur le côté à la manière d’un crabe. Un autre passait son temps à se cogner sur les murs… Notre maison était devenue un laboratoire de Recherche de l’ex-URSS atteint par la radioactivité d’un champignon atomique.
En revenant d’un voyage au brésil, mon père a amené un perroquet magnifique. Il avait eu l’idée (oui les idées c’est notre truc dans la famille) de le laisser dans la salle de bain en oubliant la fenêtre ouverte. Le perroquet a pris froid et est mort deux semaines après son arrivée. C’est quand même nul comme mort et le pire c’est qu’il n’a même pas pu crier au secours vu qu’on ne lui avait pas encore appris à le dire!
Avec les chiens… on est carrément dans le cadre de l’homicide involontaire.
J’ai d’abord eu un caniche noir du nom de Leika. La famille devait partir en voyage, nous l’avions donc confiée à des voisins qui, dans leur infinie générosité, lui ont donné des restes de poisson. Depuis, ils ont compris que LES ARETES DE POISSON TUENT LES CHIENS. Cette chienne, dont le nom a été immortalisé lors d’un voyage sur la Lune, est morte étouffée par une vertèbre.
J’ai ensuite eu un berger belge, con mais adorable comme tout. Un jour, en le caressant je m’aperçois qu’il a une puce dans l’oreille. Mon père se met alors dans la tête de lui enlever cette puce. Et par une manip digne d’une torture de SAW, il lui plonge du Fatek concentré dans l’oreille (encore une idée de génie), croyant que ça ne lui ferait aucun mal. Le chien meurt sur le coup, le Fatek a dû lui monter direct au cerveau.
J’ai finalement compris que je n’étais pas faite pour avoir des animaux chez moi. C’est clair, je suis condamnée à fantasmer devant les documentaires animaliers d’Ushuaïa TV.
Un grand pardon à tous les animaux sur Terre.
15 janvier 2007
L'inévitable entassement
Je l’avoue, je suis une grande névrosée. Je suis sensible à des odeurs étranges, j’ai des problèmes de communication, j’ai peur des pieds, je me sens envahie par les microbes et dernièrement je suis angoissée, quasiment obnubilée par une seule chose: l’entassement !
N’appelez pas le SAMU, je m’explique ! (Tu reposes ce téléphone tout de suite !)
Je commence à ressentir un étouffement, comme si la Terre n’était plus assez grande pour nous accueillir, comme si nos déchets avaient fini par nous posséder (Reposes ce téléphone j’ai dit ! J‘ai pas fini !!). L’être humain devient surproductif. Les choses ne sont plus détruites à la vitesse de leur création.
En un mot, je nous sens envahis par nos propres activités!
Tous ces objets qui s’accumulent, ils doivent bien finir quelque part ! Et après ? Est-ce qu’ils s’évaporent comme ça en un claquement de doigts sans laisser de trace ?
Même en dégradant, l’homme produit. Avez-vous déjà pensé à la quantité de merde qui se déverse tous les jours dans nos égouts? On tire la chasse sur nos défections, on les regarde jouissivement se noyer dans ce tourbillon d’eau jusqu’à ce qu’elle redevienne limpide et l’on oublie que cette merde ne disparaît pas. Elle suit un trajet bien établi. Réveillez-vous, nous vivons sur des fosses septiques et même si les canalisations imperméables nous donnent l’illusion de nous être débarrassé de nos déchets, ils sont sous nos pieds. Nous vivons sur notre propre merde et nous essayons de l’ôter de notre vue, car sa vision nous est insupportable. Nous cachons notre propre humanité dans le sol.
Qu’est devenu le squelette de Nana Aïcha, Baba Salah et tous les autres ? Nous enterrons nos morts bien profondément, nous pensons nous être séparés de ces cadavres encombrants, de ces souvenirs pesants mais leurs os perdurent à travers les années. Nos morts nous envahissent. Nous vivons tranquillement au dessus d’eux mais ils sont là à quelques mètres sous nos pieds et s’entassent à travers les siècles et les millénaires.
Nous jetons nos ordures ménagères sans penser qu’elles ne disparaissent pas. Que devient cette bouteille de lait vide, ces restes de macaronis, ces emballages alimentaires que nous jetons machinalement dans un sac poubelle noir. La dernière vision que nous en avons, c’est ce camion puant qui vient les emporter pour nous en débarrasser. Mais que deviennent ils ? Ils sont forcément stockés quelque part à l’abri des regards, compostés, dégradés…oui mais jamais complètement détruits, ils s’entassent.
Regardez autour de vous dans votre chambre… combien de vieux CD gravés sans nom avez-vous ? Ils s’accumulent sur votre étagère à coté de votre lit. Ils retiennent la poussière et les toiles d’araignée, ils vous pourrissent subtilement la vie. Vous les déplacez à chaque fois pour ne plus avoir à y penser mais le tas se fait de plus en plus grand et ils finissent par occuper tout votre espace vital.
Qu’est devenue la 2 CV de vos grands parents ? Qu’est devenue votre vieille clio cabossée que vous avez pu revendre malgré tous ses soucis mécaniques ? Que deviennent toutes ces voitures pourries, accidentées, vieilles ferrailles… Elles sont bien quelque part, entassées dans des casses ou roulant encore difficilement.
En regardant des vieilles photos de vous, ne vous êtes-vous jamais demandé où étaient ces vieux habits que vous portiez encore adolescent ? Qu’est devenu ce pull vert fluo qui vous faisait honte, ce survêtement ABIDAS que vous portiez fièrement, ce sac hyper fashion aux dorures jaune caca d’oie? Les porte-t-on encore quelque part ? Sont-ils à la vente dans une fripe de quartier populaire ? Font-ils encore honte à un jeune adolescent défavorisé ? Ils encombrent bien quelqu’un, quelque part.
Et ces objets que vous n’utilisez jamais ? Cette vieille radio cassée que vous gardez au fond d’un placard, cette pile Energizer moins énergique que jamais, ce vieux stylo bleu à l’encre séchée, ce petit objet à la forme bizarroïde dont vous ne connaissez pas l’utilité, ce composant électronique sorti de je ne sais quel appareil électroménager, cet écrou tout rouillé, cette bouteille de parfum vide, cet emballage cadeau de vos 16 ans, cette figurine au bras cassé, cette unique boucle d’oreille… Combien d’objets inutilisables gardons-nous ainsi dans nos maisons, des objets qui s’entassent et nous encombrent, des parasites de notre quotidien qui vivent avec nous et nous obligent à trouver de l’espace pour d’autres choses.
Combien de vieux papiers remontant à vos années de collège avez-vous encore quelque part dans un placard ? Combien de vieux devoirs de Maths, de bulletins scolaires, de cours photocopiés, de factures, de tickets de caisse, de magazines gardons-nous inutilement ? jusqu’à ce qu’ils nous étouffent…
L’homme a cette fâcheuse manie d’éloigner de ses yeux ce qui le dérange, l’incommode, l’inconforte.
Il jette à la face des autres l'essence de son humanité, il substitue cette vision négative de lui-même car il se dégoûte.
Mais quoi qu’il fasse, ses propres déchets finissent toujours par lui revenir et le côtoyer.
N’appelez pas le SAMU, je m’explique ! (Tu reposes ce téléphone tout de suite !)
Je commence à ressentir un étouffement, comme si la Terre n’était plus assez grande pour nous accueillir, comme si nos déchets avaient fini par nous posséder (Reposes ce téléphone j’ai dit ! J‘ai pas fini !!). L’être humain devient surproductif. Les choses ne sont plus détruites à la vitesse de leur création.
En un mot, je nous sens envahis par nos propres activités!
Tous ces objets qui s’accumulent, ils doivent bien finir quelque part ! Et après ? Est-ce qu’ils s’évaporent comme ça en un claquement de doigts sans laisser de trace ?
Même en dégradant, l’homme produit. Avez-vous déjà pensé à la quantité de merde qui se déverse tous les jours dans nos égouts? On tire la chasse sur nos défections, on les regarde jouissivement se noyer dans ce tourbillon d’eau jusqu’à ce qu’elle redevienne limpide et l’on oublie que cette merde ne disparaît pas. Elle suit un trajet bien établi. Réveillez-vous, nous vivons sur des fosses septiques et même si les canalisations imperméables nous donnent l’illusion de nous être débarrassé de nos déchets, ils sont sous nos pieds. Nous vivons sur notre propre merde et nous essayons de l’ôter de notre vue, car sa vision nous est insupportable. Nous cachons notre propre humanité dans le sol.
Qu’est devenu le squelette de Nana Aïcha, Baba Salah et tous les autres ? Nous enterrons nos morts bien profondément, nous pensons nous être séparés de ces cadavres encombrants, de ces souvenirs pesants mais leurs os perdurent à travers les années. Nos morts nous envahissent. Nous vivons tranquillement au dessus d’eux mais ils sont là à quelques mètres sous nos pieds et s’entassent à travers les siècles et les millénaires.
Nous jetons nos ordures ménagères sans penser qu’elles ne disparaissent pas. Que devient cette bouteille de lait vide, ces restes de macaronis, ces emballages alimentaires que nous jetons machinalement dans un sac poubelle noir. La dernière vision que nous en avons, c’est ce camion puant qui vient les emporter pour nous en débarrasser. Mais que deviennent ils ? Ils sont forcément stockés quelque part à l’abri des regards, compostés, dégradés…oui mais jamais complètement détruits, ils s’entassent.
Regardez autour de vous dans votre chambre… combien de vieux CD gravés sans nom avez-vous ? Ils s’accumulent sur votre étagère à coté de votre lit. Ils retiennent la poussière et les toiles d’araignée, ils vous pourrissent subtilement la vie. Vous les déplacez à chaque fois pour ne plus avoir à y penser mais le tas se fait de plus en plus grand et ils finissent par occuper tout votre espace vital.
Qu’est devenue la 2 CV de vos grands parents ? Qu’est devenue votre vieille clio cabossée que vous avez pu revendre malgré tous ses soucis mécaniques ? Que deviennent toutes ces voitures pourries, accidentées, vieilles ferrailles… Elles sont bien quelque part, entassées dans des casses ou roulant encore difficilement.
En regardant des vieilles photos de vous, ne vous êtes-vous jamais demandé où étaient ces vieux habits que vous portiez encore adolescent ? Qu’est devenu ce pull vert fluo qui vous faisait honte, ce survêtement ABIDAS que vous portiez fièrement, ce sac hyper fashion aux dorures jaune caca d’oie? Les porte-t-on encore quelque part ? Sont-ils à la vente dans une fripe de quartier populaire ? Font-ils encore honte à un jeune adolescent défavorisé ? Ils encombrent bien quelqu’un, quelque part.
Et ces objets que vous n’utilisez jamais ? Cette vieille radio cassée que vous gardez au fond d’un placard, cette pile Energizer moins énergique que jamais, ce vieux stylo bleu à l’encre séchée, ce petit objet à la forme bizarroïde dont vous ne connaissez pas l’utilité, ce composant électronique sorti de je ne sais quel appareil électroménager, cet écrou tout rouillé, cette bouteille de parfum vide, cet emballage cadeau de vos 16 ans, cette figurine au bras cassé, cette unique boucle d’oreille… Combien d’objets inutilisables gardons-nous ainsi dans nos maisons, des objets qui s’entassent et nous encombrent, des parasites de notre quotidien qui vivent avec nous et nous obligent à trouver de l’espace pour d’autres choses.
Combien de vieux papiers remontant à vos années de collège avez-vous encore quelque part dans un placard ? Combien de vieux devoirs de Maths, de bulletins scolaires, de cours photocopiés, de factures, de tickets de caisse, de magazines gardons-nous inutilement ? jusqu’à ce qu’ils nous étouffent…
L’homme a cette fâcheuse manie d’éloigner de ses yeux ce qui le dérange, l’incommode, l’inconforte.
Il jette à la face des autres l'essence de son humanité, il substitue cette vision négative de lui-même car il se dégoûte.
Mais quoi qu’il fasse, ses propres déchets finissent toujours par lui revenir et le côtoyer.
11 janvier 2007
L’art de la conversation inutile
La relation humaine est basée sur la conversation (je parle bien de relation simple entre deux personnes normalement constituées, pas de pervers vicieux multirécidivistes… là ça se complique).
La conversation, c’est un peu comme une partie de tennis ou le but c’est de ne jamais faire sortir la balle !
Mais, tout comme moi, vous vous êtes sûrement retrouvés plusieurs fois dans ce que j’appelle « une impasse verbale ». Vous êtes entouré de personnes que vous connaissez à peine et vous n’arrivez pas à en placer une, ils sont là à jaser comme des oies, à se donner des tapes amicales et vous, comme un autiste, vous vous réfugiez dans un profond mutisme qui finit par vous engloutir. Vous pourriez être tout nu, là, devant eux, que personne ne s’en rendrait compte et même la taille de votre zizi ou votre tour de poitrine n’y changeraient rien. Vous êtes le remake de l’Homme invisible !!
Alors, j’ai fait fonctionner mes derniers neurones actifs pour essayer de comprendre ce phénomène. Et figurez-vous que j’ai la solution ! Alors attention, parce que ce qui suit pourrait facilement me valoir un titre de docteur en sociologie ! Hum hum
Regardez deux femmes (blondes de préférence) en train de discuter autour d’un café, vous verrez combien une alchimie semble se produire à chaque fois que l’une d’entre elles parle. Et si vous y faites plus attention, vous pourrez même voir des petits cœurs qui tournent autour d’elles. Mais si, mais si, regardez bien ! (Si vous ne les voyez toujours pas, consultez un ophtalmo d’urgence)
Qu’est-ce qui fait que ces deux blondes au neurone atrophié bavardent comme des pies alors que vous n’arrivez jamais à mener correctement une conversation. Qu’est ce qui fait qu’aux yeux des autres vous êtes l’exemple même de l’antisocial alors que vous ne désirez qu’une chose : « parler, bordel de merde ! »
Eh bien, ces deux femmes sorties tout droit de Barbieland pratiquent l’art de la discussion inutile !
Au diable la programmation neuro machin truc et toutes autres techniques de communication ! La solution c’est tout simplement de parler de futilités !
Si vous observez bien autour de vous, vous verrez que les gens les plus sociaux sont ceux qu’on pourrait appeler des « simples d’esprits ». La blonde, c’est un peu la copine à tout le monde. Certes, on ne lui demande pas souvent de parler (sa bouche étant souvent pleine) mais quand elle le fait, elle attendrit toute la galerie.
Rendez-vous à l’évidence : parler de la migration des tortues de mer, du programme mondial de désarmement nucléaire, du massacre des bébés phoques ou du déterminisme génétique de la maladie de Duchenne ne vous rendra jamais sympathique aux yeux des autres. Les gens ont besoin d’inutile, les gens veulent parler d’abruti à abruti, les gens cherchent le con qui sommeille en chacun de nous!
Parlez de ces ballonnements que vous ressentez à la suite d’un repas riche en féculents la veille, racontez votre dimanche après-midi chez votre belle-mère sans oublier les détails concernant ce tricot gris charbon qu’elle portait et son histoire marrante sur sa cousine qui vient de se marier, Sortez le scoop de l’année en disant que vous avez trouvé une foule monstre à Carrefour ce samedi et donnez la liste de vos achats, même ce slip en coton bleu à pois blancs Taille 42!
La conversation inutile c’est chercher au fin fond de soi la chose la plus conne au monde à dire et ne pas avoir honte de le dire ! Non, n’ayez pas peur ! Vous ne pouvez pas imaginer combien votre « j’ai pris 2 kgs », « ma voisine a un nouveau chat », « hier, j’ai mangé des spaghettis bolognaise » peut intéresser les autres.
C’est ce type de conversation qui vous ouvrira les portes à toutes les catégories sociales. Ayez toujours un bon sujet futile pour dialoguer sur le trajet Ariana-Bardo avec un chauffeur de taxi, informateur de police à ses heures perdues et guettant le mot de travers. Ce même sujet vous permettra de discuter pendant des heures avec votre coiffeur et ne plus penser à cette tête de télé-tubbies qu’il est en train de vous tailler !
Alors attention, si la personne en face de vous est à des années lumières d’avoir des points communs avec vous et que vous commencez à entendre le bruit de l’aiguille des secondes de votre Swatch ou, chose plus grave, celui des battements de cœur de votre interlocuteur, sachez qu’il existe une conversation joker mais elle n’est à employer qu’en cas de panne sévère : LE TEMPS !
Le temps sauve des situations très difficiles, où vous commencez à sentir des sueurs froides perler sur votre front. Si vous en êtes malheureusement là, sortez le fameux « ahh.. ça s’est rafraîchi* » en hiver ou le « Quelle chaleur ! **» en été. Et là, comme par magie, le visage de votre interlocuteur s’illuminera… Non! Vous ne rêvez pas ! C’est bien un sourire qu’il vient d’esquisser ! (Si vous ne voyez pas le sourire c’est que vous n’avez pas vu les cœurs des blondes et que vous n’avez toujours pas consulté un ophtalmo). Pour la première fois depuis le début de votre rencontre, vous sentez que le courant passe ! C’est magique ! Et là, votre interlocuteur rebondit sur un « Ahh oui ya plus de saison hein ! ***» et c’est parti pour une discussion passionnante sur, au choix : le réchauffement climatique, les maladies dues au changement de temps, les bienfaits de la séance unique, les moustiques qui rappliquent, le prix des climatiseurs, etc.
Souhaitons la bienvenue à l’ère de l’Homo conversus inutilus !
* Ama eddenya berdet
** Malla skhana !
*** Etta9s ma 3adech yetefhem!
La conversation, c’est un peu comme une partie de tennis ou le but c’est de ne jamais faire sortir la balle !
Mais, tout comme moi, vous vous êtes sûrement retrouvés plusieurs fois dans ce que j’appelle « une impasse verbale ». Vous êtes entouré de personnes que vous connaissez à peine et vous n’arrivez pas à en placer une, ils sont là à jaser comme des oies, à se donner des tapes amicales et vous, comme un autiste, vous vous réfugiez dans un profond mutisme qui finit par vous engloutir. Vous pourriez être tout nu, là, devant eux, que personne ne s’en rendrait compte et même la taille de votre zizi ou votre tour de poitrine n’y changeraient rien. Vous êtes le remake de l’Homme invisible !!
Alors, j’ai fait fonctionner mes derniers neurones actifs pour essayer de comprendre ce phénomène. Et figurez-vous que j’ai la solution ! Alors attention, parce que ce qui suit pourrait facilement me valoir un titre de docteur en sociologie ! Hum hum
Regardez deux femmes (blondes de préférence) en train de discuter autour d’un café, vous verrez combien une alchimie semble se produire à chaque fois que l’une d’entre elles parle. Et si vous y faites plus attention, vous pourrez même voir des petits cœurs qui tournent autour d’elles. Mais si, mais si, regardez bien ! (Si vous ne les voyez toujours pas, consultez un ophtalmo d’urgence)
Qu’est-ce qui fait que ces deux blondes au neurone atrophié bavardent comme des pies alors que vous n’arrivez jamais à mener correctement une conversation. Qu’est ce qui fait qu’aux yeux des autres vous êtes l’exemple même de l’antisocial alors que vous ne désirez qu’une chose : « parler, bordel de merde ! »
Eh bien, ces deux femmes sorties tout droit de Barbieland pratiquent l’art de la discussion inutile !
Au diable la programmation neuro machin truc et toutes autres techniques de communication ! La solution c’est tout simplement de parler de futilités !
Si vous observez bien autour de vous, vous verrez que les gens les plus sociaux sont ceux qu’on pourrait appeler des « simples d’esprits ». La blonde, c’est un peu la copine à tout le monde. Certes, on ne lui demande pas souvent de parler (sa bouche étant souvent pleine) mais quand elle le fait, elle attendrit toute la galerie.
Rendez-vous à l’évidence : parler de la migration des tortues de mer, du programme mondial de désarmement nucléaire, du massacre des bébés phoques ou du déterminisme génétique de la maladie de Duchenne ne vous rendra jamais sympathique aux yeux des autres. Les gens ont besoin d’inutile, les gens veulent parler d’abruti à abruti, les gens cherchent le con qui sommeille en chacun de nous!
Parlez de ces ballonnements que vous ressentez à la suite d’un repas riche en féculents la veille, racontez votre dimanche après-midi chez votre belle-mère sans oublier les détails concernant ce tricot gris charbon qu’elle portait et son histoire marrante sur sa cousine qui vient de se marier, Sortez le scoop de l’année en disant que vous avez trouvé une foule monstre à Carrefour ce samedi et donnez la liste de vos achats, même ce slip en coton bleu à pois blancs Taille 42!
La conversation inutile c’est chercher au fin fond de soi la chose la plus conne au monde à dire et ne pas avoir honte de le dire ! Non, n’ayez pas peur ! Vous ne pouvez pas imaginer combien votre « j’ai pris 2 kgs », « ma voisine a un nouveau chat », « hier, j’ai mangé des spaghettis bolognaise » peut intéresser les autres.
C’est ce type de conversation qui vous ouvrira les portes à toutes les catégories sociales. Ayez toujours un bon sujet futile pour dialoguer sur le trajet Ariana-Bardo avec un chauffeur de taxi, informateur de police à ses heures perdues et guettant le mot de travers. Ce même sujet vous permettra de discuter pendant des heures avec votre coiffeur et ne plus penser à cette tête de télé-tubbies qu’il est en train de vous tailler !
Alors attention, si la personne en face de vous est à des années lumières d’avoir des points communs avec vous et que vous commencez à entendre le bruit de l’aiguille des secondes de votre Swatch ou, chose plus grave, celui des battements de cœur de votre interlocuteur, sachez qu’il existe une conversation joker mais elle n’est à employer qu’en cas de panne sévère : LE TEMPS !
Le temps sauve des situations très difficiles, où vous commencez à sentir des sueurs froides perler sur votre front. Si vous en êtes malheureusement là, sortez le fameux « ahh.. ça s’est rafraîchi* » en hiver ou le « Quelle chaleur ! **» en été. Et là, comme par magie, le visage de votre interlocuteur s’illuminera… Non! Vous ne rêvez pas ! C’est bien un sourire qu’il vient d’esquisser ! (Si vous ne voyez pas le sourire c’est que vous n’avez pas vu les cœurs des blondes et que vous n’avez toujours pas consulté un ophtalmo). Pour la première fois depuis le début de votre rencontre, vous sentez que le courant passe ! C’est magique ! Et là, votre interlocuteur rebondit sur un « Ahh oui ya plus de saison hein ! ***» et c’est parti pour une discussion passionnante sur, au choix : le réchauffement climatique, les maladies dues au changement de temps, les bienfaits de la séance unique, les moustiques qui rappliquent, le prix des climatiseurs, etc.
Souhaitons la bienvenue à l’ère de l’Homo conversus inutilus !
* Ama eddenya berdet
** Malla skhana !
*** Etta9s ma 3adech yetefhem!
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